Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe

Grand Sud Caraïbe

communauté d’agglomération de la Guadeloupe au sud de la Basse Terre, associant 11 communes dont les deux de l’archipel des Saintes (77 200 hab., 34 250 ha).

Basse-Terre (siège), Baillif, Bouillante, Capesterre-Belle-Eau, Gourbeyre, Saint-Claude, Trois-Rivières, Vieux-Habitants ont plus de 2 000 hab.

Vieux-Fort (1 870 Vieux-Fortains, 724 ha) est à la pointe sud de la Basse Terre, au sud de Gourbeyre et de Trois-Rivières. Cette petite commune tient sous les monts Caraïbes l’angle méridional de la Basse Terre, qui s’achève par les pointes à Launay et du Vieux Fort. Sa position, le vieux fort de 1635, un phare, un centre de broderie et des arts et textiles au fort l’Olive et les horizons des monts Caraïbes, culminant à 687 m au Vent Soufflé, en font un lieu visité; la population résidante elle-même est en légère augmentation (+260 hab. après 1999). Le relief escarpé contraint les habitations à rester proches du littoral au sud, autour des hameaux de Beau Soleil, Beauséjour, et Blondeau qui est à la limite de Trois-Rivières; la côte exposée à l’ouest est presque vide. La route D3 longe la côte. Très peu d’emplois sont proposés sur place: 180, pour une population de 1 100 travailleurs (et 200 chômeurs).

Terre-de-Bas (960 Saintois, 680 ha) est la commune occidentale de l’archipel des Saintes, Bas ayant le sens de côté sous le vent. La commune correspond à l’île de même nom, de forme assez ramassée (3 km sur 4) et de relief accidenté. L’agglomération principale, Petites-Anses, est dans une petite plaine à l’extrémité occidentale, sous le Vent et la plus proche de la Basse Terre. Elle compte notamment un petit collège (80 élèves), et un seul hôtel (non classé). L’autre village est à l’opposé, à Grande-Anse, face à Terre-de-Haut, et proche de l’embarcadère de Pointe-à-Nègre. Une petite route (D213) relie les deux villages, à la fois par la côte méridionale et par le relief au milieu de l’île où elle passe un col à 209 m. Une hélisurface est aménagée au sud, un parc de 7 éoliennes a été construit en 2005 (1,9 MW, 3 GWh/an). Le relief, où pointent plusieurs mornes, culmine à 293 m au morne Abymes. L’île est moins fréquentée que sa voisine et sa population est en déclin (1 800 hab. en 1967). Le chômage est élevé (36%) et le revenu bas; la commune a une petite centaine de résidences secondaires (14% des logements); la principale entreprise est celle du bac Val Ferry (25 sal.).

Terre-de-Haut (1 560 Saintois, 600 ha) est la commune orientale de l’archipel des Saintes, Haut ayant le sens de côté du vent. La forme de l’île est extrêmement contournée et le relief vigoureux, deux caractères qui ajoutent à ses attraits en multipliant les plages, les rochers pittoresques et les occasions de promenade. Elle culmine à 309 m au Chameau et s’étire sur environ 5 km. La seule urbanisation est côté nord, face à la Basse Terre, et abrite le principal port de l’archipel et l’essentiel de ses accueils touristiques, le long d’une très belle baie; un aérodrome a même pu être aménagé sur l’isthme central (codes LSS et TFFS), avec une piste asphaltée de 580 m.

L’habitat est à la fois fragmenté en îlets, comme le Marigot, Maison-Blanche et le Mouillage au nord-est, la Savane et Fond Curé au centre-sud-ouest, mais si proches qu’ils dessinent une agglomération à peu près continue. La commune a pour atouts le Musée du fort Napoléon, un jardin tropical, les reliefs d’orgues basaltiques à l’ouest au Pain de Sucre, des grottes marines (Roche percée, tout à l’est) et une petite Trace des Crêtes. La baie de Pompierre au nord-est offre une belle plage, la baie du Marigot au nord d’excellents abris pour la plaisance. Alentour, l’îlet à Cabrit, au nord, très escarpé (85 m), abrite le vieux fort Joséphine qui servit de pénitencier; au sud, le Grand Îlet (165 m) reste vide; d’autres rochers le prolongent vers l’ouest.

La fréquentation touristique et l’inclusion de l’île dans les promenades régulièrement proposées depuis Pointe-à-Pitre par hydroglisseur contribuent à la croissance de la population résidante, qui compense les pertes de Terre-de-Bas — +180 hab. de 1999 à 2023. La situation de la commune est meilleure que celle de sa voisine, le commerce est actif; six hôtels y proposent 320 places. La proportion de résidences secondaires est très élevée: 340 sur 1 100 logements (31%).


Baillif

(5 210 Baillifiens, 2 430 ha) est une commune de la Guadeloupe dans la CA Grand Sud Caraïbe. Le bourg est sur la côte, juste au nord de la ville de Basse-Terre dont elle prolonge l’urbanisation; il s’orne, un peu au sud, de la tour du père Labat, un ancien fortin de 1703 qui n’a guère que 3 m de haut. Non loin se trouve l’aérodrome qui sert à Basse-Terre (codes BBR et TFFB) et dispose d’une piste asphaltée de 620 m et d’un aéroclub, mais son usage est restreint.

La commune n’a qu’un étroit front de mer (3 km) mais son territoire s’étire vers le nord-est, de part et d’autre de la rivière de Baillif, jusqu’au sommet du Grand Sans-Toucher, à 1 354 m. Il est limité au sud par la rivière des Pères et la rivière Saint-Louis, au nord par celle du Plessis. Les basses pentes sont parsemées d’habitations, surtout dans les cités Lignières et Chaulet au sud, les quartiers Cadet au centre-ouest, Madeleine et Plessis au nord (gravures rupestres) sur la D13; Claire Fontaine et Saint-Robert, au nord-est, sont à plus haute altitude, vers 300 m. Une route (D30) court vers l’est au-dessus des gorges de la rivière des Pères, par les anciennes distilleries Bellevue, Bouvier, Valeau qui conserve un moulin; le hameau du Grand Marigot monte à 450 m.

La commune a une cartonnerie Klingele (40 sal.), les travaux publics Getelec (120 sal.), un magasin Leader Price (30 sal.); cultures de fruits de Bellevue (30 sal.), La Poste (25 sal.). La population est assez stable (6 000 hab. en 1990) et l’agriculture reste active, avec un bon développement des cultures de légumes; le reste est en café, coton, banane et canne; l’ensemble porte sur près de 700 ha, dont 250 en bananiers, pour environ 200 exploitations dont une cinquantaine à plein temps; elles font peu d’élevage, sauf de volailles. La commune dispose d’un collège et d’un centre de vacances, ainsi que d’une zone d’activités, mais n’a pas d’accueil hôtelier. Le taux de chômage est moyen pour la Guadeloupe (32%); la commune compte 1 500 emplois; sur 1 800 habitants ayant un emploi, un tiers seulement travaillent dans la commune; les revenus moyens sont plutôt faibles.


Basse-Terre

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L’agglomération de Basse-Terre et la Soufrière

(10 110 Basse-Terriens, 578 ha) est la préfecture de la Guadeloupe et le siège de la CA Grand Sud Caraïbe, mais seulement la quinzième des 32 commune par le nombre d’habitants. La ville est sur la côte sud-occidentale de la Basse Terre, abritée des alizés. C’est le site qui fut choisi par les premiers colons: la ville date de 1643 et elle est restée la capitale officielle de l’île, bien qu’elle ait été complètement dépassée par la croissance spectaculaire de Pointe-à-Pitre et de ses voisines. Il est vrai que son territoire est très réduit, au point que la population urbaine des «banlieues» de Baillif, Gourbeyre et surtout Saint-Claude est désormais plus étoffée que la sienne, qui a d’ailleurs du mal à se maintenir: la commune avait 15 700 habitants en 1967, 2 700 en 1999 et se dépeuple encore.

La ville, classée «ville d’art et d’histoire», est surtout administrative. Elle conserve la préfecture de 1935, œuvre d’Ali Tur (1889-1977), ainsi que le palais du Conseil général et le palais de justice, également dessinés par Ali Tur, et la cathédrale de 1736. Au bord de la vaste esplanade du Champ-d’Arbaud a été aménagé un grand centre culturel un peu laborieusement nommé Artchipel, «scène nationale de la Guadeloupe». La ville a aussi un musée historique dans le vieux fort Delgrès (ex-Saint-Charles), un musée du patrimoine avec un «village caraïbe» évoquant la civilisation amérindienne précoloniale, un jardin botanique. La distillerie Bologne, près de la côte juste avant Baillif, reste active et se visite également; elle a été fondée au milieu du 17e siècle par une famille d’origine hollandaise passée par le Brésil.

Basse-Terre a deux collèges publics et deux privés (Versailles et les Persévérants), deux lycées publics, dont un dans l’ancien hôpital militaire, et deux privés, un centre hospitalier général de 250 lits médicaux, et deux cliniques, un centre d’aide par le travail; une maison d’arrêt. Le port reste assez actif dans l’expédition de bananes; une marina de 220 places a été aménagée pour la plaisance.

Le territoire communal va de l’embouchure de la rivière des Pères au nord, à celle de la rivière du Galion au sud. Il s’étend peu vers l’intérieur, où l’on passe rapidement à la commune de Saint-Claude. Au nord-ouest, le quartier de la Rivière des Pères inclut un lycée et la distillerie Bologne; il est classé en «quartier prioritaire» (61 ha, 2 100 hab.) et forme avec le centre-ville une «zone franche urbaine». L’hôpital et une clinique sont sur les hauteurs au nord-est, vers le quartier du Mont Bazin. Le centre-ville, au plan quadrillé, comprend le port; tout près se rejoignent la N1, la N2 et la N3. Préfecture, théâtre, palais de justice et caserne sont juste au sud dans le quartier du Carmel et sur les hauteurs du bord de mer où subsiste le fort Delgrès. Le Carmel forme un autre «quartier prioritaire», allant du centre au fort et à l’embouchure du Galion, sur 36 ha (1 300 hab.). Sur les hauteurs en arrière, vers l’est, s’étend le quartier du Petit Paris.

La ville a un centre médico-social (220 sal.), un supermarché Sodex Desmarais (Super U, 100 sal.); Crédit Agricole (200 sal.), nettoyage SME (95 sal.), traitement des ordures Nicollin (50 sal.); La Poste (240 sal.). L’hôtellerie est très limitée (trois petits hôtels non classés). La commune a 36% de chômeurs (plus de 2 000), 10 000 emplois dont plus de 90% dans le secteur tertiaire. Sur 3 700 habitants ayant un emploi, 2 600 travaillent sur place: les trois quarts des emplois de la ville sont occupés par des habitants d’autres communes. Les ménages de retraités et d’employés sont les plus nombreux (28 et 26% du total des résidants).

L’arrondissement compte 184 540 hab., 18 communes.

Le nouveau canton de Basse-Terre comprend la commune et celle de Saint-Claude (20 400 hab.).


Bouillante

(6 870 Bouillantais, 4 346 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Basse-Terre (CA Grand Sud Caraïbe), 25 km au nord de la préfecture sur la côte sous le Vent. Le nom vient de l’abondance des sources d’eau chaude sur la côte et même en mer. Le peuplement, assez stable mais avec 510 hab. de moins qu’en 1999, se cantonne aux abords du rivage, qui s’étend sur une douzaine de kilomètres: les pentes s’élèvent très vite sous la forêt, jusqu’à la crête principale de l’île, qui n’est ici qu’à 5 km du rivage, au nord des pitons de Bouillante (1 088 m).

Le territoire s’étend entre les embouchures de la rivière Colas au nord (anse Colas) et de la rivière Renoir au sud (anse à la Barque). Sur le rivage au nord, les îlots à Goyaves (ou de Pigeon) sont devenus un haut lieu de plongée sous-marine, avec une «piscine» en forme d’aquarium naturel; des sources chaudes et des épaves y fixent des espèces végétales et animales rares, formant un «jardin japonais» En face, la plage de la Malendure est appréciée et fort encombrée, juste au nord du hameau et de la plage de Galets. Une réserve naturelle sous-marine de 400 ha, parfois dite «réserve Cousteau», a été délimitée pour éviter les déprédations; une statue du commandant Cousteau y a été édifiée en mer.

Un peu plus au sud se trouvent le village et la plage de Pigeon puis, après la pointe à Lézard, le Bourg de Bouillante le long d’une anse. Sur les hauteurs se sont installés l’hôpital et le collège. La côte au sud de Bouillante est accidentée, de petites anses alternant avec des pointes peu marquées, mais peuplée par les hameaux en hauteur de Thomas, Coreil, Duché, Monchy jusqu’à l’anse à la Barque, excellent mouillage muni de phares. Le hameau de Village est plus élevé, vers 300-400 m, mais le reste des hauteurs est presque vide, à part quelques anciennes habitations isolées comme Muscade, classée et qui se visite. La limite communale atteint à l’est la plus occidentale des deux Mamelles, dite de Pigeon ou de Déboulé (768 m), l’autre étant dans le territoire de Petit-Bourg.

Bouillante a de nombreux petits commerces, un collège et un centre hospitalier de 125 lits dont 60 en médecine, un institut médico-éducatif; on y pratique la pêche et le fumage de poisson. Un parc zoologique et botanique a été aménagé tout au nord dans les Mamelles, sous le Morne à Louis (749 m) près de la route de Traversée (D23) qui mène à Petit-Bourg et Pointe-à-Pitre. Une usine géothermique, fruit d’une coopération entre le BRGM et EDF, fonctionne depuis 1969 et a été rénovée en 1996; elle est alimentée par un forage à 314 m de profondeur, dont l’eau sort à 240 °C mais est utilisée à 160 °C; la production est de l’ordre de 90 GWh pour une puissance de 16 MW; il est prévu de l’agrandir. L’usine géothermique emploie 25 personnes, La Poste 20, les centres médicaux Mambana 50 et Yambara 35.

Sur 1 800 personnes actives ayant un emploi, 1 000 travaillent dans la commune. Le chômage est élevé (plus de 40%) bien que la commune totalise 1 500 emplois. Les revenus moyens sont faibles, 21% des ménages seulement paient l’impôt sur le revenu. L’accueil touristique se limite à trois petits hôtels, une résidence de 600 places (140 chambres et 40 bungalows, à Petite-Anse) et des gîtes, en nombre assez élevé il est vrai (une quarantaine). La commune ne cultive que 120 ha, dont 34 en bananiers: elle n’a pas quatre exploitations à temps complet, et elle élève peu d’animaux.


Gourbeyre

(7 750 Gourbeyriens, 2 252 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Basse-Terre, juste au sud de la préfecture, dans la CA Grand Sud Caraïbe. Elle s’est d’abord nommée Dos-d’Âne, avant de prendre en 1846 le nom du précédent gouverneur de la Guadeloupe. Le bourg est situé sur la N1 à l’intérieur des terres, au sud-est de Basse-Terre à 3 km, mais il est à présent soudé à celle-ci par les lotissements qui dominent le ravin du Galion. Le finage de Gourbeyre, hérité de grandes propriétés ecclésiastiques, monte au sud jusqu’à la crête des monts Caraïbes (687 m) et envoie, au-delà du Plateau du Palmiste, un appendice vers le nord-est, presque au sommet de la Soufrière, dans un paysage boisé et accidenté, riche en chutes et cascades dans le ravin du Galion et montant aux sommets de la Citerne (1 155 m) et de l’Échelle (1 391 m).

Le bourg est dominé au nord-est par une étroite planèze où est le hameau dénommé Plateau du Palmiste, qui monte jusqu’à 733 m. Dans le haut bassin de la ravine Blanche qui descend vers le sud-est où elle rejoint la rivière Grande, se sont fixées trois urbanisations annexes: Dos-d’Âne sur la N1, Champfleury au sud et Dolé à l’est. Dolé est le site d’une source minérale chaude, déjà connue des Arawaks et exploitée ensuite par les religieux carmes, mais dont l’hôtel thermal de 1920 a été fermé dans les années 1960. C’est tout près, dans la ravine Blanche, qu’avait été construite la première centrale hydroélectrique en 1924.

La commune n’a qu’une petite fraction de littoral le long de l’anse Turlet, mais avec une belle plage et un port de plaisance intercommunal de 300 places (Rivière Sens), où est aussi l’ancienne centrale thermique (fermée). Ce site, et le quartier de Blanchet qui le domine vers 100 m, ont attiré l’Institut régional de Pêche et de Marine (IRPM), un village de pêcheurs, un centre de thalassothérapie et un centre de vacances, des logements collectifs et de standing ainsi que divers commerces et bureaux. La sylvathèque de Blanchet, ouverte en 2001, est un lieu d’information sur la forêt tropicale et a aménagé un sentier d’interprétation sur la grosse butte du Houëlmont (altitude 428 m), où a été établi l’Observatoire volcanologique de la Guadeloupe, qui avait été préalablement à Saint-Claude puis au fort Saint-Charles (Delgrès). Les principaux employeurs sont les embouteillages d’eaux thermales de Dolé (50 sal.), les soins Manioukani Spa (35 sal.), le nettoyage EME (30 sal.), les sablières SGE (30 sal.), le traitement d’épaves Sopave Gombo (25 sal.).

La population de la commune augmente légèrement: elle était de 6 600 hab. en 1990, 7 800 en 1999; mais elle avait déjà atteint 7 100 habitants en 1967. La ville a un collège public, un lycée professionnel privé, une clinique de rééducation, un institut médico-éducatif, l’hôtel des archives départementales (1986), plusieurs administrations. Quelques plantations de bananiers subsistent, mais en repli: la commune est de plus en plus urbanisée, la surface agricole réduite à 520 ha dont 260 de bananiers. La commune additionne 1 700 emplois, dont 660 seulement sont occupés par des habitants de la commune, tandis que les trois quarts des habitants ayant un emploi travaillent hors de la commune, ce qui témoigne de l’ampleur des migrations de travail dans l’agglomération de Basse-Terre.


Saint-Claude

(10 740 Sainclaudiens, 3 430 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Basse-Terre, entre la préfecture et les sommets de la Soufrière dans la CA Grand Sud Caraïbe. C’est la seule commune de la Guadeloupe qui n’ait pas accès à la mer, dont Basse-Terre la sépare sur 1 500 m à peine. Le centre, vers 530 m, est aussi le plus élevé en altitude de toutes les communes guadeloupéennes; plus haut encore, le village de Matouba a une église et une mairie annexe. Le finage, comme celui de la préfecture, se tient entre les ravines des Pères au nord et du Galion au sud; mais il s’élève jusqu’au Sans-Toucher au nord, à la Soufrière à l’est, et atteint donc le point culminant de l’île, à 1 467 m. Il est divisé en deux parties par le ravin de la Rivière Noire, affluent de gauche de la rivière des Pères.

Le secteur nord est celui du haut plateau de Matouba, dont le cadastre porte les traces du quadrillage régulier des plantations, et où la D30 monte jusqu’au Fond Bernard à plus de 700 m. Entre Rivière Noire et Galion s’étend le bourg de Saint-Claude proprement dit, dont l’habitat se concentre de part et d’autre de la N3, en commençant à l’ouest par les vastes lotissements de Ducharmoy. Une route secondaire (D25) passe plus au sud, proche de la vallée du Galion par les quartiers de Desmarais, Morin, Gallard, Dugommier, Bagatelle et Choisy, par où elle rejoint la N3.

Celle-ci est prolongée vers les hauteurs par la D11; elle passe par Camp Jacob, qui fut un site militaire, où sont une résidence d’altitude du préfet et un campus universitaire; puis elle dessert Morne Houel, avant de zigzaguer au-delà de 700 m dans la forêt. La route se poursuit jusqu’aux Bains Jaunes (945 m) puis est relayée par une petite route qui va jusqu’à la Citerne dans les hauts de Gourbeyre en passant à 1 140 m au bas de la Soufrière. La Citerne (1 155 m) doit son nom à sa forme circulaire et au cratère de 240 m de diamètre, très régulier, qui la troue et abrite un petit lac rond de 80 m de diamètre.

La forêt et la savane d’altitude ont été repoussées très haut par l’extension des cultures et de l’habitat, mais les sites attractifs n’y manquent pas: sources chaudes des Bains Jaunes (soufrés) sur la D11 et des Bains de Matouba au nord (avec usine d’embouteillage d’eau minérale), cascades, sommets avec panorama, refuge. La Maison du Parc est installée à l’habitation Beausoleil.

Saint-Claude a servi de station d’altitude pour le chef-lieu. Elle a accueilli après 1870 un peuplement d’Alsaciens-Lorrains et a reçu assez tôt un camp et un hôpital militaires. Elle abrite à présent plusieurs administrations dégagées de Basse-Terre, l’IUT de l’université des Antilles-Guyane qui dispense des enseignements de gestion et de génie biologique, un institut de physique du globe, un collège et un lycée professionnel, un centre de formation d’apprentis, deux cliniques dont le centre médical Papaye à Matouba, lié à la station thermale (Nouvelles Eaux vives, 170 salariés, hôtel Hersant, 30 sal.) et un centre hospitalier spécialisé de 240 places (Monteran), une maison de retraite privée. Une «cité de la connaissance» et une «université des métiers de l’artisanat» sont au quartier Desmarais. La Bonifierie, à Morin, est une maison-moulin-musée du café installée dans l’ancienne habitation Espérance, qui fut jadis une sucrerie.

La croissance de la population reste modérée (10 400 hab. en 1990, 10 500 en 1999), l’agglomération de Basse-Terre n’ayant pas le même dynamisme démographique que celle de Pointe-à-Pitre. La commune totalise 2 500 emplois dont 1 200 sont tenus par des résidants, tandis que 2 800 autres habitants pourvus d’un emploi travaillent au dehors. Le taux de chômage est faible pour l’île (20%, soit un millier de personnes), les revenus sont élevés, 41% des ménages sont imposés sur le revenu. Environ 500 ha sont cultivés, dont 230 en bananiers, pour une quarantaine d’exploitations à temps complet; l’élevage est secondaire.


Trois-Rivières

(7 870 Trois-Riverains, 3 110 ha) est une commune de la Guadeloupe tout au sud de la Basse Terre dans la CA Grand Sud Caraïbe. Occupée par les colons depuis 1640, la commune est en un site escarpé où son habitat est très dispersé le long d’une côte accidentée. Son centre, à peine perceptible, est à environ 13 km ESE de Basse-Terre, et s’éparpille autour des D6 et 7 au milieu des bananeraies et des bois. Outre de riches résidences, notamment d’anciennes habitations coloniales, la partie centrale de la commune a un collège et une clinique, un moulin restauré, un parc archéologique des Roches Gravées (22 pétroglyphes, 130 dessins des Arawaks, datés du 5e siècle de notre ère), et l’étang Gommier.

Le Bord de Mer est une petite agglomération distincte au sud sur le rivage, qui dispose d’un port; une navette en part vers les Saintes. Au sud-ouest, le rivage est accidenté par la pointe de la Grande Anse, nourrie par les alluvions de la rivière Grande Anse qui débouche en son milieu et descend de la Citerne; elle abrite à l’ouest la belle plage de la Grande Anse, où sont deux petits hôtels en bungalows. Grande Anse sur Morne et Chemin de Grande Anse sont des quartiers de maisons à l’ouest du bourg au-dessus du littoral. Vers l’est, se dressent les hauteurs du parc archéologique, puis d’autres reliefs où s’éparpillent les hameaux de Schœlcher ainsi que Montchappé et Réduit au nord-est. L’habitat est plus étoffé sur les reliefs au nord-ouest du bourg vers la Violette, Château Sœurette, la Regrettée, Grand Fond, ou au centre-nord Carbet au-dessus de l’étang Gommier, et l’Ermitage plus haut.

Le tracé de la N1 marque à peu près la limite de l’habitat dans la partie occidentale; vers l’est, il se rapproche de la côte. La partie haute du finage monte en direction de la Soufrière mais sans l’atteindre: le territoire communal se termine en pointe à 1 165 m au cratère de la Citerne. Le volumineux cône annexe de la Madeleine forme une puissante masse rocheuse au nord-est de la commune; il monte à 984 m (972 au piton l’Herminier, accessible par un sentier). Sur son flanc nord sont trois étangs, Madère, Roche et l’étang de l’As de Pique, dont les eaux descendent vers Capesterre et qui sont des buts d’excursions grâce à la Trace des Étangs, qui relie directement l’ouest de Capesterre à Gourbeyre.

La commune accueille la clinique de la Violette (50 sal.), le nettoyage Karu Clean (30 sal.). Son peuplement, longtemps assez stable, a baissé de 960 hab. après 1999, soit de 11%. Elle enregistre 1 450 emplois; 2 700 des habitants travaillent, dont 1 000 sur place; 1 100 sont chômeurs; les retraités composent 30% des ménages. Sur 830 ha cultivés, 410 le sont en bananiers et la commune a ouvert une Maison de la Banane; un musée de la Graine (Kananga) avec jardin exotique est également visible dans l’ancienne habitation Duquery au sud-est du Bourg.

Le nouveau canton de Trois-Rivières contient 5 communes: Trois-Rivières, Gourbeyre, Terre-de-Bas, Terre-de-Haut, Vieux-Fort (16 240 hab.).


Vieux-Habitants

(7 250 Habissois, 5 870 ha) est une commune de la Guadeloupe dans la Basse Terre, sur la côte sous le Vent dans la CA Grand Sud Caraïbe. Le nom vient des anciens colons, salariés recrutés par la Compagnie des Isles dès 1636 et devenus libres à la fin de leur contrat. Le bourg est sur la côte, à 11 km au NNO de Basse-Terre, juste au sud de l’embouchure de la rivière des Vieux Habitants qui vient des monts Sans-Toucher et que suit la trace Merwart en direction de Petit-Bourg. On y a aménagé une belle place centrale avec bassin d’eau, et il héberge un collège et une école de pompiers; l’église de la fin du 17e siècle est l’une des plus anciennes de la région.

Seules la côte et les basses pentes sont habitées; la forêt d’altitude occupe la moitié de la commune. À l’angle nord-ouest, le quartier du Marigot a un port de pêche et une maison familiale rurale; en arrière, la rivière de Beaugendre offre une vallée assez peuplée où est abrité le village-rue de Beaugendre. Une longue plage sépare le Marigot du bourg et abrite des installations d’aquaculture du côté de l’étang Roland. Au-dessus s’étagent quelques hameaux comme Tarare, Géry, Bel-Air, Schœlcher, l’habitat montant au maximum jusqu’à 400 m au Grand Bel-Air. À l’est du bourg, la vallée de la Grande rivière des Vieux Habitants n’est guère habitée qu’en aval dans l’alignement de Grand’Rivière; mais, en amont, y a été ouverte une Maison du café, au sein du domaine départemental caféier de la Grivelière, tandis qu’un musée du café est proposé par le domaine Chaulet au Bouchu, juste au nord du bourg.

La partie méridionale de la commune a un peuplement nettement plus dense. Le littoral, rocheux, n’offre guère que la plage de Rocroy. Mais les croupes sont constellées de maisons dans les quartiers de Beausoleil, Grand’Croix, Val de l’Orge et Cousinière, plus haut le Tuf et Vanibel. Le territoire communal atteint à l’est le mont Matéliane (1 298 m). Des roches gravées et le bassin et la cascade du Paradis attirent quelques visiteurs. Un musée de la Vanille est ouvert à la caféière de Cousinière. La population de la commune, en légère croissance jusqu’en 1999, a baissé de 460 hab. depuis; 2 000 personnes sont dans les ménages de retraités (26%), 1 500 dans ceux d’ouvriers et 1 300 dans ceux d’employés; sur 1 200 emplois, 130 sont dans l’agriculture, 880 dans le tertiaire. Le revenu moyen est plutôt bas. L’agriculture est réduite: 430 ha exploités dont 50 en bananiers et 100 en légumes, contre 1 400 ha en 1989. La commune a un seul petit hôtel, non classé.