Carbet (Le)

3 840 hab. (Carbétiens), 3 600 ha dont 490 cultivés, commune et canton de la Martinique dans l’arrondissement de Saint-Pierre, 5 km au sud de celle-ci et à 25 km NO de Fort-de-France; le canton compte aussi la commune du Morne-Vert. Le Carbet se flatte d’être le premier point d’entrée de la colonisation à la Martinique: la légende assure que Christophe Colomb y aurait débarqué en juin 1502, mais le fait n’est pas confirmé; l’arrivée des Français, en revanche, est bien de 1635. Le nom même vient de la case centrale du village caraïbe (carbet) existant au moment de leur intrusion. La commune a connu une révolte d’esclaves en 1822, et a été affectée par l’éruption de 1902. La population, en déclin jusqu’en 1982, a lentement repris depuis.

Un front de mer de 7 km attire des résidants et des touristes, notamment sur la plage de l’anse Turin au nord, ou à Lajus au sud du bourg. Il reste des habitations implantées au 17e siècle (Dariste, anse Latouche avec jardin botanique), et une distillerie de rhum en activité (Neisson). Un musée Gauguin à l’anse Turin, au nord du bourg, rend hommage à un bref séjour du peintre en 1887; une Galerie d’histoire et de la mer occupe l’ancien marché et un jardin des Papillons est aménagé à l’anse Latouche, ainsi qu’un parc de jeux Aqualand. Tout au sud, Fond Capot est un hameau littoral qui jouxte Bellefontaine.

Le village est coupé en deux par l’estuaire de la rivière du Carbet; il compte quelques belles cases, un centre hospitalier, avec un établissement pour enfants et un établissement spécialisé; un collège; hôtel Marouba (75 sal.). L’agriculture est très secondaire mais emploierait tout de même l’équivalent de 240 plein-temps, surtout en cultures légumières; environ 240 vaches. Les hauts relèvent de la commune du Morne-Vert, qui a été détachée du Carbet en 1949, mais le finage monte néanmoins à 524 m au Petit Piton. Aux environs, au nord de la commune, hameau de Bout Bois et monastère. Le canal des Esclaves descend des pitons du Carbet par Fonds-Saint-Denis en suivant la profonde vallée du Carbet; il desservait jadis l’habitation Beauregard (30 sal.), au nord de la commune, et se nommait alors canal de Beauregard.