Communauté d’agglomération du Pays Nord Martinique

Nord-Martinique (Pays)

communauté de communes de la Martinique, associant 18 communes (108 500 hab., 54 790 ha); en abrégé, CCNM. Le territoire correspond à l’addition des arrondissements de Saint-Pierre et La Trinité. Basse-Pointe, Le Carbet, Case-Pilote, Gros-Morne, Le Lorrain, Le Marigot (siège), Le Morne-Rouge, Le Robert, Saint-Pierre, Sainte-Marie, La Trinité dépassent 2 000hab.

Bellefontaine (1 980 Bellefontainois, 1 189 ha dont 200 cultivés), est la commune la moins étendue de la Martinique; située à 18 km au NO de Fort-de-France, elle a été créée en 1950 par partition de Case-Pilote, sur la côte entre Case-Pilote et Le Carbet. Le finage occupe 3 km de rivage et monte en direction des Pitons du Carbet, jusqu’au morne Govin (674 m). Un terre-plein au débouché d’une petite rivière a permis d’équiper de 1980 à 1995 la centrale électrique de la Martinique (EDF, 100 sal.), dotée de 10 moteurs diesel semi-rapides de 23 MW chacun (de la firme Pielstick de Saint-Nazaire, au groupe allemand MAN) et qui brûle 650 000 t de fioul par an; un port particulier juste au sud du bourg au débouché encaissé de la rivière Fond Laillet permet son approvisionnement direct. Quelques cultures maraîchères (80 ha), pêche au filet (senne). La population a augmenté de 460 hab. depuis 1999 (33%); la commune a un lycée. Le bourg, sur la N2, est dédoublé entre deux débouchés de vallons, Fond Capot relayant Bellefontaine juste au nord.

Morne-Vert (Le) (1 840 Morniverdains, 1 337 ha dont 222 cultivés), à 8 km au SE de Saint-Pierre, a été détachée de la commune du Carbet en 1949 et occupe les pentes moyennes et hautes du flanc occidental des Pitons du Carbet. L’agriculture est familiale et morcelée, surtout orientée vers les légumes. La population augmente lentement depuis 1974. Le peuplement est assez dispersé, vers 500 m; le finage atteint le sommet du volcan, à 1 196 m; plusieurs sources chaudes. La population a diminué de 110 hab. depuis 1999.

Fonds-Saint-Denis (670 Denisiens, 2 428 ha dont 314 cultivés) est à 7 km à l’est de Saint-Pierre, sur le relief. La commune comprend un petit terroir habité et cultivé à l’ouest, au-dessus de Saint-Pierre, entre la rivière du Jardin des Plantes et la rivière du Carbet; tout le reste est dans la forêt des Pitons du Carbet et y monte à 1 160 m. Deux routes se croisent sur les hauts: la N3 de Fort-de-France au Lorrain (la Trace) et la D1 de Saint-Pierre à La Trinité (la Transversale), qui a été ouverte en 1835.

La commune, créée en 1888 seulement, a été peuplée tardivement, vers le milieu du 19e siècle, quand les routes ont pu être ouvertes. La population a décru sensiblement (1 500 hab. en 1961), perdant encore 180 hab. après 1999. On mise sur le tourisme, encouragé par le fleurissement du village, plusieurs cascades, la forêt tropicale. Le canal de Beauregard ou canal des Esclaves, aménagé par les esclaves en 1760 pour desservir le domaine et l’habitation Beauregard au Carbet, est toujours entretenu sur le versant droit de la rivière du Carbet, et se visite aussi. Un observatoire de la sismologie et des volcans a été installé au morne des Cadets, au-dessus de Saint-Pierre.

Prêcheur (Le) (1 300 Préchotins, 2 992 ha dont 599 cultivés, est sur la côte, à 9 km au-delà de Saint-Pierre, juste à l’ouest de la Montagne Pelée, et se signale par un phare. Le finage communal dessine un triangle entre la côte et le sommet de la montagne, d’où part un éventail de ravins. Plusieurs plages agrémentent le littoral. Au nord, l’anse Céron et le hameau de l’habitation Céron, une ancienne sucrerie souvent visitée et remontant à 1671, dotée d’un petit musée, signalent la fin de la route. Au-delà, il ne reste que le sentier de 18 km qui mène à Grand’Rivière. Le site dit du Tombeau des Caraïbes, peu éloigné du village et souvent rattaché au Prêcheur, est en fait dans la commune de Saint-Pierre. La population décline lentement mais régulièrement (2 600 hab. en 1967, 1 580 en 1999); l’agriculture paysanne est surtout orientée vers les légumes.

Grand’Rivière (570 Riverains, 1 660 ha dont 190 cultivés) est sur la côte nord de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, 10 km à l’ouest de Macouba par une route très sinueuse (D10), qui s’y achève. Au-delà vers l’ouest en effet, la côte est déserte et n’est longée que par un sentier touristique de 18 km menant à Céron (Le Prêcheur); un autre sentier atteint le sommet de la Montagne Pelée. Le territoire communal monte en pointe jusqu’à son sommet, et compte 4 500 m du littoral septentrional de la Martinique; sa plus grande partie est sous la forêt tropicale, qui colonise peu à peu les pentes du volcan.

La commune a été créée en 1888 à partir de Macouba, dont le Bourg du Grand Nord, ancien nom de Grand’Rivière, était une dépendance. On y pratique un peu de pêche et du surf, et des excursions jusqu’à la Dominique, qui est juste en face à 35 km; spécialité de fricassée de crabes (matoutou); hôtel Beauséjour (45 sal.), avec une habitation dont le jardin est classé. Sa situation extrême, à 50 km des villes et 16 km du plus proche collège (Basse-Pointe), sur une côte peu fréquentée, laisse la commune relativement isolée et en voie de dépeuplement sensible (1 560 hab. en 1967, 1 160 en 1982). Elle a diminué de 310 hab. depuis 1999 (-35%).

Macouba (1 040 Macoubétins, 1 693 ha dont 620 cultivés) est la commune la plus septentrionale de la Martinique, au milieu de la côte nord dans l’arrondissement de La Trinité. Le village se tient au-dessus d’une petite falaise, à 5 km ONO de Basse-Pointe et 40 km NO de La Trinité. La commune a 4 500 m de côte et son finage monte en pointe au sud jusqu’au sommet de la Montagne Pelée; elle est à moitié forestière. Après le tabac, on y a cultivé cacaoyers et caféiers, puis la canne à sucre; la banane domine à présent (389 ha). Quelques petits hameaux se dispersent sur son territoire, qui abrite une distillerie réputée (rhum J.M. Crassous de Médeuil, 35 sal.) au Fonds Préville, dont la canne vient d’une proche plantation de 50 ha (Bellevue); l’habitation Macouba emploie 45 sal. sur sa plantation; espace de loisirs du Verger. Macouba est le nom d’une raie d’eau douce. La population, un moment stable (2 300 hab. en 1967, 2 270 en 1999) a diminué de plus de moitié depuis 1999.

Ajoupa-Bouillon (L’) (1 770 Bouillonnais, 1 230 ha dont 390 cultivés) est dans l’arrondissement de La Trinité, 30 km ONO de celle-ci, 8 km au SO de Basse-Pointe. Sans accès à la mer, cette petite commune s’étire d’ouest en est sur les pentes orientales de la Montagne Pelée. Elle est limitée au nord par les gorges de la Falaise, très visitées pour leurs sites taillés dans les andésites, et pour leurs cascades; au sud et à l’est, la limite suit le cours de la rivière Capot, où l’on va voir le saut Babin. La commune a été créée en 1889 à partir du finage de Basse-Pointe et le bourg se tient vers 260 m sur la route de Fort-de-France au Lorrain (N3).

Le nom évoque une cabane (ajoupa) et un ancien colon (Bouillon), d’origine languedocienne; se signalent le sentier botanique et floral des Ombrages, une église du 19e siècle, la bananeraie Eden (45 sal.), les jardins de l’Ajoupa (entreprise agricole avec serres et horticulture, notamment de nombreux hibiscus). La commune est connue pour son abondance d’écrevisses (z’habitants), base de la spécialité gastronomique locale, et pour ses cultures d’ananas; mais les bananiers occupent presque la moitié de la surface cultivée. La population est à peu près stable depuis 1982, après avoir décliné. Ajoupa-Bouillon est le siège du Pays d’accueil touristique du Plein Nord.


Basse-Pointe

(2 770 Pointois, 2 795 ha dont 1 340 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, 33 km au NO de celle-ci sur la côte nord-orientale de l’île (CA du Pays Nord Martinique). La commune, formée en 1837, tient 5 km de côte et monte jusqu’à la Montagne Pelée, sa limite méridionale suivant les gorges de la Falaise. Basse-Pointe cultive surtout la banane (680 ha) et l’ananas; jadis, c’était plutôt le tabac, le café et le cacao. Ses plantations avaient fait venir des travailleurs indiens et chinois après l’abolition de l’esclavage, à partir de 1853. Il en subsiste notamment les vénérables habitations Gradis (17e), Chalvet, Leyritz et Pécoul (18e siècle).

Le territoire compte trois gros hameaux à mi-pente, Bourdon au nord, Morne Balai et Démare au sud, mais l’essentiel de l’activité se tient près du rivage sur les basses pentes. Le bourg est sur la côte, au nord, traversé par la N1; tout près se tiennent les habitations Hackaert (55 sal.) et Gradis (45 sal.). Vers l’est, la grande habitation Pécoul (65 sal.) date de 1760; classée avec son jardin, elle est précédée d’une belle allée de cocotiers; aux environs, temple hindou et plage de l’anse Chalvet.

Près de Chalvet (habitation de 40 sal.) sont aussi le domaine du Verger (45 sal.), le Jardin Clément (45 sal.), la SEA et l’habitation Perpigna (chacune 30 sal.), et deux sociétés de services Mecagri (25 sal.) et Sobanor (20 sal.). Entre Pécoul et le bourg, un autre foyer de plantations est au quartier du Moulin de l’Étang, juxtaposant notamment l’habitation éponyme (45 sal.) et ses voisines Dupotiche (45 sal.) et Eyma (40 sal.). À l’est, près de l’embouchure de la rivière Capot, l’habitation Capot (ou Capote, le t se prononce) emploie 50 personnes. La plus connue de toutes les plantations, Leyritz, un peu en hauteur vers le sud de la commune, date de 1710; elle est devenue une hôtellerie depuis 1972, avec un musée de figurines végétales, et emploie environ 40 personnes; un aérodrome a été installé tout près au SE, avec une piste de 1 000 m en herbe.

C’est à Basse-Pointe qu’est né le poète Aimé Césaire (1913-2008), devenu maire de Fort-de-France; un Centre césairien d’étude et de recherche lui est consacré au bourg, qui dispose aussi d’un centre culturel et d’un collège de 500 élèves et d’une maison de retraite publique. Du bourg est également venu le célèbre ballet folklorique Pomme Cannelle, créé en 1984. La population, restée assez stable de 1960 à 1990, aurait baissé de 1 410 hab. de 1999 à 2013 (-37%).


Carbet (Le)

(3 480 Carbétiens, 3 600 ha dont 490 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de Saint-Pierre, 5 km au sud de celle-ci et à 25 km NO de Fort-de-France (CA du Pays Nord Martinique). Le Carbet se flatte d’être le premier point d’entrée de la colonisation à la Martinique: la légende assure que Christophe Colomb y aurait débarqué en juin 1502, mais le fait n’est pas confirmé. L’arrivée des Français, en revanche, est bien de 1635. Le nom même vient de la case centrale du village caraïbe (carbet) existant au moment de leur intrusion. La commune a connu une révolte d’esclaves en 1822, et a été affectée par l’éruption de 1902. La population, en déclin jusqu’en 1982, a lentement repris ensuite mais a baissé de 1 770 hab. après 1999 (un tiers).

Un front de mer de 7 km attire des résidants et des touristes, notamment sur la plage de l’anse Turin au nord, à la limite de Saint-Pierre. Il reste des habitations implantées au 17e siècle (Dariste, anse Latouche avec jardin botanique), et une distillerie de rhum en activité (Neisson). Un musée Gauguin à l’anse Turin rend hommage à un bref séjour du peintre en 1887; une Galerie d’histoire et de la mer occupe l’ancien marché et un jardin des Papillons est aménagé à l’anse Latouche, ainsi qu’un parc de jeux Aqualand; maison de retraite Le Temps de vivre (30 sal.), manutention portuaire MDL (30 sal.), cultures fruitières Beauregard (30 sal.), travaux publics Derocta (30 sal.). Le village, sur la N2, est coupé en deux par l’estuaire de la rivière du Carbet; il se continue au sud sur la côte par les urbanisations de Grand Anse et du Coin, compte quelques belles cases, un centre hospitalier, avec un établissement pour enfants et un établissement spécialisé; un collège.

L’agriculture est très secondaire mais emploierait tout de même l’équivalent de 240 plein-temps, surtout en cultures légumières; environ 240 bovins. Les hauts relèvent de la commune du Morne-Vert, qui a été détachée du Carbet en 1949, mais le finage monte néanmoins à 524 m au Petit Piton. Le canal des Esclaves descend des pitons du Carbet par Fonds-Saint-Denis en suivant la profonde vallée du Carbet; il desservait jadis l’habitation Beauregard, au nord de la commune, et se nommait alors canal de Beauregard. Le hameau de Bout Bois est sur les hauteurs au NE, vers 240 m, avec le monastère Sainte-Marie-des-Anges. Au sud du Coin la côte est déserte et la N2 s’en écarte pour passer par le hameau de croupe de Morne aux Bœufs, mais rejoint le littoral au hameau de Fond Capot, qui jouxte Bellefontaine.


Case-Pilote

(4 530 Pilotins, 1 844 ha dont 180 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de Saint-Pierre (CA du Pays Nord Martinique), mais à 12 km NNO de Fort-de-France, autant dire en grande banlieue: la population a crû après 1982 (2 000 hab.) mais elle a officiellement perdu 1 040 hab. depuis 1999 (-19%). La commune, dont l’occupation française remonte à 1640, porte le surnom d’un chef caraïbe célèbre, surnommé le Pilote. Elle occupe un peu plus de 5 km de rivage et son territoire, qui monte au NE en direction des Pitons du Carbet, est très accidenté et boisé; toutefois il n’atteint pas le sommet, mais 662 m au plateau de la Concorde. Le bourg a un port de pêche, avec atelier de fumage et de traitement du poisson; l’église est très ancienne, peut-être la plus ancienne de l’île; nettoyage et maintenance Clean Building (330 sal.), Clean Garden (230 sal.), les Chantiers de Trenelle (45 sal.) et Madamet (90 sal.). Au sud-est, les hameaux de Choiseul, Fond Bourlet et la Caraïbe sont desservis par la N2.


Gros-Morne

(9 820 Gros-Mornais, 5 425 ha dont 1 400 cultivés,) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, dans la CA du Pays Nord Martinique. La commune a été créée en 1837, son territoire dépendait auparavant de La Trinité. Il est dépourvu de littoral et monte à l’ouest dans la forêt domaniale du Carbet, où l’altitude atteint 785 m au morne du Lorrain, près de la source de la Lézarde, qui traverse le finage. Le bourg est sur la N4, 8 km au SO de La Trinité et 24 km au NE de Fort-de-France, vers 240 m; il est doté d’un collège (750 élèves) et entouré de nombreux hameaux dont la Tracée, Croix Odilon, Rivière Pomme et Petite Lézarde à l’est, Dumaine et Flamboyants plus haut à l’ouest. L’agriculture reste active et diversifiée; la plantation Saint-Michel (EASM) a 35 salariés; les bananeraies occupent 315 ha (12e rang en Martinique) et la commune a une spécialité d’ananas.

On visite la cascade du saut d’Argis dans le quartier Dumaine à l’ouest du bourg; parc paysager et distillerie de l’habitation Saint-Étienne au sud (35 sal.), cultures fruitières Bagatelle (80 sal.), fabrique de jus de fruits et confitures Denel (50 sal.); métallerie L’Industriel des Antilles (25 sal.). La population, stable depuis des années 1960 à 2000, a perdu 900 hab. après 1999.


Lorrain (Le)

(6 800 Lorrinois, 5 033 ha dont 1 900 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité (CA du Pays Nord Martinique), 24 km au NO de celle-ci sur la côte nord-est de l’île, au fond de la large Grande Anse que ferme à l’est la pointe Châteaugué. La commune, délimitée en 1937 et qui incluait alors le Marigot, a pris le nom d’un de ses premiers habitants, abandonnant le nom ancien de Grande Anse. Elle a 6 km de côte et monte au sud jusqu’au morne Jacob (884 m) dans la forêt domaniale. Le gros hameau du Vallon relaie le bourg à l’est.

De nombreux îlets s’éparpillent sur les basses pentes, où l’on cultive canne à sucre et bananiers; seuls Carabin et Macédoine font figure de petits villages dans l’arrière-pays. S’y trouvent un moulin à cannes artisanal, une fabrique artisanale de manioc; parmi les plantations, notamment bananières, se signalent l’habitation Assier (45 sal.), les sociétés Laure à Fonds Brûlé (25 sal.) et Vallée du Lorrain (20 sal.). La commune est la première de l’île pour la surface des bananeraies (1 380 ha), mais à quasi-égalité avec Sainte-Marie; elle avait déjà la réputation d’être la plus riche de l’île par son agriculture au 17e et au 18e siècle; l’insurrection des esclaves de Grande Anse en 1833 y a marqué les esprits. Un peuplement caraïbe existait encore en 1658 au hameau de Vivé, à l’ouest du bourg, où des restes précolombiens sont en cours d’étude.

Le bourg, desservi par la N3, mais qui n’est pas parmi les plus touristiques, a un collège et un lycée polyvalent, ainsi qu’un hôpital, un supermarché Casino (20 sal.); autocars la Lorrinoise (25 sal.); maison-exposition de la Poupée, festival de la banane. La concentration de l’agriculture a provoqué d’assez nombreux départs dans les années 1950 et 1960. Les rigueurs de la côte exposée aux alizés et aux fortes houles n’ont pas attiré l’hôtellerie. La population reste inférieure à celle des années 1960, et a baissé de 1 430 hab. après 1999 (-18%). Le Lorrain héberge le Centre permanent d’initiation à la nature du Parc régional. La rivière du Lorrain sort du flanc oriental des Pitons du Carbet à Fonds-Saint-Denis et coule vers le nord-est à travers les forêts; son tracé fixe la limite des communes du Lorrain et du Marigot.


Marigot (Le)

(3 130 Marigotins, 2 163 ha dont 493 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, dans la CA du Pays Nord Martinique sur la côte NE de l’île entre Sainte-Marie et Le Lorrain, à 18 km NO de La Trinité. Le bourg est sur la côte, dans la baie de Fonds d’Or entre les pointes de Marigot et Baignoire. La commune, détachée du Lorrain en 1889, n’a qu’une étroite part du littoral entre les rivières du Lorrain et Charpentier; mais le finage s’étire en une longue queue loin vers le sud le long de la rivière du Lorrain et dans la forêt domaniale des Pitons du Carbet, où il monte à 781 m au morne du Lorrain et à 693 m au morne Bellevue (panorama) et atteint la D1 et la Trace des Jésuites. Dominante y est le principal hameau, sur la D15 à 206 m.

La population, assez stable (3 500 hab. en 1961, 3 660 en 1999), a baissé de 530 hab. depuis 1999. La culture dominante est celle du bananier avec 371 ha, soit les trois quarts de la surface en culture. L’habitation Dehaumont emploie 50 personnes, l’habitation Bellevue 45 (Horti Fruits). Une ancienne habitation (Lagrange) a été transformée en hôtellerie; un petit collège (240 élèves). Le Marigot est le siège de la communauté de communes du Nord de la Martinique.


Morne-Rouge (Le)

(4 700 Péléens, plus rarement et savamment Rubimornais, 3 764 ha dont 969 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de Saint-Pierre, 7 km au NE de celle-ci, dans la CA du Pays Nord Martinique. C’est la commune la plus haute de l’île, sur le flanc sud-est de la Montagne Pelée: le bourg est vers 450 m d’altitude. Jadis quartier dit des «étages de Saint-Pierre», la commune fut créée en 1889; déjà victime du cyclone de 1891, elle a été dévastée en 1902, mais en août, lors d’une seconde éruption de la Montagne Pelée. Reconstruite, elle a dû être évacuée en 1930 pour plusieurs années; la population est restée toutefois à peu près stable de 1960 à 1999 mais a baissé de 700 hab. depuis.

Dépourvue de littoral, la commune est traversée du sud au nord par la N3 qui vient de Fort-de-France, et a un accès direct à Saint-Pierre par la N2; un collège public et un privé. Elle fait valoir ses attraits touristiques: l’altitude et la forêt tropicale sur ses bordures, la Maison du Volcan, la pépinière des jardins de l’Estripaut où se trouve la Maison de la Nature du Parc régional, les jardins de la Pelée, la plantation florale MacIntosh, riche en anthuriums et dotée d’un petit musée Amérindien, le parc des Palmiers, une Maison de la botanique. Toutefois le territoire communal ne va pas jusqu’au sommet de la Montagne Pelée, mais au refuge de l’Aileron, auquel mène une petite route, et qui est une base d’accès fréquentée vers le sommet de la Pelée. La commune héberge une maison familiale rurale au quartier Champflore. Le bananier y tient 280 ha (29% de la surface utilisée). Une coopérative Socomar y fait des conserves d’ananas, des jus de fruits et de la poudre de bananes; usine d’embouteillage de la source Chanflore, à la société Somes (35 sal.), qui a un peu simplifié le nom du quartier…


Robert (Le)

(21 790 Robertins, 4 730 ha dont 987 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, 10 km au sud de celle-ci sur la côte orientale de l’île (CA du Pays Nord Martinique). Elle bénéficie d’un long secteur de littoral et d’une dizaine d’îles et îlots, objets d’excursions fréquentes. Une grande baie, le Havre du Robert, est flanquée au nord par la presqu’île dite Pointe Savane. Celle-ci dessine deux caps (pointe Banane au nord, pointe Rouge au sud) et une anse, la baie de Cayol, avec la petite urbanisation de Pointe-Savane. Elle est prolongée par la grande île Chancel, inhabitée et connue pour ses iguanes. Au sud, la baie est bordée par une autre presqu’île, tout aussi contournée mais plus étroite, qui s’achève à la pointe la Rose. Le bourg est au fond du Havre, côté nord; il est desservi par la N1 et, situé à 20 km de Fort-de-France, il est, de toute la côte au Vent, le plus proche de la préfecture.

La commune a une petite zone industrielle (Semair), plusieurs exploitations d’aquaculture, deux collèges, une église bleue et blanche du 19e siècle et un marché couvert décoré; une maison de retraite publique; navigation et sports nautiques y sont actifs. Par exception en Martinique, Le Robert juxtapose plusieurs fabriques dont les articles et fils métalliques Biométal (35 sal.) et Tréfima (25 sal.), deux laiteries SNYL (yaourts, 100 sal.) et SAPY (id., 40 sal.), la Martiniquaise des eaux (SME, 45 sal.). La ville a des magasins Euromarché (140 sal.), Carrefour (20 sal.), un nettoyage Sadis’Nov (40 sal.), La Poste (70 sal.). La bananeraie domine le paysage agricole (355 ha, 10e de Martinique), la canne est devenue négligeable (35 ha). Parmi les plantations, se signalent Agriban (180 sal.), les habitations du Montvert (25 sal.), du Moulin à Eau (30 sal.) et la Boutaud (30 sal.). Une réserve naturelle a été délimitée sur la presqu’île de Pointe Savane; belles vues sur l’île au hameau de Vert-Pré, au NO du bourg. La population croît régulièrement (14 500 hab. en 1974), surtout depuis les années 1980; elle a 480 hab. de plus qu’en 1999.


Sainte-Marie

(15 020 Samaritains, 4 455 ha dont 2 165 cultivés) est une commune de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, 7 km au NO de celle-ci sur la côte au Vent, dans la CA du Pays Nord Martinique. Elle s’étend sur plus de 8 km de côte, longée par la N1, d’où ressortent notamment la pointe Ténos (au nord) et la pointe Lahoussaye (au sud); quelques anses, mais à forte houle; un îlot au SE (Saint-Aubin); un autre, près du bourg, est relié à la côte par un tombolo. Le finage ne monte pas très haut sur le relief mais atteint tout de même le morne de l’Étang (587 m); il est relativement peu forestier. La N1 suit le rivage, au bord duquel s’étend le bourg. Une autre route (D15) dessert un peu plus haut les plantations, et serpente par plusieurs hameaux, dont le plus connu est le Morne des Esses, réputé comme haut lieu de la culture créole et indienne et de l’artisanat d’art, notamment la vannerie de tradition caraïbe (atelier coopératif). L’écrivain et professeur Édouard Glissant (1928-2011), auteur de nombreux essais, romans et poèmes, qui fut aussi rédacteur en chef du Courrier de l’Unesco, est né au hameau de Bézaudin, au NO du Morne des Esses.

Pour les loisirs, la commune propose plusieurs plages, un centre culturel au Fonds Saint-Jacques un peu au nord du bourg, ancien couvent où le père Labat perfectionna la distillerie de la canne autour de 1700; musée de la banane, petit train touristique des plantations, à vapeur. La distillerie Saint-James (60 sal.), proche du bourg, est l’une des plus connues et des plus visitées de la Martinique (musée du rhum); musée de la banane. La commune est la 4e de Martinique pour la surface cultivée totale, également la 4e pour la canne (307 ha) et pour la banane (920 ha). Parmi les plantations se signalent Bellevie SainteMarie (50 sal.), La Caféière (140 sal.), Rivière Lézarde (45 sal.), Concorde (45 sal.), la Martiniquaise de canne à sucre (SMCS, 45 sal.) et Rhum Saint-James (60 sal.) du même groupe.

Sainte-Marie a trois collèges et un lycée général et technique, et a vu s’installer le Centre régional d’applications aquacoles; supermarché Caraïbe Price (CREO, 35 sal.), distribution d’eau SAUR (90 sal.), traitement d’ordures de la SEEN (65 sal.); La Poste (55 sal.). La croissance de la population a lentement repris, après un creux en 1982 (18 500 hab.) mais la commune aurait perdu 5 200 hab. depuis 1999 (plus d’un quart).


Saint-Pierre

(4 160 Pierrotins, 3 872 ha dont 772 cultivés,) est une sous-préfecture de la Martinique, à 30 km NNO de Fort-de-France sur la côte sous le Vent et la N2; dans la CA du Pays Nord Martinique. L’un des plus anciens établissements coloniaux de la Martinique, occupé dès 1635 dans un lieu de peuplement caraïbe comprenant également Le Carbet, Saint-Pierre devint rapidement le point principal du peuplement colonial de l’île en raison de son excellente position dans une grande anse de la côte abritée. Elle en devint le chef-lieu économique et politique, et en était encore le «petit Paris» riche et animé quand elle fut anéantie le 8 mai 1902 par la nuée ardente issue de la Montagne Pelée, qui tua d’un coup 28 000 personnes, ne laissant qu’un seul survivant, ou peut-être deux. Elle fut dès lors administrativement supprimée en 1910, son territoire étant rattaché au Carbet. Puis un début de renaissance fut entrepris en 1923, mais presque aussitôt compromis par les alertes et éruptions de 1929-1932. Le retour du volcan au calme a autorisé ensuite un regain de construction et de population.

Saint-Pierre redevenue commune fut même finalement promue sous-préfecture en 1995; cela ne suffit pas toutefois à encourager sa population, qui diminue depuis 1967 où elle avait atteint 6 600 hab.; elle a encore baissé de 3000 hab. depuis 1999. Elle a un hôpital et une maison de retraite publique, un collège (600 élèves) et un petit lycée professionnel (220 élèves), un marché très actif. Parmi les entreprises, dominent les sablières des Fonds Canonville (25 sal.), les Sablières Modernes (20 sal.) et les domaines agricoles des habitations Périnelle (50 sal.), Parnasse (35 sal.), de la Montagne Pelée (20 sal.); La Poste (50 sal.). La commune associe canne à sucre (190 ha, 6e de l’île), banane (274 ha), légumes (114 ha) dans une agriculture à dominante paysanne qui emploie l’équivalent de 300 personnes à temps plein.

Les ruines sont entretenues et Saint-Pierre a même été classée «ville d’art et d’histoire», la 101e en France; musée historique, musée vulcanologique et centre de découverte des sciences de la Terre, petit train pour les visites; un temple hindou; antenne du Parc régional, organisant visites et activités; la distillerie Depraz (Dillon, 30 sal.) est en activité au NE du bourg. Toute la partie nord du territoire communal, de loin la plus étendue, est sur les pentes méridionales de la Montagne Pelée; un sentier mène aux cascades de la source chaude; au bord de la route littorale se trouve le site dit du Tombeau des Caraïbes, au bord d’une falaise dont la légende dit qu’il fut le lieu d’un suicide collectif d’autochtones pourchassés par les premiers colons.

L’arrondissement de Saint-Pierre compte 8 communes du nord-ouest de la Martinique, autour du massif de la Montagne Pelée. Il s’étend sur 21 000 ha et compte 22 260 habitants; c’est le plus récent du département (1995), le moins densément peuplé (111 hab./km2) et sa population a stagné dans les années récentes, et baissé de 1 200 hab. depuis 1999. Ses communes, associées à celles de l’arrondissement de La Trinité, forment la communauté de communes du Pays Nord Martinique.


Trinité (La)

(12 000 Trinitéens, 4 577 ha dont 1 359 cultivés) est une sous-préfecture de la Martinique, 30 km au NE de Fort-de-France, sur la côte au Vent et au bout de la route N4, dans la CA du Pays Nord Martinique. Le nom vient de la réunion de trois quartiers de peuplement. La forme de la commune est rendue originale par le déploiement de la presqu’île de la Caravelle, longue, étroite et contournée; cet appendice est surtout formé par des calcaires coralliens et atteint 189 m au morne Pavillon. Par ses côtes et ses paysages, la Caravelle est devenue un haut lieu touristique de la Martinique au milieu de la côte au Vent. La presqu’île compte deux urbanisations sur le rivage septentrional, Beauséjour près du bourg, Tartane plus loin, tandis que la côte sud est vide. S’offrent au visiteur plusieurs plages, de nombreux sites de sports de glisse et de voile, une réserve naturelle de 422 ha rattachée au Parc régional, une distillerie familiale à Hardy, une base de plein air et de loisir du Parc régional sur l’anse Spoutourne près de Tartane. Quelques légendes flottent autour de la pointe du Diable à l’extrémité nord, ou de l’îlot et de la baie du Trésor et des ruines du château Dubuc, une ancienne habitation sucrière qui appartint à une grande famille locale, près du cap côté sud, où l’on visite un petit musée.

Le bourg se tient au creux d’une anse profonde, à la racine nord de la presqu’île. Il a un centre hospitalier, deux collèges et deux lycées, un centre d’apprentissage des métiers du tertiaire, une maison de la culture, un bon équipement hôtelier et de nombreux commerces dont deux supermarchés Carrefour (25 sal.) et Leader Price (35 sal.) et un magasin de bricolage (Bâtir, 45 sal.); conserverie d’ananas; restauration collective Restalliance (25 sal.), constructions Alby MB (50 sal.); EDF (30 sal.) et centrale électrique Albioma (40 sal.); nettoyage Net Éclair (90 sal.); La Poste (20 sal.).

La commune a une Maison de la coiffe et du costume créoles, un village de vacances, deux sentiers de découverte; un temple hindou. Elle s’étend sur environ 7 km de large et 4 de profondeur vers l’ouest aux environs de Gros-Morne; cultures de canne à sucre. Au sud-est, grande anse, plage et petite station balnéaire du Galion, au fond de l’ample baie du Galion, que limitent au nord la Caravelle et au sud les promontoires du Robert.

Le finage de La Trinité compte dans l’agriculture martiniquaise: il est le troisième pour la canne (604 ha) et le sixième pour la banane (500 ha), pour un équivalent de 500 emplois. La sucrerie du Galion, qui fonctionne depuis 1865, reste la seule de l’île; elle a aussi une distillerie, et une habitation remontant au 17e siècle, dont le jardin est classé; la société (Saempsrm, Société anonyme mixte de production sucrière et rhumière) y emploie 85 personnes, Le Galion 40. Un Centre agricole de ressources tient une plantation de 70 salariés à Bassignac à l’ouest du bourg; plantations de bananes Malgré-Tout (20 sal.), la Richard (75 sal.), cultures fruitières et maraîchères à l’habitation Ressource (35 sal.). La population a augmenté lentement puis a baissé de 1 070 hab. après 1999.

L’arrondissement de La Trinité compte 10 communes de la côte orientale et septentrionale de l’île, encore assez agricoles et peu touristiques. Il a été le premier créé, en 1965, s’étend sur 33 800 ha et compte 73 930 habitants. Ses communes, associées à celles de l’arrondissement de Saint-Pierre, forment la communauté de communes du Pays Nord Martinique.