7 700 hab. (Lorrinois), 5 033 ha dont 1 900 cultivés, commune et canton de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, 24 km au NO de celle-ci sur la côte nord-est de l’île, au fond de la large Grande Anse que ferme à l’est la pointe Châteaugué. La commune, délimitée en 1937 et qui incluait alors le Marigot, a pris le nom d’un de ses premiers habitants, abandonnant le nom ancien de Grande Anse. Elle a 6 km de côte entre les embouchures de la rivière Capot à l’ouest et de la rivière Le Lorrain à l’est, et monte au sud jusqu’au morne Jacob (884 m) dans la forêt domaniale. De nombreux îlets s’éparpillent sur les basses pentes, où l’on cultive canne à sucre et bananiers; moulin à cannes artisanal, fabrique artisanale de manioc; parmi les plantations, notamment bananières, les habitations Assier (50 sal.) et Vallée du Lorrain (35 sal.). La commune est la première de l’île pour la surface des bananeraies (1 380 ha) et deuxième par le nombre d’agriculteurs (1 173 équivalents plein temps en 2000), mais à quasi-égalité avec Sainte-Marie; elle avait déjà la réputation d’être la plus riche de l’île par son agriculture au 17e et au 18e siècle; l’insurrection des esclaves de Grande Anse en 1833 y a marqué les esprits. Un peuplement caraïbe existait encore en 1658 au hameau de Vivé, à l’ouest du bourg, où des restes précolombiens sont en cours d’étude. Le bourg, desservi par la N 3, mais qui n’est pas parmi les plus touristiques, a un collège et un lycée polyvalent, ainsi qu’un hôpital, un supermarché Casino (20 sal.); maison-exposition de la Poupée, festival de la banane. Son habitat s’étire au fond de la Grande Anse, que bornent les pointes Burgaux à l’ouest, Châteaugué à l’est. Le reste de l’habitat est très dispersé dans les collines, où se remarquent quelques noyaux de hameaux comme Morne Capot au sud-ouest, Macédoine et Carabin au sud, Vivé au nord-ouest. La concentration de l’agriculture a provoqué d’assez nombreux départs dans les années 1950 et 1960. Les rigueurs de la côte exposée aux alizés et aux fortes houles n’ont pas attiré l’hôtellerie. La population reste inférieure à celle des années 1960, malgré une reprise récente, et elle aurait à nouveau diminué de 600 hab. de 1999 à 2009. Le Lorrain héberge le Centre permanent d’initiation à la nature du Parc régional. La rivière du Lorrain sort du flanc oriental des Pitons du Carbet à Fonds-Saint-Denis et coule vers le nord-est à travers les forêts; son tracé fixe la limite des communes du Lorrain et du Marigot. |