Nation-Picpus

quartier du 12e arrondissement de Paris, au centre-nord. Il est limité au nord par la rue du Faubourg-Saint-Antoine et contient la moitié sud de la place de la Nation; à l’est, il va jusqu’au boulevard de Picpus; à l’ouest, sa limite est la rue de Reuilly, qu’il déborde un peu au nord-ouest mais qu’il n’atteint pas dans l’îlot des Diaconnesses; au sud, il va jusqu’aux rues de la Gare-de-Reuilly et Dagorno; il est traversé par la rue de Picpus, la fin du boulevard Diderot et le début de l’avenue de Saint-Mandé.

Le quartier reste marqué par la tradition de l’artisanat du bois propre au faubourg Saint-Antoine. C’est ainsi qu’il accueille la tour ronde de l’Office national des Forêts et son voisin l’Institut Supérieur du Bois, le lycée professionnel public des métiers de l’ameublement (170 élèves) et l’École supérieure des Arts de l’ameublement ou École Boulle, devenue publique aussi et recevant 850 élèves dont 480 post-bac.

Il contient encore, sur la place de la Nation, le lycée public Arago (810 élèves) et, à la pointe nord-ouest, le collège public F.-F. Oelen (450 élèves). Le lycée catholique Saint-Michel de Picpus (1 200 élèves plus 1 100 au collège) est au sud, près de l’hôpital Rothschild, lequel est pourvu de 140 lits et lié au Centre hospitalier universitaire.

Sa partie méridionale est surtout faite de grands immeubles d’habitation. Au nord, entre le boulevard Diderot et la rue du Faubourg-Saint-Antoine, a pris place le grand bâtiment de la Fondation Eugène-Napoléon, au plan curieusement dessiné en forme de cercueil; la Fondation remonte à 1853, après que la Commission municipale de Paris se soit crue obligée d’offrir un collier de diamants de 600 000 francs-or à l’impératrice Eugénie, qui préféra que la somme soit affectée à un «établissement d’éducation gratuite pour les jeunes filles pauvres»; celui-ci fut construit sur l’emplacement de l’ancien marché à fourrages du Faubourg Saint-Antoine. Depuis 2007, la Fondation a cédé l’entretien de ses jardins à la Ville de Paris et ouvert leur accès. Les bâtiments sont devenus un lieu culturel public.

Le quartier est desservi par les stations de métro Faidherbe-Chaligny, Nation, Montgallet, Picpus et Bel-Air, et par le RER A Nation. Picpus, qui s’est écrit aussi Picquepusse ou Picpuce, était un quartier de Saint-Mandé avant l’extension de la commune de Paris en 1859. Il conserve une image forte de quartier populaire, mais en voie d’embourgeoisement rapide, et son nom est repris par deux voies. Le boulevard de Picpus (1 000 m, 40 m de large), achevé en 1811, va du boulevard de Reuilly à la place de la Nation, ou plus exactement à l’avenue du Trône, et accueille en viaduc la ligne 6 du métro.

La rue de Picpus (1 800 m) est plus ancienne, même si elle a été l’objet d’alignements: elle reprend un chemin existant au 17e siècle et allant de la rue du Faubourg-Saint-Antoine vers le sud-est; elle y atteint le boulevard des Maréchaux entre la Porte Dorée et la Porte de Reuilly. La station de métro Picpus est sur la ligne 6, au croisement du boulevard de Picpus et de l’avenue de Saint-Mandé; elle se nomma d’abord Saint-Mandé en 1909, avant de changer de nom en 1937 pour éviter des confusions; le nom de Courteline lui a été adjoint par la suite comme sous-titre.