Paris 7e arrondissement

Paris-7e

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56 600 hab. dont 800 à part, 409 ha, arrondissement de Paris sur la rive gauche de la Seine en aval du centre. Sa forme est en quart de cercle; au nord, il est limité par la rive gauche de la Seine qui dessine une large courbe, le long des quais Voltaire, Anatole-France, d’Orsay et Branly, qui sont longés en contrebas par une voie express. La limite occidentale est l’avenue de Suffren. La limite orientale suit l’alignement des rues de Sèvres et des Saints-Pères. Au sud, la limite passe par la rue Pérignon, la place de Breteuil, une fraction de l’avenue de Saxe.

Il est traversé par trois longues rues parallèles à la Seine, du nord au sud les rues de l’Université, Saint-Dominique et de Grenelle, complétées partiellement au sud-est par les rues de Varenne et de Babylone. Ce réseau est croisé à l’est par deux alignements courbes, celui de la rue du Bac et celui des rues Vaneau et de Bellechasse, qui vont des quais de Seine à la rue de Sèvres. Le boulevard Saint-Germain et le boulevard-Raspail recoupent en diagonale ce quadrillage. Le centre du quartier est occupé par l’hôtel des Invalides et sa vaste esplanade, et quantité d’artères portent des noms de militaires de renom.

Trois avenues divergent des Invalides vers le sud: Villiers, Breteuil et Ségur. D’autres avenues aèrent les parties occidentales et encadrent l’École Militaire: Lowendal, La Motte-Picquet, Bousquet, La Bourdonnais. Celle-ci fait partie de l’ample quadrilatère dont la partie centrale est occupée par le Champ de Mars; la tour Eiffel est en bord de Seine à l’extrémité nord de cette esplanade.

L’arrondissement est divisé en quatre quartiers, plus étendus que ceux du centre de Paris: Saint-Thomas-d’Aquin à l’est, Invalides au centre, Gros-Caillou à l’ouest, tous trois donnant sur la Seine; le quartier de l’École Militaire occupe la pointe méridionale de l’arrondissement. Le 7e arrondissement détient à Paris la plus forte concentration de services publics et spécialement de ministères, dont la présidence du Conseil des ministres à l’hôtel Matignon, et la chambre des députés, dénommée Assemblée nationale et siégeant au Palais Bourbon en bord de Seine. L’École nationale d’administration (ENA), les grands enseignements de sciences politiques et les sièges des grands partis politiques les accompagnent logiquement. L’École Militaire, les Invalides, le Champ de Mars et le ministère de la Défense, plus le Contrôle général des Armées à Saint-Thomas-d’Aquin, marquent la place considérable et historique des affaires militaires. L’Organisation des Nations-Unies pour l’Éducation (Unesco) y a trouvé place, ainsi que plusieurs ambassades.

L’arrondissement a cependant plusieurs musées, dont certains de tout premier plan comme le musée d’Orsay, le musée Rodin, le musée Branly et ceux des Invalides, plus des bibliothèques, sept collèges et neuf lycées privés, un collège et deux lycées publics, deux institutions hospitalières, cinq églises réformées et cinq catholiques. L’ensemble n’est toutefois pas homogène: la partie orientale, diversifiée et proche du Paris universitaire, se distingue assez peu du 6e et du 5e arrondissement, a des écoles de haut niveau (Administration, Ponts-et-Chaussées, Sciences Politiques) et des maisons d’édition, dont Gallimard. La partie centrale est largement dominée par la présence des ministères et de leurs bureaux. La partie occidentale est plutôt le domaine de la résidence de luxe et des sièges d’entreprises, outre les pôles touristiques que sont la tour Eiffel, les Invalides et les quais de Seine proches des 8e et 16e arrondissements.

Prestigieux dans son ensemble, le quartier est le plus cher de Paris et, de loin, celui dont les revenus moyens des habitants sont les plus élevés: 103 600 euros par an, 134 300 pour ceux qui paient l’impôt, et la plus faible proportion de ménages non imposés (25%). La population y est plus stable qu’en moyenne (60% des ménages étaient dans le même logement cinq ans avant), et il a une assez forte proportion de retraités (19%), mais aussi de résidences secondaires et de logements vacants (21%).

Il offre beaucoup plus d’emplois (73 200) qu’il ne loge de personnes employées (26 200, presque trois fois moins). Ces emplois sont parmi les plus qualifiés de Paris (34% de cadres et professions supérieures), quoique moins que dans les 8e et 9e arrondissements, et il y est le dernier pour les emplois dans l’industrie et le bâtiment (6,4%). Il est aussi celui dont les habitants travaillent le moins hors du département (25%). Son équipement hôtelier n’est pas négligeable: 64 hôtels offrant 2 100 chambres, dont 9 de luxe (400 chambres).

L’arrondissement avait 78 600 hab. en 1872, 110 700 en 1926, puis sa population a fortement décliné, tombant à 99 600 hab. en 1962, 74 300 en 1975 et 57 000 hab. en 1999; elle continuerait à perdre quelques habitants selon les estimations censitaires, son faible solde naturel (+0,3%) ne suffisant pas à compenser un solde migratoire annuel de -0,4%. Sa composition sociale explique que son conseil ait régulièrement une majorité de droite; le maire en fut longtemps Édouard Frédéric-Dupont; le maire actuel est Rachida Dati, ancien ministre, UMP.

La nature des principales entreprises est en partie le reflet de la nature un peu particulière de cet arrondissement, recherché pour le prestige par des catégories très différentes de sociétés. S’y trouvent dans le domaine financier la Caisse d’Épargne (200 à 500 sal.), le GCE Paiements (200 à 500 sal.) et Natixis (500 à 1 000 sal.), dans l’immobilier la Régie Immobilière de la ville de Paris (500 à 1 000 sal.) et le cabinet d’architectes Valode et Pistre (100 à 200 sal.), dans les services aux entreprises la société d’accueil, hôtes et hôtesses Florence Doré (200 à 500 sal.) et l’enseignement de langues Forcorhe (Groupe de formation et de conseil des ressources humaines de l’entreprise Interlingua, 100 à 200 sal.).

Les sièges et bureaux d’entreprise comprennent L’Air Liquide (500 à 1 000 sal.) et le négoce Seppic (100 à 200 sal.) du même groupe, Michelin (250 à 500 sal.), Microsoft (100 à 200 sal.), Pernod-Ricard (100 à 200 sal.), le groupe de tuiles, briques et minéraux Imerys (100 à 200 sal.). Dans l’édition sont les Auteurs Associés (films, 100 à 200 sal.) et Gallimard (250 à 500 sal.). Le groupe de luxe LVMH est le propriétaire du grand magasin du Bon Marché (500 à 1 000 sal.) et du Segep (la Grande Épicerie de Paris, 200 à 500 sal.) adjacent.

Dans les voyages et distractions, apparaissent l’aérogare des Invalides (Air France, 100 à 200 sal.) d’où partent des liaisons par autocars vers les aéroports, la société d’exploitation de la Tour Eiffel (250 à 500 sal.) et la société d’exploitation des Vedettes Paris-Tour Eiffel (100 à 200 sal.), les bateaux et restaurants Seino-Vision (200 à 500 sal.), la restauration Soferest (250 à 500 sal.) au musée du Quai Branly. France-Télécom a également plus de 100 sal.


École Militaire

12 900 hab., 81 ha, quartier méridional du 7e arrondissement de Paris, compris entre la place de Breteuil et les Invalides; il se termine à l’est par la rue Vaneau et inclut à l’ouest le périmètre de l’École Militaire. Il est limité à l’ouest par l’avenue de Suffren, au sud par la rue de Pérignon et la rue de Sèvres jointes par un tronçon de l’avenue de Saxe, au nord par l’avenue de La Motte-Picquet, l’avenue de Tourville, une section du boulevard des Invalides et une de la rue de Babylone.

Il a pour axe sud-nord sur 840 m l’avenue de Breteuil, large (70 m) et verdoyante, que rejoignent sur la place Vauban, devant les Invalides, les avenues de Villars prolongée au sud-est par le boulevard des Invalides, et de Ségur venant du sud-ouest. L’avenue de Lowendal longe l’École côté sud-est et joint la place Cambronne (15e arrondissement) à l’hôtel des Invalides (angle sud-ouest). L’avenue Duquesne flanque l’École Militaire au nord, tandis que l’avenue de Saxe part de la place de Fontenoy vers le sud-est et sert de perspective au centre de l’École.

L’École Militaire, fondée en 1750, tient donc l’angle occidental du quartier. Son ample quadrilatère a été construit sur les plans de Gabriel entre 1751 et 1780, autour d’une ample cour d’honneur. Réunissant jadis l’École supérieure de guerre et l’École supérieure d’intendance, elle comprend une bibliothèque, l’Institut des hautes études de la défense nationale, le Centre des hautes études militaires, le Centre des hautes études de l’armement, le Collège interarmées de défense (350 officiers stagiaires), ensemble de 55 organismes totalisant 3 000 personnes. Elle loge aussi le chef d’état-major général des armées et ses salons.

Autour de la place de Fontenoy qui aère la façade de l’École et commémore une victoire du maréchal de Saxe en 1745 sur les Anglo-Autrichiens près de Tournai, deux îlots abritent des ministères ente les avenues de Saxe et Duquesne. L’autre îlot, au sud, délimité par les avenues de Suffren, de Ségur, de Lowendal et de Saxe, contient depuis 1958 le palais de l’Unesco, dessiné par B. Zehrfuss en étoile à trois branches.

Dans sa partie orientale, le quartier comprend plusieurs autres bâtiments publics. L’Institut national des Jeunes Aveugles, fondé par Valentin Haüy en 1784, où Louis Braille fut élève et professeur, longe le boulevard des Invalides à l’angle de la rue de Sèvres; un musée est consacré à Valentin-Haüy et à son œuvre. Presque en face, à l’angle de la rue Oudinot, se tient le ministère de l’Outre-mer; un peu plus au nord rue Monsieur, le ministère de la Coopération a occupé l’hôtel de Montesquiou, construit par Brongniart en 1781, mais l’immeuble a été revendu en 2008 par l’État à un investisseur suisse. Son voisin l’hôtel de Bourbon-Condé, également de Brongniart, a été vendu par l’archevêché à des particuliers la même année.

Rue Oudinot débouchent aussi au sud la grosse clinique Saint-Jean-de-Dieu fondée en 1843, relevant de l’ordre des hospitaliers et disposant de 106 lits médicaux; au nord, la clinique des Sœurs augustines (60 lits), une caserne de la Garde républicaine et le Commandement du Service militaire adapté. L’église Saint-François-Xavier, à deux tours carrées, des années 1860, occupe un square entre le boulevard des Invalides et l’avenue de Breteuil. La station de métro Saint-François-Xavier de la ligne 13 (1923) est près de l’église, à l’angle de la rue de Babylone, de l’avenue de Villars et du boulevard des Invalides. Au nord-est, rue de Babylone, la Pagode est un bâtiment de style «japonais» de 1895, transformé en cinéma en 1931 et rénové depuis.

Le quartier est desservi par les stations de métro École-Militaire, Saint-François-Xavier, Vaneau, Duroc et Ségur. La station de métro École-Militaire, de 1913, est sur la ligne 8, sur la place de l’École-Militaire qui est à l’angle nord de l’école et à la réunion des avenues de la Bourdonnais, Bosquet, de Tourville et de La Motte-Picquet. La station de métro Duroc, au sud-est, est au croisement de la rue de Sèvres et des boulevards du Montparnasse et des Invalides; elle est ainsi sur les lignes 10 (1923) et 13 (1937 sur l’ex-ligne 14) et dispose de quatre entrées. Son nom vient d’une petite rue voisine (240 m), qui va du boulevard des Invalides à la place de Breteuil, ancienne rue des Acacias; elle a reçu en 1847 le nom du général Duroc (1772-1813), qui avait été fait duc de Frioul et fut tué à la bataille de Bautzen.

L’avenue de Tourville va du boulevard des Invalides à l’École Militaire sur 550 m; Tourville (1642-1701) fut amiral et maréchal de France. L’avenue Duquesne (750 m) va de l’École Militaire à la rue Éblé au sud-est; elle porte le nom d’un autre marin du 17e s. (1610-1688). L’avenue de Lowendal va de l’avenue de Tourville au boulevard de Grenelle, sur 800 m; le comte de Lowendal fut un maréchal de France (1700-1755). L’avenue de Ségur lui est parallèle, sur 815 m, de la place Vauban au boulevard Garibaldi; elle honore un autre maréchal de France (1724-1801).

L’avenue de Saxe est perpendiculaire aux deux dernières et parallèle aux avenues Suffren et Duquesne; elle va de la place de Fontenoy à la rue de Sèvres et porte le nom du maréchal Hermann Maurice, comte de Saxe (1696-1750). La rue Oudinot (325 m) va de la rue Vaneau au boulevard des Invalides et porte encore un autre nom de maréchal de France (1767-1847) que Napoléon fit aussi duc de Reggio. La rue Éblé prolonge sur 200 m vers l’ouest la rue Oudinot, entre le boulevard des Invalides et l’avenue de Breteuil, et perpétue la mémoire du général (1758-1812), qui notamment commanda le génie durant la campagne de Russie.


Gros-Caillou

25 200 hab., 138 ha, quartier occidental du 7e arrondissement de Paris. Il est délimité au nord par la rive gauche de la Seine, que longent les quais d’Orsay et de Branly et que traversent les ponts des Invalides, de l’Alma et d’Iéna, plus la passerelle Debilly entre les deux derniers. Il est bordé à l’ouest par l’avenue de Suffren et à l’est par l’avenue de La Tour-Maubourg, au sud par l’avenue de La Motte-Picquet et l’avenue de Tourville. Il est traversé en plein centre par l’avenue Bosquet de direction nord-sud, un peu plus à l’ouest par l’avenue Rapp; toutes deux divergent du pont de l’Alma et de la place de la Résistance. Parallèlement à la Seine courent les rues de l’Université, Saint-Dominique et de Grenelle.

La partie occidentale du quartier est occupée par le Champ-de-Mars, un grand parc urbain qui s’étire de la Seine à l’École Militaire sur 900 m de long et 300 de large, au bout duquel est édifiée la tour Eiffel. Plusieurs rues longent le Champ-de-Mars au nord et au sud, trois voies le traversent dont deux ouvertes à la circulation automobile. Assez curieusement, l’une des très bourgeoises voies flanquant le Champ de Mars porte sur 230 m, depuis 1907, le nom d’avenue Élisée-Reclus, et abrite entre autres une société immobilière Reclus-Tour Eiffel; Élisée Reclus (1830-1905) fut un grand géographe, et un militant anarchiste, ce pourquoi il ne put enseigner en France. L’avenue de La Bourdonnais (960 m) est parallèle au Champ de Mars à l’est, comme l’avenue de Suffren à l’ouest; tracée en 1770, elle porte le nom d’un amiral (1699-1753) qui fut gouverneur général des Îles de France et de Bourbon.

Le parc est issu d’un ancien terrain de manœuvre militaire dans la plaine de Grenelle, et fut le lieu de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, premier anniversaire de la Révolution ou, du moins, de la prise de la Bastille, et de la Fête de la Concorde en 1848, puis site des quatre Expositions universelles de 1867 à 1900.

C’est pourquoi s’y élève la tour Eiffel, depuis l’Exposition de 1889. Cette structure métallique, devenue le monument français le plus connu, a été imaginée par l’ingénieur Gustave Eiffel (1832-1923), spécialiste des structures métalliques, et fut à son époque le plus haut monument du monde: 313 m; les antennes qu’il porte à présent vont jusqu’à 324 m. Le sommet n’oscille que de quelques centimètres (16 cm au maximum) par canicule ou tempête. Chacun des quatre piliers est face à un point cardinal, la base formant un carré de 125 m de côté; la tour pèse un peu plus de 10 000 t dont 7 300 t de métal (et 2,5 millions de rivets). Elle est périodiquement repeinte (cinq à dix ans), les travaux prenant 15 mois pour 200 000 m2 à couvrir (à 25 personnes spécialisées) et consommant 60 t de peinture.

La tour et ses annexes emploient au total 500 personnes et reçoivent sept millions de visiteurs par an; elle a connu en 2010 son 250 millionième visiteur; elle offre deux restaurants dont un gastronomique (Jules-Verne) et des installations hertziennes. La tour appartient à la Ville de Paris, qui en concède l’exploitation à une société d’économie mixte (SETE, Société d’exploitation de la tour Eiffel) à laquelle sont notamment associés Eiffage, héritière des avoirs d’Eiffel, Unibail, LVMH et Dexia; la société emploie près de 300 personnes et le chiffre d’affaires annuel est d’environ 65 millions d’euros. Un lycée technique Gustave-Eiffel est proche du Champ-de-Mars, mais ses 260 élèves s’orientent vers les métiers de bureau…

La gare Champ-de-Mars-Tour-Eiffel du RER C est au pied de la tour; elle a été ouverte en 1867 pour l’Exposition universelle sur une déviation de la Petite Ceinture, détruite aussitôt après, recréée pour l’Exposition de 1878, refaite en 1900 sur la ligne d’Orsay et abandonnée à nouveau après l’Exposition, puis démontée et transférée à Asnières (gare des Carbonnets); et enfin rétablie pour le RER C en 1979, d’où part la bifurcation qui traverse la Seine au pont Rouelle.

Le quai Branly est bordé par deux grandes institutions, le palais de l’Alma et le musée du quai Branly. Celui-ci, souhaité par le président Chirac et initialement nommé musée des Arts premiers (pour ne pas dire primitifs), puis finalement «musée des Arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques (civilisations non occidentales)», a succédé à l’ancien ministère du Commerce extérieur. Ouvert en 2006, œuvre de Jean Nouvel, il offre 41 000 m2 en quatre bâtiments reliés par un pont métallique, et reçoit environ 1,5 million de visiteurs annuellement. Il est associé aux proches musées de la rive droite (Chaillot-Tokyo) dans un réseau dit Colline des Musées.

Le palais de l’Alma fut construit en 1861 et devait servir aux écuries de l’empereur. Il est devenu une annexe de la Présidence de la République, abritant une trentaine de logements de fonction et le service de la correspondance, tout en logeant aussi la direction de la Météorologie nationale et le Conseil supérieur de la magistrature. Près du quai d’Orsay, à l’est, sont des studios de la rue Cognacq-Jaÿ dont Cognac-Jay Image (100 à 200 sal.), l’American Church in Paris et la clinque de l’Alma (100 à 200 sal.), le célèbre fournisseur de caviar Petrossian et le restaurant étoilé Le Divellec.

Victime des campagnes antitabagiques, le musée du tabac de l’ex-Seita a été fermé en 2003, mais la rue Jean-Nicot voisine n’a pas encore été débaptisée; il s’y trouve un conservatoire de musique associé à un foyer de retraite, dans un immeuble remarqué de Christian de Portzamparc (1984), voisinant avec un immeuble de bureaux de R. Bofill (1993). Au centre-est du quartier se situent l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, aux airs de temple antique, une petite église luthérienne Saint-Jean rue de Grenelle, le collège public Jules-Romains (600 élèves) et les institutions privées de l’Alma (catholique, 880 élèves de l’école élémentaire au lycée) et La Rochefoucauld (catholique lasallienne, 1 500 élèves de la maternelle au lycée).

Le quartier comprend de nombreuses ambassades étrangères, le conservatoire municipal Erik-Satie, le théâtre Adyar (315 places), le musée municipal des égouts au pont de l’Alma sous le quai d’Orsay. Il est desservi par les gares du RER C du Pont de l’Alma et du Champ-de-Mars-Tour Eiffel, et au sud par les stations de métro Latour-Maubourg et École-Militaire. Le quartier porte le nom d’un ancien lieu-dit qui se signalait par une énorme borne de pierre, marquant la limite entre les terres de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés et celles de l’abbaye Sainte-Geneviève. Au 18e s., la paroisse a intégré ce nom, que ne porte aucune rue.


Invalides

6 300 hab., 107 ha, quartier au centre-nord du 7e arrondissement de Paris. Il est délimité au nord par la rive gauche de la Seine, suivie par les quais Anatole-France et d’Orsay. La Seine est traversée par les ponts de la Concorde, Alexandre-III et des Invalides, auxquels s’ajoute en amont la passerelle Léopold Sédar Senghor qui permet aux piétons de passer de la rue Solférino ou du musée d’Orsay aux Tuileries. La limite orientale est fournie par l’alignement des rues Vaneau et Bellechasse, la limite occidentale par le boulevard de la Tour-Maubourg. Au sud, la limite raccorde la rue de Babylone à l’avenue de Tourville en suivant un tronçon du boulevard des Invalides.

Toute la dimension nord-sud est occupée par l’ensemble de l’hôtel des Invalides et de l’esplanade qui le sépare de la Seine, dans l’axe desquels est le pont Alexandre-III. Les Invalides sont un grand ensemble immobilier issu d’un hôpital ouvert en 1674 pour recevoir 4 000 anciens soldats du roi blessés dans les guerres, et conçu en un quadrillage de bâtiments encadrant une vingtaine de cours, un peu comme à l’Escorial. Tout en abritant encore une centaine d’invalides militaires, il est devenu une nécropole ou panthéon pour chefs militaires et contient aussi les musées de l’Armée, de l’Ordre de la Libération, d’Histoire contemporaine, des Plans en relief; le tombeau de Napoléon, l’historial Charles-de-Gaulle; l’église de Saint-Louis des Invalides et le Dôme doré, lequel monte à 107 m au-dessus du sol.

Dans la partie septentrionale du quartier sur les bords de Seine d’amont en aval, sont la grande chancellerie de la Légion d’honneur dans l’hôtel de Salm de 1787, assortie d’un musée; un bâtiment ministériel affecté au Commerce et à l’artisanat; le Palais-Bourbon de 1728, qui abrite l’Assemblée nationale mais dont la colonnade napoléonienne de la façade nord est de 1810 et dont l’entrée est côté sud, place du Palais-Bourbon. La station de métro Assemblée-Nationale de la ligne 12, aux décors changeants, a été ouverte sur le boulevard Saint-Germain en 1910 sous le nom de Chambre-des-Députés, qui a été remplacé en 1989; elle a trois entrées. Suivent l’hôtel de Lassay, attenant et mis à la disposition du président de l’Assemblée; le ministère des Affaires étrangères dans un grand hôtel de 1856, couramment nommé «Quai d’Orsay», et même «le Quai», et le ministère des Affaires européennes qui lui est normalement rattaché; l’aérogare des Invalides, ancienne gare ferroviaire des Invalides réaménagée en 1948, d’où partent les liaisons par autobus vers les aéroports et sous laquelle est une gare du RER C.

À l’est de l’esplanade des Invalides, entre la rue de l’Université et la rue de Varenne, sont plusieurs bâtiments ministériels, notamment ceux de la Défense dans l’ancien hôtel de Brienne rue Saint-Dominique, de l’Éducation nationale dans l’ancien hôtel de Rochechouart, du Travail à hôtel du Châtelet ou de l’Immigration dans l’ancien hôtel de Rothelin-Charolais rue de Grenelle, de l’Agriculture rue de Varenne. S’y ajoutent de plus petits ministères comme ceux de la fonction publique, des relations avec le parlement (hôtel de Clermont) voire de l’espace rural et de l’aménagement du territoire ou de la Région-Capitale, selon les moments; plusieurs sont rue de Varenne, proches de Matignon.

Dans la partie nord sont encore la Maison de la Chimie (rue Saint-Dominique), haut lieu de rencontres et colloques; le siège du Parti Socialiste et l’Institut Charles-de-Gaulle rue de Solférino, tandis que l’extrémité de la rue de Lille abrite depuis longtemps des bureaux des mouvements issus du gaullisme; la direction de l’Institut Géographique National (IGN) rue de Grenelle, le lycée catholique Paul-Claudel (600 élèves avec le collège) et la mairie de l’arrondissement, tous trois rue de Grenelle; la basilique néogothique Sainte-Clotilde (1857).

Au sud de la rue de Varenne se situent le musée Rodin, l’un des plus fréquentés de Paris (700 000 visiteurs par an), installé dans l’ancien hôtel de Biron et agrémenté d’un grand jardin, le vaste lycée public Victor-Duruy (1 200 élèves et 620 au collège associé) et, rue Barbet-de-Jouy, la préfecture de région et le siège du Conseil régional. Le quartier abonde aussi en restaurants de qualité, tel l’Arpège (trois étoiles, ancien Archestrate) rue de Varenne. Il est desservi par les stations du RER C des Invalides et du Musée d’Orsay, et les métros Solférino, Assemblée-Nationale, Invalides, Varenne, Saint-François-Xavier, et Latour-Maubourg.

La station de métro Invalides est sur les lignes 8 (1913) et 13, où les anciennes les lignes 13 (nord de la Seine) et 14 (rive gauche) ont été raccordées en 1976; elle communique avec la gare du RER C de même nom. Le pont des Invalides va de la place du Canada au quai d’Orsay, reliant l’avenue Franklin-D.-Roosevelt et le boulevard de La Tour-Maubourg. Construit en 1858 sur les restes d’un pont suspendu de 1829, en pierre à quatre arches, il a été en partie refait et consolidé en 1880. Il a 152 m de long et seulement 18 m de large.

La station de métro Solférino de la ligne 12 est sur le boulevard Saint-Germain devant la rue de Solférino; celle-ci a été ouverte et nommée en 1868 selon la victoire de 1859 en Italie sur les Autrichiens; elle va du quai Anatole-France au boulevard Saint-Germain sur 230 m; elle allait jusqu’à la rue Saint-Dominique mais sa dernière partie est devenue en 1961 la place Jacques-Bainville en mémoire de l’historien (1879-1936). Elle est prolongée par une passerelle de 106 m en acier donnant sur le jardin des Tuileries, qui, refaite en 1999, a perdu en 2006 son nom de Solférino au profit de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), qui fut professeur, député et académicien français, et président du Sénégal de 1960 à 1980.


Saint-Thomas-d’Aquin

12 700 hab., 83 ha, quartier le plus oriental du 6e arrondissement de Paris. Il est bordé au nord par la Seine, que longent les quais Voltaire et Anatole-France, à l’ouest par l’alignement courbe des rues Vaneau et de Bellechasse, au sud et à l’est par celui des rues de Sèvres et des Saints-Pères. Il donne sur le Louvre par le pont du Carrousel et le pont Royal. Il est traversé par la rue du Bac, le boulevard Saint-Germain et le boulevard Raspail, qui se réunissent en un carrefour très fréquenté desservi par le métro Rue-du-Bac et par la rue du Bac, qui est parallèle à la limite occidentale et qui croise le boulevard Saint-Germain juste au début du boulevard Raspail; ces deux dernières artères sont les plus larges voies du quartier. Parallèlement à la Seine, ou à peu près, courent d’est en ouest les rues de Lille, de l’Université, de Grenelle, de Varenne et de Babylone.

Le quartier comprend au nord le musée d’Orsay, installé dans les murs d’une ancienne gare de 1898 qui accueille en sous-sol une station du RER C. Le musée, ouvert en 1986, est l’un des tout premiers de Paris et de France par l’ampleur de ses collections d’art moderne et contemporain, d’arts décoratifs et de sculptures du 19e siècle; le musée Hébert (6e arrondissement) lui est rattaché. Son esplanade est ornée par les statues des Six Continents de l’Exposition universelle de 1878. Le musée est relayé à l’est par le bâtiment de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), dans les anciens hôtels de Belle-Isle et de Pomereu, orné d’une sculpture de Dubuffet (le Réséda), et un peu plus loin par la Documentation Française dans l’ancien hôtel de Mailly-Nesle; l’Institut des langues et civilisations orientales (Inalco) est proche, rue de Lille. La rue de Lille court sur plus de 1 000 m de la rue des Saints-Pères à l’Assemblée Nationale; c’est une ancienne rue de Bourbon, débaptisée en 1792 en mémoire de l’héroïque défense de la ville de Lille et qui n’a retrouvé son ancien nom que momentanément, entre 1815 et 1830.

Aux alentours du boulevard Saint-Germain, le quartier accueille aussi l’École nationale d’administration (ENA), l’Institut d’Études Politiques et, au sud, la Fondation nationale des Sciences Politiques («Sciences Po») et la bibliothèque et le musée d’histoire du protestantisme. Près de l’église Saint-Thomas-d’Aquin (17e-18e s.), l’armée a groupé des services centraux, dont le Contrôle Général des Armées. La célèbre galerie Maeght est rue du Bac et l’éditeur Gallimard est rue Sébastien-Bottin dans les anciens locaux du préfet, statisticien et inventeur d’almanachs et annuaires (1764-1853) dont la rue porte le nom; l’Atelier de Joël Robuchon est rue Montalembert tout à côté.

Un musée des Lettres et manuscrits s’est ouvert boulevard Saint-Germain, transféré de la rue de Nesle dans le 6e arrondissement. Un peu plus à l’ouest sont les grands bâtiments de l’hôtel de Roquelaure, traditionnellement affectés jadis au ministère des Travaux Publics et à ses avatars récents (urbanisme, construction, équipement, transports…), siège de l’actuel ministère de l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, dont l’administration centrale est toutefois à l’arche de la Défense.

La Maison de l’Amérique latine est en face, dans l’hôtel Amelot de Gournay; l’École centrale d’électronique (privée) est à l’angle de la rue de Grenelle et du boulevard Raspail, le lycée Saint-Thomas-d’Aquin (catholique, 500 élèves) dans la même rue plus à l’est, le lycée d’Hulst (catholique, 470 élèves) rue de Varenne. La Maison de Verre de Pierre Chareau (1931) est rue Saint-Guillaume près de la rue de Grenelle. Le musée Maillol est près de la fontaine des Quatre-Saisons de Bouchardon (1745), rue de Grenelle. Vers l’est, le charmant petit square Récamier voisine avec l’espace EDF Electra, ancienne sous-station électrique transformée en lieu d’expositions.

Au sud-ouest du quartier, le bâtiment le plus prestigieux est l’hôtel Matignon, siège de la présidence du conseil des ministres entouré d’annexes et prolongé le long de la rue Vaneau par un long jardin privé. C’est un ancien hôtel particulier du 18e siècle, qui fut un temps à Louis XVIII, à la duchesse de Bourbon puis devint l’ambassade d’Autriche-Hongrie avant d’être acheté par l’État en 1935. Plusieurs bâtiments ministériels se dispersent dans le quartier, mais plus encore dans le quartier voisin des Invalides; d’anciens hôtels particuliers ont été affectés à des ambassades et à des services de Matignon.

Au sud, le Bon Marché fut le premier des grands magasins de la seconde moitié du 19e siècle, créé en 1852 par Aristide Boucicaut. Il a été racheté en 1984 par le groupe LVMH et associé à la Grande Épicerie de Paris du même groupe. L’ensemble donne sur la rue de Sèvres et le square Boucicaut au carrefour Sèvres-Babylone. L’hôtel de Cassini rue de Babylone, construit en 1768 mais refait au 19e s., accueille aussi des services du Premier ministre, plus ou moins éphémères comme le ministère chargé de la mise en œuvre du plan de relance.

L’hôpital Laennec, issu de l’ancien hospice des Incurables, occupait l’angle sud-ouest du quartier; il a été désaffecté en 2000; son site donne lieu à un grand projet immobilier de logements et bureaux dans un cadre de verdure, par la société Cogedim. Le quartier comprend aussi dans cette partie sud le jardin Catherine-Labouré (70 ares, 1978), le lycée privé Thérèse-Chappuis (160 élèves) et le square des Missions étrangères, proche du Séminaire des Missions étrangères; plus la chapelle mariale de la Médaille miraculeuse (celle des «miracles» de Catherine Labouré en 1830, censée avoir guéri Paris du choléra en 1832), tout près du Bon Marché, qui passe pour être le 8e site parisien par sa fréquentation, avec 2 millions de personnes par an, avant l’Arc de Triomphe, le musée du quai Branly ou le Muséum… Le quartier a reçu le nom de son église principale.