Paris 9e arrondissement

Paris-9e

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58 500 hab., 218 ha, arrondissement de la capitale au nord du centre. Il occupe un quadrilatère entre les deux alignements de boulevards: les Grands Boulevards au sud, d’ouest en est ceux de la Madeleine, des Capucines, des Italiens, de Montmartre et Poissonnière; ceux de la ceinture des Fermiers généraux au nord (boulevards de Clichy et de Rochechouart). La limite orientale est fixée par la rue du Faubourg-Poissonnière, la limite occidentale par l’alignement des rues Vignon, du Havre et d’Amsterdam.

Les principales traversées sont apportées par le boulevard Haussmann au sud-ouest, les rues de Provence et La Fayette, la rue du Faubourg-Montmartre divergeant au nord par les rues des Martyrs et Notre-Dame-de-Lorette, et les alignements rue de la Chaussée d’Antin-rue Blanche et rues Scribe, Mogador et de Clichy à l’ouest, les rues de Rochechouart et de Maubeuge à l’est.

L’arrondissement est divisé en cinq quartiers: Provence-Opéra au sud-ouest, Lafayette-Richer au sud-est, Clichy-Trinité au nord-ouest, Lorette-Martyrs au centre-nord et Trudaine-Maubeuge au nord-est. Il a eu 103 800 hab. en 1872, 124 000 à son maximum en 1901, et s’est dépeuplé jusqu’en 1999 (55 800 hab.), passant par 102 300 en 1954 et seulement 70 300 hab. en 1975. Son léger déficit migratoire (+0,3% par an) est mieux que compensé par son excédent naturel (+0,4%) et il a donc repris quelques dizaines d’habitants ces dernières années.

Il offre de nombreux emplois: 105 200, alors qu’il ne contient que 31 500 résidants pourvus d’un emploi (rapport de 372 à 100). Ces emplois sont d’un assez bon niveau de qualification: ses 36% de cadres et professions supérieures le placent en troisième position dans la capitale, avec le 16e et le 2e arrondissements, juste après le 5e et le 8e. Il est l’un des cinq arrondissements qui ont le moins d’ouvriers; il en est à peu près de même pour la population résidante, dont les revenus sont cependant très moyens (10e sur 20) avec 40 700 euros par ménage (54 600 pour ceux qui paient l’impôt).

Il a beaucoup moins de résidences secondaires que les quartiers centraux, mais une proportion assez élevée de logements vacants (12%, en 4e position). Il est le deuxième de Paris pour le nombre de chambres d’hôtels (8 000) et le premier pour le nombre d’hôtels (170) mais la place des hôtels de luxe est loin du niveau des 1er, 16e et surtout 8e arrondissements. En fait, il participe activement au Paris des spectacles et des loisirs dans sa partie sud-occidentale, bordée par les Grands Boulevards et qui contient l’Opéra-Garnier, les grands magasins du Printemps et des Galeries Lafayette et de nombreux théâtres et salles de spectacles comme l’Olympia, ainsi d’ailleurs que par sa partie nord-ouest qui touche aux places Blanche et Pigalle. Entre les deux, s’était élaborée au 19e siècle la Nouvelle Athènes, aux cours et cités agréables, aux nouveaux hôtels néoclassiques, appréciés de l’intelligentsia de l’époque autour de la place Saint-Georges et de la Trinité.

Le reste de l’arrondissement, vers l’est, est beaucoup plus affairé et résidentiel et comprend quelques sièges de grandes entreprises comme Areva ou Gaz de France, des bureaux, des médias comme Le Figaro et l’agence Reuters, des lycées, des synagogues et le Grand-Orient, mais aussi les Folies-Bergère. Il est donc en partie un prolongement du 8e arrondissement, surtout du côté du boulevard Haussmann au sud-ouest, et en partie de résidence populaire et petite-bourgeoise vers l’est, un peu encanaillé aux abords de Montmartre au nord. Naguère à droite, l’arrondissement est passé à gauche en 2001; le maire est Jacques Bravo, socialiste, haut fonctionnaire.

Le domaine des entreprises financières est largement représenté par le siège de la BNP boulevard des Italiens (plus de 1 000 sal.), le groupe d’assurances Axa rue Drouot avec Axa-Iard (plus de 2 000 sal.) et Axa-Vie (1 000 à 2 000 sal.), la Société Générale (500 à 1 000 sal.), Adenclassifieds (200 à 500 sal.), Allianz (200 à 500 sal.), le Crédit Mutuel (200 à 500 sal.), la Caixa (100 à 200 sal.) catalane, CM-CIC Securities (200 à 500 sal.), le Crédit Immobilier (100 à 200 sal.), le Crédit Industriel (500 à 1 000 sal.), le Crédit Lyonnais (100 à 200 sal.), Diot (200 à 500 sal.), Fortis (100 à 200 sal.), Gan (100 à 200 sal.), l’italien Generali (200 à 500 sal.), Gestion et Transactions de France (GTF, 100 à 200 sal.), GMC Gestion (200 à 500 sal.), les assurances L’Équité (100 à 200 sal.), Legal & General (100 à 200 sal.), LSN (100 à 200 sal.) et Mondial Assistance (100 à 200 sal.), Monte Paschi (100 à 200 sal.), Oddo (200 à 500 sal.), Prévoir-Vie (plus de 1 000 sal.), Quatrième Assurance (200 à 500 sal.), AG2R (La Mondiale, 200 à 500 sal.).

Les maisons d’audit et de conseil ne sont pas moins présentes: Altedia (200 à 500 sal.), Atos (200 à 500 sal.), le cabinet Lavois (100 à 200 sal.), IETE (100 à 200 sal.), Intervenance Sasu (200 à 500 sal.), Repères (sondages, 100 à 200 sal.), SIA Conseil (100 à 200 sal.), Solaire Direct (100 à 200 sal.); dans l’immobilier figurent Antin Résidences (HLM, 100 à 200 sal.) et Lamy (100 à 200 sal.). L’informatique s’y ajoute avec Millemercis (100 à 200 sal.), Cadextan (200 à 500 sal.), Cap Gemini (200 à 500 sal.), Comverse (100 à 200 sal.), Solly Azar (200 à 500 sal.), IACP (100 à 200 sal.), Logica IT (plus de 1 000 sal.), Nyse Technologies (500 à 1 000 sal.), SI2M (100 à 200 sal.), ST Groupe (100 à 200 sal.), Reamlo (200 à 500 sal.), Ullink (100 à 200 sal.).

L’arrondissement accueille également les sièges d’Areva (500 à 1 000 sal.), Danone (500 à 1 000 sal.), Rémy-Cointreau (100 à 200 sal.), Solvay (100 à 200 sal.), GDF (plus de 1 000 sal.), les transports Keolis (1 000 à 2 000 sal., filiale de la SNCF) et la direction générale de la SNCF tout près de la gare Saint-Lazare, ainsi que les ingénieries GIE Afer (100 à 200 sal.), Ceric (100 à 200 sal.) et Systra (500 à 1 000 sal.) et la Société Internationale de Dessalement (100 à 200 sal.). Dans l’édition et la presse sont 20 Minutes (100 à 200 sal.), l’Agence de Presse Interactive API (100 à 200 sal.), l’Agence de Presse et d’Information AGPI (500 à 1 000 sal., groupe Le Figaro), Figaromédias (200 à 500 sal.) et la Société de gestion du Figaro (500 à 1 000 sal.), Express-Roularta (500 à 1 000 sal., éditeur du magazine L’Express).

Dans les magasins se signalent Le Printemps (1 000 à 2 000 sal. plus 200 à 500 sal. au siège) et la centrale d’achats Sapac (100 à 200 sal.); les Galeries Lafayette (1 000 à 2 000 sal.) plus 200 à 500 sal. au siège et la centrale d’achats Monoprix (100 à 200 sal.); les vêtements H&M (Hennes et Mauritz, 200 à 500 sal.), C&A (100 à 200 sal.), le Comptoir des Cotonniers (200 à 500 sal.), Uniqlo (japonais, 200 à 500 sal.), Zara (100 à 200 sal.) et Mango (100 à 200 sal.), les parfums Paris Look (100 à 200 sal., au groupe chinois Watson qui possède aussi Marionnaud), Eugene Perma (200 à 500 sal.), Coty (100 à 200 sal.), les bijoux fantaisie Beeline (100 à 200 sal.), la Fnac (200 à 500 sal.) et la vente à domicile Pierre Lang (plus de 1 000 sal.).

Les loisirs et spectacles rassemblent notamment l’Opéra (200 à 500 sal.), Stage Entertainment (100 à 200 sal., société néerlandaise possédant Mogador et les Folies-Bergère), le soutien aux spectacles Auditoire (100 à 200 sal.), les entreprises de voyages Marmara (200 à 500 sal.) et Marsans (100 à 200 sal.), de jeux PMH (Paris Mutuel Hippodrome, 200 à 500 sal.), et l’hôtellerie les sociétés du Grand Hôtel Intercontinental (groupe britannique, 500 à 1 000 sal.), Millenium Opera (groupe de Singapour, 100 à 200 sal.), Minhal (170 sal., hôtel Scribe), Société nouvelle du Grand Hôtel (Café de la Paix, 200 à 500 sal.), les restaurants du 4 Boulevard des Capucines (100 à 200 sal.), Gedex (100 à 200 sal., groupement Gedimat), Hard Rock Café (états-unien, 100 à 200 sal.).

Dans les services divers figurent l’aide à domicile Après la Classe (200 à 500 sal.), les publicités Lowe Strateus (100 à 200 sal.) et Sellin Attitude (100 à 200 sal.), la Lyonnaise des Eaux (200 à 500 sal.), les gardiennages Argos (100 à 200 sal.), Brink’s (100 à 200 sal.) et Group4 Securicor (100 à 200 sal.), le nettoyage PBS Bureaux (200 à 500 sal.), plus EDF (100 à 200 sal.), France-Télécom (200 à 500 sal.), la RATP (100 à 200 sal.) et les transports ferroviaires de fret VFLI (100 à 200 sal.), autre filiale de la SNCF.


Clichy-Trinité

quartier au nord-ouest du 9e arrondissement de Paris, entre les rues Saint-Lazare et de Châteaudun au sud, le boulevard de Clichy au nord, la rue d’Amsterdam à l’ouest et la rue de La Rochefoucauld à l’est. Il comprend au sud l’église de la Trinité, de 1867 dans un style néo renaissance surchargé, à haut clocher beffroi couronné d’une coupole, et précédée par le beau square de la place d’Estienne-d’Orves. Au sud-ouest, il touche à la gare Saint-Lazare et contient à proximité les grands bâtiments de la direction générale de la SNCF.

S’éparpillent dans le quartier plusieurs lieux d’intérêt: des salles de spectacle comme le Casino de Paris (1 500 à 2 000 places), les théâtres de l’Œuvre (330 places), Fontaine (630 places) et de Paris (1 100 et 300 places), la Comédie de Paris (340 places), ainsi que l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre et l’IVT (International Visual Theatre) pour sourds; le musée de la Vie romantique (80 000 visiteurs par an); les cliniques Milan (65 lits), Henner (45 lits) et Vintimille (90 lits); le lycée public Jules-Ferry (920 élèves dont 200 post-bac, plus 570 au collège joint) près de la place de Clichy et le lycée privé catholique Saint-Louis (300 élèves) rue de Clichy; la Fédération protestante de France en face de ce dernier et une église évangélique allemande rue Blanche, ainsi que la chapelle sainte Rita dans le quartier chaud du boulevard de Clichy.

Vers le sud, le quartier partage avec le quartier voisin Lorette-Martyrs un ensemble d’hôtels néoclassiques du début du 19e siècle formant la Nouvelle Athènes, notamment rue de la Tour-des-Dames, dont le nom vient d’un moulin qui relevait des abbesses de Montmartre. La limite nord du quartier, par les places de Clichy, Blanche et Pigalle, est au centre des commerces du sexe. Le quartier est desservi par les stations de métro Saint-Lazare et Trinité au sud, Place Clichy, Blanche et Pigalle au nord, Liège à l’ouest. Le nom du quartier relie la place et le boulevard de Clichy au nord à l’église de la Trinité au sud. Celle-ci a donné son nom à la station de métro Trinité-d’Estienne-d’Orves de la ligne 12, ancienne station Trinité de 1910 dont le nom a été complété en hommage à Honoré d’Estienne d’Orves (1901-1941), officier de marine résistant fusillé au mont Valérien, et dont la place et le square en façade de l’église portent également le nom depuis 1944.


Lafayette-Richer

quartier au sud-est du 9e arrondissement de Paris, délimité par les boulevards Haussmann, Montmartre et Poissonnière au sud, la rue du Faubourg-Poissonnière à l’est, les rues de Châteaudun et La Fayette au nord, la rue Taitbout à l’ouest. Il est traversé d’ouest en est par l’alignement des rues de Provence et Richer, du sud au nord par la rue du Faubourg-Montmartre et les rues Drouot, Le Peletier, Laffitte.

Il contient la mairie de l’arrondissement, et forme une extension des activités des quartiers centraux de Paris qui se remarque par la présence de sièges de grandes sociétés, de salles de spectacle, d’activités financières et de presse, et de grands hôtels bordant le quartier de l’Opéra. C’est ainsi que sa partie sud-occidentale accueille les deux grands hôtels Ambassador (290 chambres), au groupe Radisson, et Millenium Opéra (160 chambres, à un groupe de Singapour), sur le boulevard Haussmann; l’ensemble des bureaux du groupe de presse du Figaro, qui appartient au groupe Dassault et édite aussi TV Magazine, le Journal des Finances ou l’Indicateur Bertrand; des agences de presse, dont Reuters; les sièges des groupes Areva (nucléaire) et Axa (assurances), ce dernier dans un immeuble moderne de Jean Balladur (1958) à murs-rideaux, cloisons mobiles et normes Modulor; l’hôtel des Ventes Drouot-Richelieu, dans un immeuble refait en 1980.

La partie orientale est plus orientée vers le divertissement, avec le musée Grévin (750 000 visiteurs par an), le théâtre des Nouveautés (580 places), les Folies-Bergère (depuis 1869, 1 800 places) et le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, les petits théâtres de Trévise (100 places) et du Nord-Ouest (deux salles). Cette partie orientale porte des traces des constructions spéculatives de la première moitié du 19e s., telles les «cités» Bergère (1825) et Trévise (1840), et a reçu de nombreux Arméniens après 1916; le Centre de recherche de la diaspora arménienne est rue Cadet, la Croix Bleue des Arméniens rue Bleue. Le quartier contient aussi plusieurs lieux de culte et de réunion comme l’église des adventistes du 7e jour à l’est, six synagogues dont celle de la Victoire ou Adas Yereim rue Cadet, le musée et le siège du Grand-Orient de France.

Il a été longtemps marqué par la présence du siège du Parti communiste au carrefour de Châteaudun, rebaptisé place Kossuth par la mairie de Paris lors des événements de Hongrie en 1956. Le quartier est desservi par les stations de métro Notre-Dame-de-Lorette, Le Peletier et Cadet au nord, Richelieu-Drouot, Grands-Boulevards et Bonne-Nouvelle au sud. La rue de Châteaudun, à la limite nord-ouest du quartier, a 760 m de long entre la rue La Fayette et la rue de la Chaussée-d’Antin; ancienne rue du Cardinal-Fesch, elle a été rebaptisée en 1870 en raison de l’héroïque défense de la ville de Châteaudun (Eure-et-Loir) contre les Prussiens.

Le quartier unit dans son nom la rue La Fayette et la rue Richer. Celle-ci, de 380 m de long, prolonge vers l’est la rue de Provence; elle était comme elle sur le tracé de l’ancien grand égout et a remplacé en 1782 la ruelle de l’Égout, en prenant alors le nom de l’échevin Jean-Charles Richer. La rue Le Peletier va du boulevard des Italiens à la rue La Fayette (place Kossuth); elle a été percée en 1786 et a reçu alors le nom du prévôt des marchands en activité. La station de métro Le Peletier, de 1911, est sur la ligne 7, place Kossuth. La rue Drouot est parallèle à la rue Le Peletier, un peu plus à l’est; elle va du boulevard Montmartre à la rue La Fayette sur 320 m, et a reçu le nom du général Antoine Drouot à sa mort en 1847. La station de métro Richelieu-Drouot est sur les Grands Boulevards entre les rues Richelieu et Drouot; elle connecte les lignes 8 (1931) et 9 (1933).


Lorette-Martyrs

quartier au centre-nord du 9e arrondissement de Paris, limité au sud par la rue de Châteaudun, à l’ouest par la rue de La Rochefoucauld, au nord par une brève section du boulevard de Clichy et la place Pigalle, à l’est par les rues des Martyrs, de La Tour-d’Auvergne, de Rochechouart et Cadet. Au sud se dresse l’église Notre-Dame-de-Lorette, d’où partent vers le nord-ouest la rue Notre-Dame-de-Lorette et vers le nord-est la rue de Maubeuge.

Il partage avec le quartier voisin Clichy-Trinité un ensemble d’hôtels néoclassiques du début du 19e siècle formant la Nouvelle Athènes, et contient le lycée public Edgard-Quinet (790 élèves) et la cité Malesherbes au nord, avec la clinique Marie-Louise (25 lits), le collège public Paul-Gauguin (460 élèves) à l’est et, autour de la place Saint-Georges, centre du quartier, les théâtres Saint-Georges (500 places), La Bruyère (360 places) et le café-théâtre Le Bout (50 places), le musée Gustave Moreau (35 000 entrées annuelles), les trois cours intérieures du beau «square» d’Orléans, ancienne cité des Trois-Frères où vécurent de nombreux écrivains et artistes, et la Fondation Dosne-Thiers place Saint-Georges, qui relève de l’Institut de France et offre des collections et une bibliothèque. L’école de management Advancia, de la Chambre de commerce de Paris (900 étudiants), est avenue Trudaine. Le quartier a aussi trois synagogues au sud, et l’église orthodoxe Saint-Constantin-Sainte-Hélène.

Il est desservi par les stations de métro Saint-Georges au centre, Notre-Dame-de-Lorette et Cadet au sud, Pigalle au nord. Son nom associe deux rues majeures du quartier. La rue Notre-Dame-de-Lorette (460 m) est une ancienne rue Vatry, rebaptisée en 1835 du nom de l’église d’où elle part vers le nord-ouest, Lorette (Loreto) étant un pèlerinage marial d’Italie dans les Marches. Assez ironiquement, les jeunes dames élégantes et peu farouches, relativement nombreuses aux environs à cette époque, furent joliment nommées lorettes en 1841 par Nestor Roqueplan, écrivain et dandy; Alexandre Dumas fils publia en 1843 un Filles, lorettes et courtisanes. La station de métro Notre-Dame-de-Lorette est sur la ligne 12; ouverte en 1910, elle a été rénovée en 1984. La rue des Martyrs (880 m) part de la même église mais vers le nord et grimpe ensuite sur la colline de Montmartre, interprété comme mont des Martyrs; le nom est du 17e siècle.


Provence-Opéra

quartier au sud-ouest du 9e arrondissement de Paris, délimité au sud par les boulevards de la Madeleine, des Capucines et des Italiens, à l’est la rue Taitbout et une fraction du boulevard Haussmann, les rues Saint-Lazare et de Châteaudun au nord, les rues Vignon et du Havre à l’ouest. Il est traversé par le boulevard Haussmann, la Chaussée-d’Antin et la rue Auber.

Il contient au sud l’Opéra, ou plus exactement le Palais Garnier, puissante œuvre de Charles Garnier édifiée de 1861 à 1875, qu’encadrent en losange les rues Scribe et Auber à l’ouest, Glück et Halévy à l’est, et vers lequel convergent les percées de l’avenue de l’Opéra, de la rue de la Paix et de la rue du Quatre-Septembre qui sont dans le 2e arrondissement. Le bâtiment offre 11 000 m2 utiles et 2 000 places sous un plafond décoré par Chagall en 1964; il est désormais consacré au ballet.

Juste au nord-ouest sont les deux grands magasins rivaux des Galeries Lafayette et du Printemps, étendus sur plusieurs îlots. Le magasin des Galeries Lafayette tire son nom de l’avenue La Fayette, qui se branche sur le boulevard Haussmann juste à l’angle sud-est: c’est là qu’apparut en 1894 sa première expression, mais bien après le Bon Marché ou le Printemps. La construction et les réaménagements se sont étalés sur un siècle. Disposant de 70 000 m2, les Galeries Lafayette font un milliard d’euros de ventes annuellement pour 25 millions de visiteurs, environ 100 000 par jour. Le groupe, resté indépendant (famille Moulin) et qui possède aussi les enseignes et magasins BHV et Monoprix, les sociétés de crédit Laser et Cofinoga, réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 5 milliards d’euros, dispose de 575 magasins et 45 000 salariés.

Le Printemps est apparu dès 1865 à proximité de la gare Saint-Lazare et les bâtiments actuels sont de 1881, mais ils ont été plusieurs fois remaniés; sa surface de vente est de 45 000 m2 dans trois immeubles et le magasin accueille 8 millions de visiteurs par an. La société, acquise par François Pinault en 1991 et alors intégrée au groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute), a été vendue en 2006 à RREEF Alternative Investments, filiale de la Deutsche Bank en association avec l’italien Borletti (magasins Rinascente).

Tout près du Printemps est le lycée Condorcet, qui accueille un millier d’élèves, dont 450 en classes post-bac. Entre le lycée Condorcet et le Printemps, l’église Saint-Louis-d’Antin est issue d’un couvent des années 1780 et associée à un centre culturel catholique Georges-Bernanos. Le reste du quartier est marqué par une forte concentration de salles de spectacle, de grands hôtels et de bureaux et sièges de sociétés de renom, celles-ci affectionnant particulièrement le boulevard Haussmann. S’y trouvent ainsi l’Olympia (2 000 à 2 500 places) sur le boulevard des Capucines, les théâtres Athénée-Louis Jouvet (560 places), Comédie-Caumartin (390 places), Édouard VII-Sacha-Guitry (500 places) et Mogador (1 600 places), la salle pour touristes Paristoric qui présente un film d’introduction aux visites de Paris, le musée de la Parfumerie et le musée de l’Opéra; l’hôtel Intercontinental de 450 chambres, appartenant à un groupe britannique, l’hôtel Scribe de 210 chambres qui relève d’un groupe arabe Minhal; les sièges de la banque BNP-Paribas et du groupe alimentaire Danone.

Le quartier, proche de la gare Saint-Lazare, accueille en son sein les gares du RER A Auber et du RER E (Eole) Haussmann-Saint-Lazare; il est desservi par les stations de métro Havre-Caumartin, Opéra, Chaussée-d’Antin, Trinité et Madeleine. La rue de Provence, qui contribue au nom du quartier, est longue de 1 200 m; elle est issue d’une voie établie en 1770 sur le tracé d’un grand égout de la ville, et qui fut en partie rue de l’Égout-Saint-Nicolas, une autre partie étant nommée rue de Provence du nom du comte de Provence, futur Louis XVIII; l’ensemble a été unifié en 1868.


Trudaine-Maubeuge

quartier au nord-est du 9e arrondissement de Paris. Il est bordé au nord par le boulevard de Rochechouart, à l’est par la rue du Faubourg-Poissonnière, au sud par la rue La Fayette. Sa limite occidentale suit une partie de la rue Rochechouart puis la rue de la Tour-d’Auvergne et, au nord-ouest, la rue des Martyrs. Il est aéré par le square d’Anvers au nord, le square de Montholon au sud, et traversé du SO au NE par la rue de Maubeuge.

Il contient au nord le gros lycée public Jacques-Decour, qui donne sur l’avenue Trudaine et accueille plus de 1 000 élèves dont 370 post-bac, plus 650 élèves au collège associé; et au sud-est le lycée public Lamartine (510 élèves plus 480 au collège). L’Espace Valeyre, au carrefour Rochechouart-Maubeuge, associe théâtre (150 places), concerts, ateliers, cours et sports (dont une piscine).

Le quartier est accessible par les stations de métro Anvers et Barbès-Rochechouart au nord, Poissonnière à l’angle sud-est. et Cadet à l’angle sud-ouest. Son nom associe deux artères: l’avenue Trudaine (450 m) qui porte le nom d’un ancien prévôt des marchands (Charles Trudaine de Montigny, 1660-1721) et a été ouverte en 1821; la rue de Maubeuge, longue de 1 500 m, ainsi nommée car elle aboutit à la gare du Nord, qui a été esquissée dès 1846 par accord entre la Ville et la compagnie Rothschild et achevée en 1861. La station de métro Anvers est sur le boulevard de Rochechouart et tire son nom du square d’Anvers, ancienne place Turgot rebaptisée en 1877, à l’emplacement d’anciens abattoirs; ouverte en 1902, la station donne accès au funiculaire de Montmartre; c’est la plus proche du Sacré-Cœur, dont elle porte le nom en sous-titre.