Paris 12e arrondissement

Paris-12e

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141 500 hab., 637 ha hors Bois de Vincennes et 1 632 ha avec le Bois. Hors du Bois, son territoire est en forme de part de tarte entre la Seine et la rue du Faubourg Saint-Antoine au nord, le boulevard périphérique et le plan d’eau de la Bastille-Arsenal à l’ouest (boulevard de la Bastille). L’arrondissement a été formé par une partie de l’ancienne commune de Paris dans sa moitié nord-ouest, comportant la moitié sud du faubourg Saint-Antoine et la gare de Lyon, jusqu’aux boulevards de Reuilly et de Picpus, incluant le village de Reuilly; s’y sont ajoutés en 1860 la commune de Bercy (sauf une fraction attribuée à Charenton-le-Pont) et des fractions de la commune de Saint-Mandé, puis en 1929 tout le bois de Vincennes, pris à sept communes différentes (v. la carte «Extensions de Paris».)

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EXTENSIONS DE PARIS (1859 et 1929)

La Seine est longée par le quai de la Râpée en aval, le Quai de Bercy et l’esplanade Georges-Pompidou en amont. Le territoire dépasse légèrement le boulevard périphérique à l’est, le long du boulevard de la Guyane; au-delà, se situe la commune de Saint-Mandé. Il a pour axe central l’avenue Daumesnil et, le long de l’ancienne voie ferrée Bastille-Charenton, la Promenade Plantée, qui longe d’abord l’avenue Daumesnil puis s’en écarte en allant droit vers l’est jusqu’à la Porte de Montempoivre. Les autres grandes diagonales sont le boulevard Diderot, qui va des abords du pont d’Austerlitz à la Nation, la vieille rue de Charenton qui va de la Bastille à la Porte de Charenton, la longue rue de Reuilly, et la rue de Picpus qui lui est presque parallèle.

Le long de la Seine, les anciens entrepôts fluviaux de Bercy ont été remplacés par le parc de Bercy et son palais omnisports, flanqués à l’ouest par le curieux bâtiment du ministère de l’Économie et des Finances, en amont par un ensemble urbanisé qui s’achève sur Bercy-Expositions. Entre ces aménagements de Bercy et l’avenue Daumesnil courent les emprises ferroviaires partant de la gare de Lyon.

L’arrondissement est divisé en sept quartiers: Aligre-Gare de Lyon à l’ouest, Bercy le long de la Seine au sud, Jardin-de-Reuilly au centre, Vallée-de-Fécamp et Bel-Air-Sud au centre-est, Bel-Air-Nord au nord-est et Nation-Picpus au centre-nord. Il avait 87 700 hab. en 1872, a plafonné vers 160 000 hab. entre 1936 et 1968, a baissé ensuite jusqu’à 130 300 en 1990 mais sa population semble avoir repris quelque croissance: d’une part il perd très peu d’habitants puisque le solde migratoire est de -0,1% par an, d’autre part son excédent naturel n’est pas négligeable, moyen pour Paris (+0,6% par an).

La population est assez stable: 62% d’habitants étaient dans le même logement cinq ans avant, ce qui classe l’arrondissement en quatrième position à Paris, et il est le 2e pour la proportion de retraités (21%).

Il enregistre 119 800 emplois, alors que ses résidants ayant un emploi sont 71 700 (rapport de 167%). La qualification de ces emplois est très légèrement inférieure à la moyenne parisienne, ainsi d’ailleurs que le pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur.

L’arrondissement est le 14e de Paris pour le revenu moyen des ménages avec 30 100 euros par an, 40 400 pour ceux qui paient l’impôt, ces derniers étant toutefois un peu plus nombreux que dans la moyenne parisienne: l’arrondissement s’embourgeoise peu à peu, mais le prix du mètre carré semble encore relativement modéré (17e sur 20). Il a moins de résidences secondaires et de logements vacants que la moyenne parisienne, et accueille 71 hôtels (4 400 chambres) dont seulement deux de luxe (450 chambres). Sa majorité municipale a basculé vers la gauche en 2001; le maire est Michèle Blumenthal, socialiste, professeur.

De nombreux employeurs sont en informatique et en ingénierie: Akka I&S (ex-Coframi, plus de 1 000 sal.), Atos Origin (100 à 200 sal.), GBS+QLS (100 à 200 sal.), Gie Agirc-Arrco (200 à 500 sal), HN Services (200 à 500 sal.), Hotline (100 à 200 sal.), Seriacom (100 à 200 sal.), SO-AT (200 à 500 sal.), Sopra Group (500 à 1 000 sal.); Architecture Studio (100 à 200 sal.), Foster-Wheeler (200 à 500 sal.), Planitec (100 à 200 sal.), Setec Bâtiment (100 à 200 sal.) et Setec Travaux Publics (200 à 500 sal.), Wilmotte (100 à 200 sal.).

L’arrondissement accueille aussi des sièges d’entreprises comme Rohm & Haas (100 à 200 sal.), Sanofi-Aventis (500 à 1 000 sal.), Zara (100 à 200 sal.), les messageries NMPP (500 à 1 000 sal.) et Seine-Express (100 à 200 sal.); dans le domaine financier, l’Agence française de développement (500 à 1 000 sal.), Barclays Bank (500 à 1 000 sal.), la BNP (100 à 200 sal.), la Bred (Banques Populaires, 500 à 1 000 sal.), le Crédit foncier de France (500 à 1 000 sal.), le Crédit Lyonnais (plus de 2 000 sal. à Bercy-Expo), Ing Direct (200 à 500 sal., néerlandais), Natixis (500 à 1 000 sal.), la Société Générale (200 à 500 sal.).

L’immobilier est présent avec l’Agence foncière et technique parisienne (100 à 200 sal.), Efidis (500 à 1 000 sal.), la Régie immobilière de la Ville de Paris (100 à 200 sal.), Sageco (100 à 200 sal.). Les services à l’habitat rassemblent le distributeur de chaleur et de froid Climespace (100 à 200 sal., groupe GDF-Suez), les gardiennages Activ Protect Sécurité (100 à 200 sal.), SNGST (500 à 1 000 sal.), The Officers Group (100 à 200 sal.), les nettoyages Edra (200 à 500 sal.), Française de Services (500 à 1 000 sal.), ISS Abilis (500 à 1 000 sal.) et Onet (200 à 500 sal).

Dans l’hôtellerie et la restauration apparaissent DGR-IDF (100 à 200 sal., groupe Accor pour l’hôtel Pullman à Bercy), Bastille Saint-Antoine (100 à 200 sal.), Club Med (100 à 200 sal.), Cremonini (100 à 200 sal.), Grand Est (200 à 500 sal.), Les Buffets des Gares de France (100 à 200 sal.), Rail-Restauration (500 à 1 000 sal.), Elior Santé Service (100 à 200 sal.), ou encore Select Service Partner (500 à 1 000 sal.), groupe de restauration passé de Compass à un fonds d’investissement britannique; dans les spectacles, l’Opéra-Bastille emploie plus de 1 000 salariés, le complexe de cinéma UGC de Ciné-Cité à Bercy 100 à 200.

Sont encore dans l’arrondissement les ateliers de réparation Darty (100 à 200 sal.) et Infotec (100 à 200 sal.) et le négoce d’ordinateurs Surcouf (200 à 500 sal.), la récupération de déchets Derichebourg (100 à 200 sal.) et le travail temporaire Heracles (100 à 200 sal.), la publicité MGS (200 à 500 sal.), France-Télécom (200 à 500 sal.), la RATP (plus de 1 000 sal.), les transports Somap (200 à 500 sal., filiale de Keolis et donc de la SNCF), l’auxiliaire de transports Effia (500 à 1 000 sal., groupe SNCF).


Aligre-Gare de Lyon

quartier du 12e arrondissement de Paris, le plus occidental. Il est délimité par la place de la Bastille et le port de l’Arsenal à l’ouest, la rue du Faubourg-Saint-Antoine au nord, la Seine au sud longée par le quai de la Râpée, et à l’est par les rues Villot, de Rambouillet et Chaligny. Il est traversé par l’avenue Daumesnil, le boulevard Diderot et la rue de Lyon. Les deux derniers se croisent devant la gare de Lyon, qui occupe la partie sud du quartier et se distingue à sa haute tour de l’horloge (1900), un beffroi de 67 m dont les aiguilles mesurent 2,8 et 4 m de long, et son restaurant le Train Bleu. Le premier embarcadère y a été installé en 1849, la gare étant construite en 1855 et entièrement refaite en 1900. Elle dispose de 22 voies et reçoit 83 millions de voyageurs par an, avec de fortes pointes en été vers le Midi et en hiver vers les Alpes. Elle communique avec deux étages de RER pour les lignes A et D, et depuis 1998 avec le Meteor (ligne 14 automatique du métro).

À la pointe nord-ouest du quartier sont l’Opéra-Bastille, conçu par Carlos Ott et ouvert en 1989, qui offre 2 700 places; et l’hôpital des Quinze-Vingts (130 lits) spécialisé en ophtalmologie, ainsi nommé parce qu’il disposait de 300 lits (quinze fois vingt) après sa création au 13e siècle.

Au nord-est, le centre hospitalier universitaire Saint-Antoine occupe tout un grand îlot, dispose de 780 lits et emploie 3 700 personnes; il entretient un actif service de prélèvements d’organes et il est complété au sud par le centre de transfusion sanguine de Paris.

Le quartier contient également au nord le lycée technique public Théophile-Gautier (570 élèves) et l’institut catholique Saint-Pierre Fourier (collège-lycée Eugène-Napoléon), ainsi que le marché d’Aligre, dit aussi Beauvau ou Beauvau-Saint-Antoine; à l’ouest, le lycée professionnel Chennevière-Malezieux (300 élèves, chaudronnerie). Le Viaduc des Arts, qui longe l’avenue Daumesnil, correspond à l’ancien tracé du chemin de fer Bastille-Charenton-Saint-Maur; ses voûtes abritent un aménagement original d’une cinquantaine boutiques et ateliers d’artisanat d’art.

Au sud-ouest de la gare de Lyon, le siège de la RATP groupe 1 500 personnes dans un immeuble neuf et voisine avec le collège public Paul-Verlaine (490 élèves), dans un secteur sans cesse remanié.

L’Institut médico-légal est proche, à la pointe occidentale du quartier en bord de Seine, près de l’immeuble de la direction de l’Action sociale (DASS) dessiné par Zubiena (1991), et du musée de la Maison-Rouge (fondation Antoine de Galbert) installé dans une ancienne usine. Les deux tours de bureaux Paris-Lyon et Mornay, de 1974, montent respectivement à 70 m (20 étages) et 67 m (19 étages), les tours Bercy-Râpée (1976) et Mattei à 63 m (18 étages), la tour Rives de Seine a 60 m de haut (16 étages) et 27 000 m2 de bureaux; trois tours Gamma ont 60 m et 17 étages; la tour de Lyon, de 1971 et un peu plus au sud, monte à 63 m (18 étages).

La partie aérienne de la ligne 5 du métro traverse la Seine entre le quai de la Râpée et la gare d’Austerlitz par le viaduc d’Austerlitz (1904). Au pont d’Austerlitz de 1806, refait en 1885, s’est ajouté en 1996, en amont, le pont Charles-de-Gaulle en vue de faciliter le dégagement de la gare de Lyon et de Bercy. Le triple pont Morland couvre l’entrée du bassin de l’Arsenal, aménagé à partir des anciens fossés de la Bastille et reliant le canal Saint-Martin à la Seine; c’est depuis 1983 le principal port de plaisance de Paris, offrant 180 anneaux. Le quartier est directement desservi par les stations de métro Bastille, Quai-de-la-Râpée, Gare-de-Lyon, Ledru-Rollin et Faidherbe-Chaligny, et par les RER A et D de la Gare-de-Lyon.

La place d’Aligre, dont le nom est repris par le quartier, date du 18e siècle et a reçu le nom d’Étienne-François d’Aligre (1727-1798) qui était premier président du Parlement de Paris lors de la création du marché; la rue d’Aligre (340 m) est de 1777; mais l’hôtel d’Aligre est dans le 1er arrondissement. L’avenue Ledru-Rollin va du quai de la Râpée à la rue de la Roquette (place Léon-Blum, 11e arrondissement.), sur 1 540 m; elle croise la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil, la rue du Faubourg-Saint-Martin, la rue de Charonne; réunissant notamment les anciennes rues Lacuve et de Genève, elle a été nommée en 1879 du nom d’Alexandre Ledru, dit Ledru-Rollin (1807-1874), avocat et député républicain, membre du gouvernement de 1848, exilé de 1851 à 1871. La station de métro Ledru-Rollin est sur la ligne 8 (1931), au croisement de la rue du Faubourg-Saint-Antoine.


Bel-Air-Nord

quartier du 12e arrondissement de Paris, à l’angle nord-est. C’était un quartier de Saint-Mandé avant l’extension de la commune de Paris en 1859. Il est limité au nord par la rue du Faubourg-Saint-Antoine, à l’ouest par le boulevard de Picpus; sa limite sud s’appuie sur la rue du Sahel puis la rue Montempoivre, et descend vers le sud jusqu’à la porte de Reuilly en englobant le lycée public Paul-Valéry et les terrains de sports adjacents entre le boulevard Soult et le boulevard périphérique; le lycée a 1 000 élèves dont 300 post-bac, et son collège 410 élèves.

Vers l’est, le quartier dépasse le périphérique jusqu’aux abords du boulevard de Guyane et de la rue Edgar-Faure à la limite de Saint-Mandé. Il est traversé du sud au nord par le périphérique, le boulevard Soult, la voie ferrée de Petite Ceinture et la rue du Docteur-Arnold-Netter, et dans le sens ouest-est par l’avenue de Saint-Mandé et la Promenade Plantée. Il contient la porte de Montempoivre et touche aux portes de Saint-Mandé et de Vincennes, tandis que sa pointe nord-ouest, aux abords de la place de la Nation, parvient à la place de l’île-de-la-Réunion. Il accueille l’hôpital public Armand-Trousseau (380 lits), ainsi que les collèges publics Georges-Courteline (580 élèves) et Vincent-d’Indy (440 élèves) et le théâtre Douze-Maurice-Ravel, géré par la Ligue de l’Enseignement (230 places). L’église néogothique de l’Immaculée-Conception est de 1875.

Ce quartier a sur son pourtour les stations de métro Nation, Porte-de-Vincennes, Picpus et Bel-Air, et accès au RER A Nation. L’avenue Courteline, nommée en 1930 peu après la mort de Georges Courteline (1861-1929) et de l’intégration de la Zone, va du boulevard Soult à l’avenue Victor-Hugo de Saint-Mandé, dont elle est un ancien tronçon de 350 m. L’avenue de Saint-Mandé la prolonge vers l’ouest sur 1 100 m jusqu’a la rue Picpus. L’avenue du Docteur-Arnold-Netter, longue de 700 m et de direction sud-nord, longe l’hôpital Trousseau et parvient au cours de Vincennes; c’est une ancienne section de la rue du Général-Michel-Bizot, qui a reçu en 1960 le nom de l’éminent médecin (1855-1936), en raison de la proximité de l’hôpital. Le boulevard Soult est un élément du boulevard des Maréchaux, allant de la Porte Dorée à la Porte de Vincennes (1 300 m); il honore Nicolas Soult (1769-1851), qui fut fait caporal en 1787, général après Fleurus (1794), maréchal dès 1804, duc de Dalmatie en 1808, puis, alternant des positions royalistes et républicaines, ministre de Louis-Philippe et même président du Conseil des ministres.


Bel-Air-Sud

quartier du 12e arrondissement de Paris, à l’est. Son contour sinueux suit approximativement au nord les rues de la Gare-de-Reuilly, Dagorno, du Sahel et Montempoivre; à l’ouest la rue de Reuilly et la place Félix-Éboué, au sud l’avenue Daumesnil; il s’élargit à l’est jusqu’à la porte de Reuilly où de gros immeubles des années 1930 ont été édifiés entre le boulevard Poniatowski et le périphérique. Il atteint à l’est le boulevard de Guyane au-delà du périphérique, à la limite de Saint-Mandé.

Il englobe ainsi le cimetière sud de Saint-Mandé, le lycée technique public Élisa-Lemonnier (1 000 élèves dont 300 en BTS) et le grand stade adjacent, ainsi que le Palais de la Porte Dorée, établis dans l’ancienne Zone à l’est du boulevard Soult. Le Palais de la Porte Dorée, réalisé pour l’Exposition Coloniale de 1931, a abrité les anciens musées des Colonies puis des Arts d’Afrique et d’Océanie; il a été transformé en une Cité nationale de l’histoire de l’immigration; l’aquarium est très visité (250 000 entrées par an), la cité de l’immigration beaucoup moins.

Le square Charles-Péguy a été aménagé à la source de la promenade Plantée, à l’ancienne bifurcation des voies ferrées de la Bastille et de Petite Ceinture. Le quartier abonde en grands immeubles au nord-ouest, ainsi qu’entre le boulevard des Maréchaux et la Petite Ceinture. Il est desservi par les stations de métro Daumesnil, Bel-Air, Michel-Bizot et Porte-Dorée. La station de métro Porte-Dorée est sur la ligne 8 (1931) et offre six entrées; la porte Dorée, qui est l’ancienne porte de Picpus, est entre les boulevards Soult et Poniatowski, sur l’avenue Daumesnil, et ne s’accompagne pas de voie à son nom, l’avenue continuant au-delà dans le Bois de Vincennes. La place avec square qui élargit l’avenue à son endroit a été nommée Édouard-Renard en 1935 du nom d’un ancien préfet de la Seine et gouverneur général de l’Afrique Occidentale Française, mort la même année.

Le territoire de ce quartier appartenait à Saint-Mandé avant 1860. L’avenue du Général-Michel-Bizot court sur 1 160 m de la rue de Charenton à la rue du Sahel et traverse donc le quartier, ainsi que celui de la Vallée-de-Fécamp. Elle a été nommée ainsi en 1916 mais était déjà rue Michel-Bizot depuis 1864, en hommage à un général (1795-1855), ancien directeur de l’École Polytechnique, tué au siège de Sébastopol; elle allait alors jusqu’au cours de Vincennes mais sa partie septentrionale est devenue l’avenue du Docteur-Arnold-Netter en 1962. La station de métro Michel-Bizot est sur la ligne 8, au croisement de l’avenue Daumesnil et de la rue de Picpus, depuis 1931; elle y a trois issues.


Bercy

quartier du 12e arrondissement de Paris, allongé sur la rive droite de la Seine entre le boulevard périphérique et la rue Villot, et limité au nord par le boulevard de Bercy et la rue de Charenton. Au sud, il dépasse le boulevard Poniatowski et atteint le complexe échangeur du périphérique et de la tête de l’A 4 à la Porte de Bercy, et va jusqu’à l’entrée du Bois de Vincennes au-delà de la porte de Charenton, englobant le cimetière Valmy. Un bon tiers nord-est du quartier est occupé par l’emprise ferroviaire de la gare de Lyon et de son annexe la gare de Bercy, au bord de laquelle s’avance l’église Notre-Dame de Bercy (néoclassique des années 1870 sur un site du 17e s.).

Le réaménagement du quartier a fait apparaître au nord-ouest les bâtiments du ministère de l’Économie et des Finances, œuvre de Chemetov (1982-1989), en forme de pont dont une arche empiète sur la Seine et jouant astucieusement avec un parcellaire compliqué; et le grand Palais omnisports en forme de pyramide aux parois engazonnées conçu par Andrault et Parat, ouvert en 1984 et qui peut accueillir 17 000 spectateurs. Un peu au nord, la tour de bureaux de la Bred, de 1975, monte à 63 m (18 étages). Juste à l’est s’élève depuis 2005 la Cinémathèque française (musée du cinéma) dans l’ancien American Center de F.O. Gehry.

Le parc de Bercy s’étend sur 14 ha vers l’amont, à l’emplacement des anciens chais du marché des vins. Trois jardins dessinés par B. Huet se succèdent du nord-ouest au sud-est: la Grande Prairie de pelouses ombragées; les Parterres avec une roseraie, une vigne, un potager et une Maison du Jardinage; le Jardin romantique, avec bassins, dunes et Maison du Lac. Ils sont bordés à l’est par des îlots d’habitation et, au sud, par le grand bâtiment du centre commercial Bercy-Village (cour Saint-Émilion) et un complexe de cinéma Ciné-Cité de l’UGC.

Puis deux artères, la rue des Pirogues-de-Bercy et l’avenue des Terroirs-de-France, encadrent un complexe d’habitations et de chais à vin conservés et réaffectés à des activités ludiques et culturelles, dont un musée des Arts forains; l’hôtel Pullman du groupe Accord (Sofitel Paris-Bercy) y dispose de 400 chambres. Au-delà de l’avenue des Terroirs-de-France a été édifié le long bâtiment de Bercy-Expo, qui a pris le nom d’immeuble Lumière en raison de ses illuminations, qui servent de fond à la perspective générale de Bercy.

Le quartier est relié à la rive gauche de la Seine par le pont de Bercy, de 1864 élargi en 1992, qu’emprunte la ligne 6 du métro (Nation-Étoile par la rive gauche); par le pont de Tolbiac (1882); le pont National, de 1853, qui correspond aux fortifications Thiers et aux boulevards des Maréchaux, flanqué du pont de chemin de fer de la Petite Ceinture; puis par le viaduc du périphérique de 1969, long de 270 m; une passerelle Simone-de-Beauvoir de 300 m de long a été jetée entre le parc de Bercy et la Bibliothèque François-Mitterrand en 2006.

Bercy fut une commune indépendante, qui avait 1 600 hab. en 1793. Sa population était passée à 6 400 hab. en 1836, 9 000 en 1846, 14 200 en 1856. La commune a été dissoute en 1859 à l’occasion de l’extension de Paris et une partie de son territoire, au-delà des fortifications, a été attribuée à Charenton.

La rue de Bercy va de la rue de Dijon (à la hauteur du pont de Tolbiac) au boulevard de la Bastille et court parallèlement à la Seine sur 1 900 m. Elle croise le boulevard de Bercy sur la place du Bataillon-du-Pacifique (métro Bercy); ce boulevard, de 1 050 m de long et 32 m de large, va de la Seine à la rue de Charenton, passant au début entre le Palais omnisports et le ministère des Finances, sous les voies ferrées de la gare de Lyon vers sa fin; il suit l’ancien mur d’octroi des Fermiers généraux, de la barrière de Bercy à la barrière de Charenton. Le quai de Bercy longe la Seine sur près de 2 000 m, du pont National à la rue Villot, où il est relayé en aval par le quai de la Râpée. Il domine la voie express sur berge (Georges-Pompidou) et donne accès aux ponts de Tolbiac et de Bercy.

L’allée de Bercy longe la gare de Lyon côté sud, ainsi que la rue de Bercy, du boulevard de Bercy jusqu’au boulevard Diderot à l’entrée de la gare. La station de métro Bercy est sur la ligne 6 (1909) et y croise depuis 1998 la ligne automatique 14 Madeleine-Olympiades (Meteor); elle a deux entrées sur le boulevard de Bercy et au pied du Palais omnisports, juste entre la gare de Lyon et les bâtiments du ministère des Finances et elle est reliée au RER A et D de la Gare-de-Lyon. La station de métro Cour-Saint-Émilion est sur la ligne 14 à l’extrémité orientale du parc, avec une sortie rue François-Truffaut; le nom est celui d’une ancienne cour des entrepôts de vins de Bercy, formant une voie de 220 m entre la rue François-Truffaut (370 m), nommée en 1993 en mémoire du cinéaste (1932-1984), et la rue des Pirogues-de-Bercy (350 m), ainsi nommée en 1993 après la découverte de restes de bateaux du Chasséen (néolithique). La station Porte-de-Charenton de la ligne 8 est à l’angle oriental du quartier et la station Dugommier est proche de la limite nord-est du quartier.


Jardin-de-Reuilly

quartier du 12e arrondissement de Paris vers le centre de l’arrondissement. Il est traversé par l’avenue Daumesnil, flanquée par la Promenade Plantée, et limité à l’ouest par les rues de Rambouillet et Chaligny. Sa limite nord-est suit à peu près la rue de Reuilly, sa limite sud-ouest le boulevard de Bercy, et elle atteint au sud la courte rue Proudhon.

Le quartier inclut au nord la caserne de Reuilly, affectée au Service National, la clinique du Bien-Naître à l’ouest, le théâtre de l’Opprimé (90 places). Trois tours de 60 m et 21 étages se dressent depuis 1969 rue Érard. La mairie du 12e et le jardin de Reuilly sont en plein centre du quartier et de l’arrondissement. Une piscine et un gymnase flanquent le jardin de Reuilly, qui est sur le tracé de la grande coulée verte qui suit l’ancienne voie ferrée Bastille-Charenton, à l’emplacement de l’ancienne gare de triage.

Le grand ensemble de barres et tours de la zac (zone d’aménagement concerté) Reuilly-Diderot trône au centre-nord, entre les rues de Reuilly et de Charenton, Érard et Montgallet. L’église Saint-Éloi, de formes modernes, date de 1967 et de la reconstruction de cet ensemble, qui accueille le collège public Guy-Flavien (430 élèves) et un jardin Saint-Éloi. À l’est, la limite du quartier déborde la rue de Reuilly et inclut l’hôpital des Diaconnesses (300 lits), qui relève d’une communauté protestante. Le quartier est desservi par les métros Dugommier et Montgallet, Faidherbe-Chaligny à la pointe nord et Bercy à la pointe sud-ouest, Daumesnil à la pointe orientale. Le nom du jardin, que reprend le quartier, est en relation indirecte avec l’ancien château de Reuilly.

La rue Dugommier est une petite voie de 180 m entre l’avenue Daumesnil et le boulevard de Reuilly, dotée en 1867 du nom d’un général Jacques Coquille, dit Dugommier (1736-1794), tué en Catalogne et qui figure au Panthéon. La station de métro Dugommier de la ligne 6 est à la jonction des boulevards de Reuilly et de Bercy, au croisement des rues de Charenton et Dugommier; c’était l’ancienne barrière de Charenton et c’est pourquoi elle se nomma Charenton de 1909 à 1939, avant le prolongement de la ligne 8 vers Charenton. La rue Montgallet va de l’avenue Daumesnil à la rue de Reuilly, sur 340 m; c’est une ancienne voie du Bas-Reuilly, qui portait déjà ce nom en 1709 mais sous la forme Mongallée, selon le nom du propriétaire des terrains de l’époque. La station de métro Montgallet est sur la ligne 8, rue de Reuilly, où elle a été ouverte en 1931.


Nation-Picpus

quartier du 12e arrondissement de Paris, au centre-nord. Il est limité au nord par la rue du Faubourg-Saint-Antoine et contient la moitié sud de la place de la Nation; à l’est, il va jusqu’au boulevard de Picpus; à l’ouest, sa limite est la rue de Reuilly, qu’il déborde un peu au nord-ouest mais qu’il n’atteint pas dans l’îlot des Diaconnesses; au sud, il va jusqu’aux rues de la Gare-de-Reuilly et Dagorno; il est traversé par la rue de Picpus, la fin du boulevard Diderot et le début de l’avenue de Saint-Mandé.

Le quartier reste marqué par la tradition de l’artisanat du bois propre au faubourg Saint-Antoine. C’est ainsi qu’il accueille la tour ronde de l’Office national des Forêts et son voisin l’Institut Supérieur du Bois, le lycée professionnel public des métiers de l’ameublement (170 élèves) et l’École supérieure des Arts de l’ameublement ou École Boulle, devenue publique aussi et recevant 850 élèves dont 480 post-bac.

Il contient encore, sur la place de la Nation, le lycée public Arago (810 élèves) et, à la pointe nord-ouest, le collège public F.-F. Oelen (450 élèves). Le lycée catholique Saint-Michel de Picpus (1 200 élèves plus 1 100 au collège) est au sud, près de l’hôpital Rothschild, lequel est pourvu de 140 lits et lié au Centre hospitalier universitaire.

Sa partie méridionale est surtout faite de grands immeubles d’habitation. Au nord, entre le boulevard Diderot et la rue du Faubourg-Saint-Antoine, a pris place le grand bâtiment de la Fondation Eugène-Napoléon, au plan curieusement dessiné en forme de cercueil; la Fondation remonte à 1853, après que la Commission municipale de Paris se soit crue obligée d’offrir un collier de diamants de 600 000 francs-or à l’impératrice Eugénie, qui préféra que la somme soit affectée à un «établissement d’éducation gratuite pour les jeunes filles pauvres»; celui-ci fut construit sur l’emplacement de l’ancien marché à fourrages du Faubourg Saint-Antoine. Depuis 2007, la Fondation a cédé l’entretien de ses jardins à la Ville de Paris et ouvert leur accès. Les bâtiments sont devenus un lieu culturel public.

Le quartier est desservi par les stations de métro Faidherbe-Chaligny, Nation, Montgallet, Picpus et Bel-Air, et par le RER A Nation. Picpus, qui s’est écrit aussi Picquepusse ou Picpuce, était un quartier de Saint-Mandé avant l’extension de la commune de Paris en 1859. Il conserve une image forte de quartier populaire, mais en voie d’embourgeoisement rapide, et son nom est repris par deux voies. Le boulevard de Picpus (1 000 m, 40 m de large), achevé en 1811, va du boulevard de Reuilly à la place de la Nation, ou plus exactement à l’avenue du Trône, et accueille en viaduc la ligne 6 du métro.

La rue de Picpus (1 800 m) est plus ancienne, même si elle a été l’objet d’alignements: elle reprend un chemin existant au 17e siècle et allant de la rue du Faubourg-Saint-Antoine vers le sud-est; elle y atteint le boulevard des Maréchaux entre la Porte Dorée et la Porte de Reuilly. La station de métro Picpus est sur la ligne 6, au croisement du boulevard de Picpus et de l’avenue de Saint-Mandé; elle se nomma d’abord Saint-Mandé en 1909, avant de changer de nom en 1937 pour éviter des confusions; le nom de Courteline lui a été adjoint par la suite comme sous-titre.


Vallée-de-Fécamp

quartier du 12e arrondissement de Paris au sud-est. Il est compris entre l’avenue Daumesnil au nord et la rue de Charenton au sud. Au nord-ouest, il touche à la place Félix-Éboué et sa limite sinue par les rues Taine, de la Durance, de la Brèche-aux-Loups et de la Lancette. Il a pour axe NO-SE la rue Claude-Decaen (790 m), qui porte depuis 1875 le nom d’un général tué en 1870, mène à la porte de Reuilly, et dépasse au sud-est la porte de Charenton en atteignant le périphérique. Il englobe ainsi le stade Léo-Lagrange et la place du Cardinal-Lavigerie à l’entrée du Bois de Vincennes, la partie nord-est du boulevard Poniatowski et une fraction du chemin de fer de Petite Ceinture.

Il accueille au nord-ouest le collège public Jules-Verne (400 élèves), au sud le petit cimetière de Bercy. La curieuse église du Saint-Esprit, au nord, est de 1931 et en béton armé à coupole, avec un revêtement de briques et un intérieur très décoré. Le square Georges-Contenot est bordé de barres d’immeubles et planté de quatre tours en x. La rue de Fécamp (450 m), nommée en 1869, s’illustre encore par les blocs d’HBM de 1914. D’autres barres ont été édifiées au sud-ouest.

Le quartier est desservi par les stations de métro Daumesnil, Porte-Dorée et Porte-de-Charenton. Son nom vient d’un ancien lieu-dit Vallée de Fécamp, qui existait sous ce nom au 15e siècle et où coulaient et confluaient les ruisseaux de Montreuil et des Orgueilleux. Le boulevard Poniatowski fait partie du boulevard des Maréchaux, sur 1 450 m entre le quai de Bercy et l’avenue Daumesnil; il honore le prince maréchal d’origine polonaise (1762-1813).