Paris 14e arrondissement

Paris-14e

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134 400 hab., 850 ha, arrondissement de la ville au sud. Il a été formé en grande partie par une bonne moitié du territoire de Montrouge, une fraction de Gentilly, une de Vanves et une de l’ancienne commune de Vaugirard, plus une fraction de Paris au sud des boulevards de Montparnasse et Port-Royal. Il est donc délimité par ceux-ci au nord, et va au sud jusqu’aux boulevards Adolphe-Pinard et Romain-Rolland qui sont un peu au-delà du boulevard périphérique; il est limité à l’est par le 13e arrondissement le long des rues de la Santé et de l’Amiral-Mouchez, à l’ouest par le faisceau de voies ferrées de la gare Montparnasse, celles-ci étant en entier dans le 15e arrondissement.

Il est traversé par les deux longues diagonales parallèles NO-SE de l’avenue du Maine et du boulevard Raspail prolongé par l’avenue René-Coty; du NNE au SSO par l’alignement de la rue du Faubourg-Saint-Jacques et de la rue de la Tombe-Issoire. Perpendiculairement, l’arrondissement est structuré par le boulevard périphérique et le boulevard des Maréchaux Brune et Jourdan au sud, l’alignement du boulevard Saint-Jacques et de la rue Froidevaux côté nord.

Au centre, la rue d’Alésia traverse tout le territoire, prolongée dans le 13e par la rue de Tolbiac et dans le 15e à l’ouest par la rue de Vouillé, hommages ostentatoires offerts en 1868 et 1873 à des épisodes glorieux d’un passé à la fois gaulois et franc souligné encore par la rue Vercingétorix, qui longe les voies ferrées, ou la rue de Gergovie, qui lui est perpendiculaire. La rue Raymond-Losserand, la rue Didot, les alignements des rues des Plantes et Gassendi, des avenues du Général-Leclerc et Denfert-Rochereau contribuent à structurer la partie occidentale de l’arrondissement, au plan assez bien quadrillé et qui contient le groupe des hôpitaux Broussais, Saint-Joseph et Notre-Dame-de-Bonsecours.

Au nord s’étend largement le cimetière de Montparnasse, tandis que les abords de la gare Montparnasse ont été vigoureusement réaménagés autour de la place de Catalogne. Au nord-est, entre les boulevards, l’espace est largement occupé par les trois groupes hospitaliers Cochin, Port-Royal-Baudelocque et Saint-Vincent-de-Paul, l’Observatoire et son parc, la prison de la Santé. Au sud-est, l’arrondissement est marqué par la présence en partie aérienne de la ligne B du RER et de son principal relais la gare Denfert-Rochereau, l’hôpital spécialisé Sainte-Anne, le grand parc Montsouris, la Cité internationale universitaire et ses jardins.

L’arrondissement est divisé en six quartiers: Raspail-Montparnasse au nord, Mouton-Duvernet au centre, Pernéty au centre-ouest, Didot-Porte de Vanves au sud-ouest, Jean-Moulin-Porte d’Orléans au centre-sud, Montsouris-Dareau au sud-est. Après avoir culminé à 181 400 hab. en 1954, l’arrondissement a perdu des habitants, jusqu’à un minimum de 132 800 hab. en 1999. Il en a repris un peu depuis, grâce à un solde naturel modérément positif (+0,5% par an) compensant un solde migratoire encore un peu déficitaire (-0,3%).

Cette population est plus instable que dans la moyenne parisienne: 58% des habitants étaient dans le même logement cinq ans auparavant, ce qui rapproche le 14e des arrondissements centraux. Sa population a un niveau de formation (42% de diplômés d’enseignement supérieur) et de qualification (28% de cadres et professions supérieures) un peu au-dessus de la moyenne parisienne. Il est le 13e arrondissement de Paris pour le revenu moyen par ménage (33 100 euros par an, 44 200 pour ceux qui paient l’impôt), et a moins de ménages exemptés d’impôt que la moyenne: autant de traits de la part élevée qu’y a pris la petite et moyenne bourgeoisie.

Il enregistre 85 900 emplois alors que 61 600 de ses habitants ont un emploi (taux de 133%, moins que la moyenne de Paris) et, avec le 12e arrondissement, il est celui des arrondissements parisiens dont les habitants travaillent le plus à l’extérieur (35%). Ses emplois sont d’une composition très proche de la moyenne parisienne. Son potentiel hôtelier n’est pas négligeable, avec 93 hôtels (6 500 chambres) dont 6 de luxe (2 300 chambres) parmi lesquels le Méridien-Montparnasse (Lehwood) de 920 chambres et le Concorde-Montparnasse de 350 chambres.

Ces données cachent toutefois des différences internes assez sensibles: la part septentrionale du 14e est fortement marquée par la proximité des riches 5e et 6e arrondissements et par l’attractivité traditionnelle du Montparnasse; les appartements y sont nettement plus chers qu’au sud et au sud-ouest de l’arrondissement. Un secteur est d’ailleurs en voie de retraitement au sud-ouest (Plaisance-Porte de Vanves), où le boulevard périphérique a été recouvert par une vaste dalle. La majorité municipale est à gauche et le maire est Pascal Cherki, socialiste, avocat.

L’arrondissement accueille des sièges et bureaux de grandes entreprises comme Sanofi-Aventis (2 000 à 5 000 sal.) et les tabacs Seita (Altadis, 500 à 1 000 sal.) toutes deux boulevard Romain-Rolland, Pfizer (pharmacie, 100 à 200 sal.), Aéroports de Paris (500 à 1 000 sal.), Cadbury (500 à 1 000 sal.), Lancel Sogedi (100 à 200 sal.), les fromageries Sodiaal (200 à 500 sal.), Acome (équipements électriques, 100 à 200 sal.), l’informatique IT Link Systems (200 à 500 sal.), la Caisse d’Épargne (1 000 à 2 000 sal.).

Les conseils et services d’entreprises sont représentés par Directique (100 à 200 sal.), AG2R (200 à 500 sal.), Links Services (100 à 200 sal.), Ubifrance (ancien Centre français du commerce extérieur, 200 à 500 sal.), mais dans l’ensemble la présence des services financiers est discrète. L’édition est un peu plus présente avec Albin-Michel (100 à 200 sal.), Dalloz (200 à 500 sal.), la Société d’éditions scientifiques (ou Sophia Publications, 200 à 500 sal., notamment éditeur de la revue La Recherche, Historia, L’Histoire) et l’hebdomadaire Le Point (200 à 500 sal.) à la même adresse (avenue du Maine), qui dépend du groupe Artemis de François Pinault, et les studios Wagram Music (100 à 200 sal.).

Sont également dans le 14e arrondissement la société d’HLM Toit et Joie (100 à 200 sal.), un Monoprix (200 à 500 sal.), les réparations du groupe Darty (100 à 200 sal.), l’aide à domicile LG (100 à 200 sal.); l’hôtellerie Lehwood (500 à 1 000 sal.) pour l’ex-Méridien Montparnasse, restauration La Coupole (100 à 200 sal., groupe Flo), réservations Maison de la France (100 à 200 sal., Atout-France, dépendant du Secrétariat d’État au Commerce), nettoyage Vitronet (500 à 1 000 sal.), transports Logista (100 à 200 sal.); France-Télécom (1 000 à 2 000 sal.), RATP (500 à 1 000 sal.), SNCF (200 à 500 sal.). Le réservoir de Montsouris entraîne la présence du Centre de recherche et d’expertise des Eaux de Paris (100 à 200 sal.) et du captage Eaux de Paris (100 à 200 sal.) et de la Sagep (gestion des Eaux de Paris, 100 à 200 sal.).


Didot-Porte de Vanves

quartier du 14e arrondissement de Paris, au sud-ouest. Il est circonscrit au nord par la rue d’Alésia, à l’ouest par les voies ferrées de la gare Montparnasse, à l’est par la rue des Plantes et l’avenue de la Porte-de-Châtillon, au sud par le boulevard Adolphe-Pinard qui longe le périphérique à la limite de Malakoff. Il est traversé à l’ouest par la rue Raymond-Losserand, au centre par la rue Didot. Au sud, le boulevard Brune et la succession des avenues Marc-Sangnier et Maurice-d’Ocagna sont parallèles à la ceinture de Paris.

Il englobe les hôpitaux Broussais, Notre-Dame de Bonsecours et Saint-Joseph et l’Institut de Puériculture et de Périnatalogie de l’ADHMI (Association pour le développement de l’hygiène maternelle et infantile), créé en 1919 et installé dans ces locaux depuis 1933. L’hôpital Broussais a été fermé en 2009 et son emprise fait l’objet d’une étude de reconversion. Avec l’hôpital Saint-Michel du 15e arrondissement, Saint-Joseph et Bon-Secours font partie du Groupe hospitalier Saint-Joseph, fondation privée à but non lucratif créée en 2006; l’ensemble dispose de 540 lits et 2 200 employés (1 900 temps pleins) dont un personnel médical de 650 temps pleins. Saint-Joseph est notamment connu pour son Institut du Glaucome, Bon-Secours pour sa maternité.

Un peu au nord de Notre-Dame-de-Bonsecours, l’institution catholique La Bruyère-Sainte-Isabelle (religieuses trinitaires) reçoit 950 élèves, dont 550 au collège. Les squares Losserand-Suisses et Alésia-Ridder sont au nord-ouest, ainsi que la haute résidence Alésia-Bardinet (19 étages, 61 m) accueillant depuis 1975 commerces, bureaux et logements; un gros établissement de La Poste (centre de tri et bureaux) est sur le boulevard Brune. L’ancienne Zone, au sud, accueille le square de la Porte de Vanves, les lycées publics François-Villon (440 élèves) et Raspail (métiers de l’énergie et de l’environnement, 920 élèves dont 840 post-bac), les stades Didot et Jules-Noël.

Un grand projet de rénovation urbaine (GPRU) de la Ville de Paris porte sur le secteur Plaisance-Porte-de-Vanves (64 ha); il englobe la rénovation d’un certain nombre de services publics, la reconversion du site Broussais (4 ha) et la couverture du périphérique aux abords de la Porte de Vanves, avec un jardin sur la dalle. Le quartier est desservi par les métros Plaisance et Porte-de-Vanves à l’ouest, et par le tramway de la ligne T3.

La rue Didot (1 100 m) va de la rue du Château (place de Moro-Giafferi) au boulevard Brune; elle a été tracée et nommée en 1874 à partir de l’ancienne rue du Terrier-aux-Lapins, recevant le nom d’une célèbre famille d’imprimeurs parisiens et donnant lieu à la Porte Didot. La courte avenue de la Porte-Didot (95 m) a été nommée en 1929. Elle aboutit au stade Didot. La rue de Plaisance est une petite voie (240 m) de l’ancien lotissement de Plaisance qui était à la limite des communes de Vaugirard, Vanves et Montrouge, dans l’ancien parc du château du Maine; elle a été nommée par ses propriétaires en 1888; mais le métro qui la dessert est Pernéty, tandis que la station de métro Plaisance est plus loin au sud-ouest, au croisement de la rue d’Alésia et de la rue Raymond-Losserand, sur la ligne 13 (1937), avec cinq entrées.

La station de métro Porte-de-Vanves fut le terminus de la ligne (alors ligne 14) de 1937 à 1976. L’avenue de la Porte-de-Vanves mesure 220 m et va depuis 1926 de la place de la Porte-de-Vanves à la limite de Malakoff, boulevard Adolphe-Pinard, où se tient l’Insee. Le boulevard Brune est un élément du boulevard des Maréchaux, qui va de la Porte d’Italie à la Porte de Vanves, sur 1 600 m; il rend hommage à Guillaume Brune (1763-1815), typographe et imprimeur devenu général en 1793, fait maréchal en 1804, assassiné à Avignon en 1815 lors d’une émeute royaliste.


Jean-Moulin-Porte d’Orléans

quartier du 14e arrondissement de Paris, autour de la Porte d’Orléans, dans la partie de la commune de Montrouge annexée par Paris en 1859. Il est délimité par la rue d’Alésia au nord, le boulevard Romain-Rolland juste au-delà du périphérique au sud, la rue des Plantes et l’avenue de la Porte de Châtillon à l’ouest, la rue de la Tombe-Issoire à l’est. Il est traversé par l’avenue du Général-Leclerc, l’avenue Jean-Moulin qui va de la place d’Alésia à la porte de Châtillon, la rue Friant qui diverge de la précédente vers la porte de Montrouge. Les boulevards Brune à l’ouest et Jourdan à l’est flanquent la Porte d’Orléans.

Au sud, l’ancienne Zone comprend le cimetière de Montrouge, le stade Elisabeth et le square du Serment-de-Koufra, créé en 1954 sur 2,7 ha, qui commémore l’engagement pris le 2 mars 1941 lors de la prise de l’oasis de Koufra (Libye), par lequel le colonel Leclerc, futur maréchal, décidait de se battre jusqu’à la libération de Metz et Strasbourg. Le quartier accueille les collèges publics Alphonse-Daudet (440 élèves) et Jean-Moulin (630 élèves), tous deux rue d’Alésia, et un élément du lycée Paul-Poiret de la mode, du 13e arrondissement; plus la clinique Sainte-Geneviève (40 lits) rue Sarrette, spécialisée en esthétique.

Il est desservi par les métros Alésia et Porte-d’Orléans et par le tramway de la ligne T3. Le nom rend hommage au préfet Jean Moulin, l’un des grands organisateurs de la Résistance (1899-1943). L’avenue Jean-Moulin, de 620 m, est l’ancienne avenue de Châtillon, jadis chemin de Chevreuse, rebaptisée en 1965. La Porte d’Orléans est au départ de la Nationale 20, entre les boulevards Brune et Jourdan. Elle a reçu le nom de place du 25 Août 1944, date de la Libération de Paris. La station de métro Porte d’Orléans est le terminus de la ligne 4, ouverte en 1909; elle dispose de cinq issues. L’avenue de la Porte-d’Orléans (180 m) conduit à Montrouge, où l’axe de la N 20 prend le nom d’avenue Aristide-Briand.


Montsouris-Dareau

quartier du 14e arrondissement de Paris, au sud-est. Il est circonscrit au nord par le boulevard Saint-Jacques et au sud par le boulevard périphérique, à l’ouest par l’avenue de la Tombe-Issoire, à l’est par l’alignement des rues de la Santé et de l’Amiral-Mouchez, celle-ci ayant 810 m de long et, partie de l’ancien chemin de la Glacière, ayant été nommée en 1895 en l’honneur d’un amiral-astronome, qui dirigea l’Observatoire du Pic du Midi (1821-1892). La place Denfert-Rochereau et sa gare du RER B sont à l’angle nord-ouest, la Porte de Gentilly à l’angle sud-est. Le quartier est traversé du sud au nord par la voie ferrée en partie aérienne du RER B, qui offre aussi sur le boulevard Jourdan la station Cité Universitaire, ancienne gare Sceaux-Ceinture de 1891 refaite en 1937 et réaménagée pour le RER en 1981. Une station du tramway T3 porte le même nom.

Le quartier contient au nord le centre hospitalier Sainte-Anne (CSHA), spécialisé en psychiatrie, qui avait été créé comme asile dès 1803; il a une capacité de 790 places, dont 670 en psychiatrie. Dans cette partie septentrionale sont aussi l’hôtel Marriott du boulevard Saint-Jacques (ancien PLM-Saint-Jacques), disposant de 760 chambres, une salle de théâtre de 1 000 places et 40 salles de conférence (4 800 m2); le lycée Émile-Dubois (660 élèves dont 290 post-bac, métiers du tertiaire); l’immeuble d’habitation en étoile à trois branches dit le Méridien de Paris dans l’axe de l’Observatoire et l’église Saint-Dominique, en béton à coupole et large façade (1921).

Dans la partie centrale du quartier sont les réservoirs d’eau de Montsouris, de 1874, alimentés par les aqueducs de la Vanne et du Loing; étendus sur 265 m de long et 135 m de large, couverts d’une butte engazonnée, ils peuvent stocker 202 000 m3 d’eau et assurent un cinquième de l’approvisionnement de Paris. Rue Nansouty se voit la belle villa Guggenheim d’André Lurçat (1927), avenue Reille la maison-atelier Ozenfant de Le Corbusier (1923). Sur le boulevard Jourdan, sont l’ENS (École normale supérieure) et l’Institut Mutualiste Montsouris, hôpital privé à but non lucratif de 420 lits et 1 500 salariés (1 100 temps plein).

À côté, le parc Montsouris a été aménagé à l’anglaise en 1867-1878 sur 15,6 ha d’anciennes carrières, par Alphand, dans le cadre des travaux haussmanniens. Le sous-sol est truffé de galeries, au point que le lac s’y vida le jour même de l’inauguration en 1869. Il s’orne en effet d’un lac et accueille un restaurant; il est traversé en tranchée par le RER dont une gare est au sud du parc, et par un embranchement de la Petite Ceinture. Il contenait le palais tunisien du Bardo, issu de l’Exposition de 1867, transformé en observatoire puis abandonné, et finalement incendié en 1991 alors qu’il était en cours de restauration. Un autre observatoire, relevant de la Marine puis affecté aux archives du Bureau des Longitudes, est dans le parc, ainsi qu’une grosse station météorologique dont les données remontent à 1872. La mire du Sud est un obélisque de 5 m signalant le tracé du méridien de Paris depuis 1806. Le nom du parc serait une déformation de Moque-Souris, un nom assez répandu dans les campagnes et signalant habituellement un lieu abandonné ou aux eaux indigentes et moulins paresseux, où même souris ne trouve grain.

L’ancienne «Zone» au sud est entièrement occupée par la Cité internationale Universitaire, ses pavillons et ses terrains de sports, plus la Fondation Avicenne, le théâtre de la Cité Universitaire et la Maison des arts et métiers de l’ENSAM (École nationale supérieure d’Arts et Métiers) qui offre 720 lits pour étudiants. La Cité a été ouverte en 1925 par le pavillon de la fondation Deutsch de la Meurthe et a réuni des financements publics et privés, y compris en provenance de pays étrangers; elle a une capacité de 5 700 logements et accueille 10 000 étudiants de 170 pays dans une quarantaine de «maisons».

Le quartier est desservi par les stations de métro Denfert-Rochereau et Saint-Jacques, au nord, les deux gares du RER B Denfert-Rochereau et Cité Universitaire, et par la ligne de tramway T3 sur le boulevard Jourdan. La rue Dareau (430 m) va du boulevard Saint-Jacques à l’avenue René-Coty; elle était à Montrouge, rue Creuse ou des Catacombes, quand elle a été rebaptisée en 1858, à la fin du mandat du maire Alexandre Dareau et de son vivant, juste avant l’intégration de cette partie de la commune à Paris. Le boulevard Jourdan est un élément du boulevard des Maréchaux, de la porte de Gentilly à la porte d’Orléans, sur 1 400 m; il a reçu le nom de Jean-Baptiste Jourdan (1762-1833), mercier devenu capitaine de la Garde Nationale en 1789, général en 1793 puis président du Conseil des Cinq-Cents, fait maréchal en 1804 en dépit de plusieurs défaites, rallié ensuite à la monarchie qui le nomma pair de France et gouverneur des Invalides.

L’avenue Reille, qui va de la place Coluche entre les rues de Tolbiac et d’Alésia à la rue de la Tombe-Issoire, a 890 m de long et porte le nom d’un autre maréchal de France (1775-1860), fait général en 1803, devenu gendre de Masséna, puis pair de France et maréchal en en 1847. La rue de la Tombe-Issoire va sur 1 250 m du boulevard Saint-Jacques au boulevard Jourdan; elle suit le cours d’un ancien chemin d’Orléans issu de la barrière Saint-Jacques; le nom, ancien, vient d’une famille Isore ou Isoire dont les archives ont conservé quelques traces.


Mouton-Duvernet

quartier du 14e arrondissement de Paris au centre de l’arrondissement. Il est circonscrit par les avenues du Maine à l’ouest et René-Coty à l’est, les rues d’Alésia au sud et Froidevaux au nord. Il est traversé par l’avenue du Général-Leclerc; ses angles nord-est et sud-ouest sont occupés par les places Denfert-Rochereau et d’Alésia.

Il comprend la mairie de l’arrondissement, qui fut celle de Montrouge avant 1859 et qui donne sur deux squares agréables, le tribunal d’instance et le lycée technique Erik-Satie (280 élèves, secrétariat) près de la mairie, ainsi que le lycée professionnel catholique Catherine-Labouré (440 élèves) rue Gassendi. À l’est, l’hôpital public La Rochefoucauld (80 lits), issu d’un hospice de la Charité de 1780, se consacre aux soins de longue durée pour personnes âgées. L’église Saint-Pierre-de-Montrouge, sur la place Victor-et-Hélène-Basch, a été construite à partir de 1863 et se distingue par son haut clocher. Son nom rappelle qu’une partie du 14e arrondissement appartenait jadis à la commune de Montrouge. Sur la place Denfert-Rochereau se trouve l’entrée de la visite des Catacombes de Paris.

Le quartier est desservi par les métros Denfert-Rochereau, Mouton-Duvernet et Alésia, ainsi que par le RER B à la gare Denfert-Rochereau. Son nom vient de la modeste rue Mouton-Duvernet (360 m), ancienne rue Monthyon rebaptisée en 1864 du nom de Régis Mouton-Duvernet (1769-1816), officier des armées de la Révolution, fait baron en 1808, devenu général en 1811, fusillé en 1816 pour avoir soutenu les Cent Jours de Napoléon et s’être opposé au retour des Bourbons. La station de métro Mouton-Duvernet de la ligne 4 est sur l’avenue du Général-Leclerc et a été ouverte en 1909; elle a deux accès et a été redécorée en 1969 dans un style à carreaux orange qui a fait école avant d’être abandonné, et a changé à nouveau de décor en 2007.

Au nord du quartier, la rue Daguerre (630 m), parallèle à la rue Froidevaux, reste réputée pour ses commerces. Son nom est de 1867 et vient de Louis Daguerre (1787-1851), peintre devenu pionnier de la photographie et notamment inventeur du daguerréotype en 1837. La rue Froidevaux va de la place Denfert-Rochereau et l’avenue du Maine, sur 660 m, en longeant le cimetière du Montparnasse; ancienne rue du Champ d’Asile de la commune de Montrouge, elle a été nommée en 1896 en hommage à un officier des sapeurs-pompiers mort lors d’un incendie en 1882. La place Victor-et-Hélène-Basch honore la mémoire de l’ancien président de la Ligue des Droits de l’Homme et de son épouse, assassinés par des miliciens le 10 janvier 1944; nommée d’abord place Victor-Basch en 1944, elle a reçu un nom plus complet en 1992.


Pernéty

quartier du 14e arrondissement de Paris, au centre-ouest; il est délimité à l’ouest par les voies ferrées de la gare Montparnasse, à l’est par l’avenue du Maine, au sud par la rue d’Alésia; au nord, il s’arrête à la rue Jean-Zay et à la place de Catalogne. Il est traversé par les rues Raymond-Losserand et de l’Ouest.

Les abords de la place de Catalogne ont été aménagés lors d’une grande opération d’urbanisme des années 1983-1988, sous la direction de Ricardo Bofill qui en a fait un ensemble de style néoclassique, complété par Maurice Novarina avec les constructions de l’Amphithéâtre et des Colonnes formant les Échelles du Baroque. Au centre de la place, la fontaine de Shamaï Haber est un ample disque de granite légèrement incliné. La place de Catalogne communique avec le boulevard Pasteur par-dessus les voies ferrées; de ses abords part, le long des voies ferrées, une coulée verte qui se prolonge en banlieue en suivant le tracé recouvert de la ligne du TGV Atlantique; elle commence par les squares Carol-Wyszinski et de l’Abbé-Lemire. L’église catholique Notre-Dame-du-Travail est un édifice assez massif de 1902 à armature métallique et trois vaisseaux; le jardin du Moulin-de-la-Vierge est un peu plus au sud, proche du collège public Alberto-Giacometti (530 élèves).

Rue Jean-Zay, l’hôpital privé Léopold-Bellan a une soixantaine de lits mais transfère une partie de ses activités à Saint-Joseph dans le quartier voisin Didot-Porte-de-Vanves. La Fondation Cartier-Bresson (musée de photographe) se cache sur le petit jardin de l’impasse Lebouis. Tout au sud, le lycée municipal d’adultes de la Ville de Paris, créé en 1980, est rue d’Alésia, depuis 1993.

Le quartier est desservi par les métros Pernéty au centre, Plaisance, Alésia et Gaîté en bordure. Son nom est donné par la rue Pernéty, ancienne rue Sainte-Léonie qui l’a emprunté en 1868 à un propriétaire de terrains du lieu, le général et vicomte de Pernéty (1766-1856). La station de métro Pernéty est sur la ligne 13 depuis 1937, au croisement des rues Pernéty et Raymond-Losserand. La rue Raymond-Losserand court de l’avenue du Maine au boulevard Brune sur 1 640 m et traverse tout le quartier puis croise la rue d’Alésia; c’est l’ancienne rue de Vanves, dans les communes de Vaugirard, Montrouge et Vanves; elle porte depuis 1945 le nom d’un conseiller municipal de l’arrondissement, fusillé au Mont Valérien en 1942 par les Allemands. La rue Vercingétorix va également de l’avenue du Maine au boulevard Brune, sur 1 720 m, le long des voies ferrées de Montparnasse; elle a peu à peu réuni divers tronçons entre 1866 et 1895 et a reçu son nom en 1873, au sein d’un ensemble qui comprend notamment les rues de Gergovie et d’Alésia.


Raspail-Montparnasse

quartier du 14e arrondissement de Paris, dont il occupe toute la partie septentrionale. Il dessine un vaste trapèze, limité au nord par les boulevards du Montparnasse et de Port-Royal, à l’est par la rue de la Santé, à l’ouest par la rue du Départ et la rue du Commandant-Mouchotte. Au sud, sa limite se cale sur le boulevard Saint-Jacques et la rue Froidevaux, suivis à l’ouest par la rue Jean-Zay et la place de Catalogne. Il est traversé par l’avenue du Maine, le boulevard Raspail, l’avenue Denfert-Rochereau et la rue du Faubourg-Saint-Jacques, et au sud-est par le boulevard Arago. Il contient à l’est tout un ensemble d’institutions.

La prison de la Santé, ainsi nommée d’après le nom de sa rue, date de 1867 et reste la seule prison à Paris; maison d’arrêt, elle a une capacité de 920 places; elle dispose d’un quartier réservé aux personnalités et d’un quartier de haute sécurité. La Faculté protestante de théologie est juste à l’ouest de la prison, boulevard Arago; un peu plus loin sont le collège public Saint-Exupéry (340 élèves) et la clinique Arago (55 lits).

L’hôpital Cochin est un hôpital général de 1 100 lits et 5 200 employés dont 720 en personnel médical; il est longé par la Maison de Solenn, structure vitrée donnant sur le boulevard de Port-Royal face au Val-de-Grâce, tournée vers les soins aux adolescents en difficulté; elle dépend de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France créée en 1989 par Bernadette Chirac, qui organise la collecte des «pièces jaunes». L’hôpital Cochin a pour dépendances, de l’autre côté de la rue du Faubourg-Saint-Jacques, la maternité de Port-Royal où subsistent quelques restes de l’ancienne abbaye de Port-Royal, et la clinique Baudelocque; lui est aussi rattachée la clinique Tarnier, proche mais située rue d’Assas dans le 6e arrondissement.

Devant Baudelocque, rue Cassini, est l’Observatoire de Paris, créé en 1668 dans un vaste bâtiment à coupole de Claude Perrault et qui fut dirigé pendant 125 ans par la dynastie des Cassini; il est entouré d’un vaste jardin; l’entité comprend aussi les sites de Meudon (1876) et de Nançay (1953). Tout près mais donnant rue du Faubourg-Saint-Jacques, le bel hôtel de Massa est dévolu à la Société des Gens de Lettres. De l’autre côté de l’avenue Denfert-Rochereau, l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, ancien hôpital des Enfants assistés fondé par Vincent de Paul en 1638, voisine avec le grand monastère de la Visitation; il est intégré à la structure de l’hôpital Cochin. Sur le boulevard Raspail sont la Fondation Cartier pour l’art contemporain, dans un bâtiment de Jean Nouvel de 1993, et le lycée hôtelier Guillaune-Tirel (430 élèves dont 110 post-bac). Aux environs, la rue Campagne-Première et la rue Schœlcher abondent en ateliers d’artistes. Face à la Fondation Cartier se tient l’École spéciale d’architecture, établissement privé fondé en 1865 (700 étudiants). Elle est adossée au vaste cimetière Montparnasse, qui occupe toute la partie centrale du quartier; il a été créé en 1824 sur 19 ha et sous le nom de cimetière du Sud; il comporte un enclos des Fédérés.

Au nord-ouest, le large boulevard Edgar-Quinet (42 m), long de 620 m, ancien boulevard de Montrouge entre les barrières de Montrouge et du Maine, baptisé en 1879 du nom de l’écrivain et député laïque et républicain (1803-1876), banni de 1851 à 1871, longe le cimetière par le nord et va du boulevard Raspail à la rue du Départ. La station de métro Edgar-Quinet de la ligne 6 est au centre, entre la rue Montparnasse et la rue de la Gaîté. Entre Edgar-Quinet et le boulevard du Montparnasse, le quartier comprend le lycée Paul-Bert (510 élèves, plus 330 au collège), un central de France-Télécom et une forte proportion d’hôtels et restaurants. Sur le boulevard du Montparnasse se distinguent en particulier les restaurants le Dôme et surtout la Coupole (groupe Flo), connu aussi pour son dancing.

Vers l’ouest, la rue de la Gaîté, héritière d’un chemin de Clamart qui partait de la barrière Montparnasse et qui doit son nom à sa précoce abondance en guinguettes, bals et théâtres aux portes de la ville, concentre sur 300 m une série de théâtres: Montparnasse (700 places), Gaîté-Montparnasse (400 places), Bobino (600 places avec un dîner-restaurant de 400 places), Comédie-Italienne (100 places), Rive-Gauche (400 places). La rue du Départ offre l’un des rares grands magasins de Montparnasse (Monoprix ex-Inno). La station de métro Gaîté, ouverte en 1937, est sur la ligne 13, avenue du Maine.

Le quartier comprend une extension vers le sud-ouest au-delà de l’avenue du Maine, entre la rue Jean-Zay et la gare. Très fortement restructurée jusqu’à la place de Catalogne par les travaux de l’ancienne zac (zone d’aménagement concerté) Jean-Zay, elle comprend notamment les deux hautes tours jumelles de l’hôtel Méridien-Montparnasse (920 chambres, au groupe Starwood) rebaptisé Lehwood, hautes de 116 m pour 26 étages et inaugurées en 1974, et, un peu plus loin, l’hôtel Concorde-Montparnasse (350 chambres, groupe Starwood). Le quartier bénéficie des gares du RER Denfert-Rochereau et Port-Royal, et des stations de métro Port-Royal, Vavin et Montparnasse au nord, Edgar-Quinet et Raspail au centre, Gaîté, Denfert-Rochereau et Saint-Jacques au sud. Le nom du quartier vient des boulevards Raspail et Montparnasse.