4 500 hab. (Pierrotins), 3 872 ha dont 772 cultivés, sous-préfecture de la Martinique, à 30 km NNO de Fort-de-France sur la côte sous le Vent; le canton correspond à la commune. L’un des plus anciens établissements coloniaux de la Martinique, occupé dès 1635 dans un lieu de peuplement caraïbe comprenant également Le Carbet, Saint-Pierre devint rapidement le point principal du peuplement colonial de l’île en raison de son excellente position dans une grande anse de la côte abritée. Elle en devint le chef-lieu économique et politique, et en était encore le «petit Paris» riche et animé quand elle fut anéantie le 8 mai 1902 par la nuée ardente issue de la Montagne Pelée, qui tua d’un coup 28 000 personnes, ne laissant qu’un seul survivant, ou peut-être deux. Elle fut dès lors administrativement supprimée en 1910, son territoire étant rattaché au Carbet. Puis un début de renaissance fut entrepris en 1923, mais presque aussitôt compromis par les alertes et éruptions de 1929-1932. Le retour du volcan au calme a autorisé ensuite un regain de population. Saint-Pierre redevenue commune fut même finalement promue sous-préfecture en 1995; cela ne suffit pas toutefois à encourager sa population, qui diminue depuis 1967 où elle avait atteint 6 600 hab.puis s’est stabilisée. Du moins a-t-elle un hôpital et une maison de retraite publique, un collège (600 élèves) et un petit lycée professionnel (220 élèves), et un marché très actif. Parmi les entreprises, dominent les matériaux: carrières et construction Gouyer (Sablières de la Galère, 25 sal.) et immobilier du groupe (25 sal.), Sablières de Fonds Canonville (30 sal.). S’y ajoutent des abattoirs et les domaines agricoles des habitations du Morne Étoile (50 sal.) et Périnelle (45 sal., bananeraie). La commune associe canne à sucre (190 ha, 6e de l’île), banane (274 ha), légumes (114 ha) dans une agriculture à dominante paysanne qui emploie l’équivalent de 340 personnes à temps plein. Le territoire atteint au nord-ouest la pointe Lamare, près de laquelle se voit le Coffre à Mort, ou Tombeau des Caraïbes au-dessus de Fond Canonville, au bord d’une falaise dont la légende dit qu’il fut le lieu d’un suicide collectif d’autochtones pourchassés par les premiers colons. Il commence au sud à l’anse Latouche, près du bourg. Celui-ci est prolongé côté nord par les quartiers de la Galère et de Fond Corré, où sont l’habitation Périnelle et une petite base nautique. Au sud-est, s’isolent les terres du Morne Étoile, où fut une distillerie. Au nord, il englobe tout le sommet de la Montagne Pelée, qui pointe à 1 395 m au centre d’une caldeira. Toute la partie nord du territoire communal, de loin la plus étendue, est sur les pentes méridionales de la Montagne Pelée; un sentier mène aux cascades de la source chaude. Les ruines sont entretenues et Saint-Pierre a même été classée «ville d’art et d’histoire», la 101e en France; musée historique, musée vulcanologique et centre de découverte des sciences de la Terre (à la Galère), petit train pour les visites; un temple hindou; antenne du Parc régional, organisant visites et activités; la distillerie Depraz (30 sal.) est en activité au NE du bourg (rhumerie de la Montagne). Le maire de Saint-Pierre est Raphaël Martine, du RDM (Rassemblement démocratique martiniquais, gauche autonomiste), également conseiller général; avant 2001, la majorité était à droite. L’arrondissement de Saint-Pierre compte 8 communes et 5 cantons du nord-ouest de la Martinique, autour du massif de la Montagne Pelée. Il s’étend sur 21 000 ha et compte 23 700 habitants (23 500 en 1999); c’est le plus récent du département (1995), le moins densément peuplé (113 hab./km2, soit un tiers à peine de la moyenne martiniquaise, et sa population a stagné dans les années récentes. Ses communes, associées à celles de l’arrondissement de La Trinité, forment la communauté de communes du Nord-Martinique (18 communes, 110 500 hab., 54 800 ha). |