Matoury

24 900 hab. dont 350 à part, 13 719 ha, commune et canton de Guyane juste au sud-ouest de Cayenne. Le premier peuplement fixe y remonte à 1656; la commune a été créée en 1891, après un projet de 1879 prévoyant la création d’une commune nommée Île-de-Cayenne-Tour-de-l’Isle. Elle avait 10 200 hab. en 1990, 18 000 en 1999 et sa croissance récente est donc très rapide. Son territoire, qui touche à l’océan à l’embouchure de la rivière de Cayenne au nord, est limité à l’est par le Mahury, au sud et à l’ouest par le «Tour de l’Île» de Cayenne, au nord-ouest par la rivière de Cayenne, et au nord-est par le canal de la crique Fouillée. Il compte plusieurs sommets, dont le Grand Matoury à 234 m, d’où l’on bénéficie de larges vues. On y visite quelques sites historiques, comme le fort Trio à l’extrême nord-est, ou l’habitation Macaye-Duchassis, les restes de l’ancienne rhumerie Lamirande, l’arboretum de l’Égyptienne un peu au sud.

La commune a été le premier vrai centre agricole de la Guyane et conserve des cultures, dont des pépinières horticoles, ainsi qu’une petite usine de transformation de fruits (Expert). Une colonie de Martiniquais s’y est installée en 1952, à des fins également agricoles. D’assez vastes surfaces, surtout sur les pentes des collines, sont occupées par l’habitat spontané et des terrains cultivés assez désordonnés. Au nord-ouest sur l’estuaire de la rivière de Cayenne, le port de pêche de Larivot occupe 250 marins et 200 salariés des ateliers de transformation. On y décharge quelque 4 000 t de crevettes par an (soit le quota accordé) et 1 100 t de vivaneau (pêché par des Vénézuéliens); ses recettes en font le 3e ou 4e port français et il assure un tiers des exportations guyanaises en valeur.

Matoury est néanmoins surtout une commune résidentielle, mais où les surfaces d’entrepôts, commerces et ateliers s’étendent, surtout de part et d’autre de la route de Cayenne. La commune accueille trois collèges (2 000 élèves) et un lycée professionnel, plus un centre d’éducation renforcé (réparation pénale) et le palais régional omnisports, et un centre d’ULM. Un point fort est l’aéroport de Rochambeau (SOCA, 04° 49’ 11 N, 052° 21’ 43 W) qui, équipé d’une piste revêtue de 3 200 m, dessert Cayenne, voit passer 390 000 passagers par an, dont 40 000 en vols internationaux plus 5 000 t de fret et a reçu récemment une nouvelle aérogare; il enregistre 20 000 mouvements d’avions par an, dont 9 000 à 10 000 commerciaux. Outre Paris (Air-France). Des liaisons régulières internes sont assurées avec Maripasoula, Saint-Georges et Saül (Air Guyane, environ 60 000 passagers par an), d’autres liaisons régulières avec Fort-de-France et Pointe-à-Pitre (Air France et Air Caraïbes), et une ligne a même été établie avec Macapa, Fortaleza et Belém au Brésil (compagnie TAF); les autres liaisons internationales sont avec Miami et Haïti (Air-France). Air-France y a une centaine d’employés, la société de nettoyage Guyanet 120.

L’aéroport est également utilisé comme base aérienne (BA 367) de l’armée de l’air, dont l’effectif est d’environ 120 personnes et qui dispose d’un escadron d’hélicoptères. Une «plate-forme logistique régionale» a été ouverte à l’extrémité orientale de l’aéroport, le centre commercial Makoupy a été aménagé plus au nord du centre-ville, qui est à 10 km de Cayenne, tandis que les principaux lotissements et les zones d’habitat spontané, dont celles de Balata, la Cotonnière et Cogneau-Lamirande sont au nord de la commune, plus près de la capitale. Matoury est la principale commune de Guyane pour les constructions illicites: environ 2 000, où vivent au moins 7 000 personnes. L’installation d’un hypermarché Carrefour de 200 emplois est envisagée pour 2010.

L’habitat se disperse davantage vers le sud, surtout le long de la route D 6 vers Roura, jusqu’au hameau de Stoupan près de la diffluence de la Mahury et du Tour de l’Île, juste avant le grand pont sur la Mahury. Vers l’ouest, où la commune est bordée par les marais forestiers de la rive droite de la Cayenne, les zones d’intérêt écologique (znieff) du mont Grand-Matoury (2 220 ha) et du lac des Américains (408 ha), sur cuirasses latéritiques, font l’objet d’un arrêté de protection de biotope. Le maire de Matoury est Jean-Pierre Roumillac (divers droite), également conseiller général du canton, cadre territorial, président de l’USD (Union des Socio-démocrates), dont le père a également été maire de la commune.