Sainte-Suzanne

(24 330 Saint-Suzanniens, 5 784 ha) est une commune de la Réunion sur la côte du Vent, 18 km à l’est de Saint-Denis, dans la CA CINOR. Le bourg est au bord de la plage, relayé à l’est par le faubourg de la Marine, au SO par celui des Jacques Bel-Air. Le territoire communal se tient entre la ravine des Chèvres et la rivière Saint-Jean, ce qui lui donne 6 km de littoral. Il s’enfonce assez peu vers l’intérieur (13 km) mais y atteint la crête du cirque de Salazie, à 1 765 m, et la forêt couvre un tiers de son territoire. Plusieurs hameaux s’éparpillent sur les basses pentes: Bagatelle à l’ouest, Bras Pistolet, Deux Rives et la Rue Marchande au sud, Commune Carron et Commune Ango au centre; et surtout, à l’est, à la limite de Bras-Panon, le Quartier Français qui accueillit en 1646 les mutins déplacés de Fort-Dauphin. Son nom a été repris par le plus puissant groupe sucrier de la France d’outre-mer; mais la sucrerie locale a fermé en 1982.

Le groupe Quartier Français (GQF) s’affiche comme le premier producteur «européen» de sucre de canne. Né en 1923 de la sucrerie locale (fermée en 1982), vendue par la famille de planteurs de Kerveguen à des acheteurs mauriciens, il a pu acquérir la principale usine de la Réunion, celle du Gol (Saint-Louis) en 1992, et a pris 39% dans celle de Bois-Rouge (Bras-Panon, propriété du groupe Tereos ex-Union SDA, à partir de l’ancien groupe Bourbon) plus récemment. Il possède les distilleries de la Rivière du Mât et de Savanna et a créé ou acquis différentes filiales (transport de canne à partir de l’ancienne sucrerie de Beaufonds, chocolaterie et dérivés du sucre Mascarin, rhum Duquesne, Bourbon-Plastiques, fournitures pour bâtiment Soremir, filiales de transport à Nantes, etc.). Il emploie directement un millier de personnes, dont une partie à la Martinique, et participe à un consortium sucrier en Tanzanie.

La commune n’offre que 3 000 emplois alors que près de 5 000 de ses habitants travaillent, en bonne partie à l’extérieur, et que 3 500 habitants en âge de travailler sont sans emploi; un nouveau quartier d’activités a toutefois été ouvert à Commune-Bègue, près du Quartier Français. Au centre, la rivière Sainte-Suzanne, qui aboutit au port, s’orne de cascades, dont l’une, proche de la ville, assez large et tombant de 40 m, porte modestement le nom de Niagara. La commune a un port de pêche et de plaisance, un parc de loisirs, deux collèges publics, un lycée public de petite taille et un lycée professionnel privé, un dispensaire; magasins Mr.Bricolage (65 sal.) et de sports et loisirs Marebam (70 sal.); Groupe Nettoyage (175 sal.). La croissance de la population se poursuit: Sainte-Suzanne avait 14 700 hab. en 1990, 18 200 en 1999.

Sainte-Suzanne cultive la canne et possède abondance de bambous; le domaine sucrier du Grand Hazier et son beau jardin se visitent, ainsi que des calbanons, anciennes cases d’esclaves. Un phare construit en 1846, classé, est abandonné depuis 1984. Un parc éolien a été installé à la Perrière en 2006, plus loin des habitations que celui de Sainte-Rose; il a eu 37 éoliennes de pette taille, remplacées en 2022-2023 par 14 éoliennes modernes plus puissantes (2,2 MW chacune).

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