Communauté de communes de Marie-Galante

Marie-Galante

est une île au sud-est de la Guadeloupe, dont le port d’entrée est à 48 km au sud-est de Pointe-à-Pitre. Elle porte le nom du navire amiral de Christophe Colomb, qui lui fut attribué par ses marins lors de la deuxième expédition (1493). C’est la plus étendue des dépendances de la Guadeloupe: de forme presque ronde et d’un diamètre de 15 km, elle mesure 158 km2. Elle est divisée en trois communes, associées dans la communauté de communes de Marie-Galante (10 600 hab.): Grand-Bourg (siège) au sud-ouest sur la côte abritée, port d’entrée, Saint-Louis à l’ouest et au nord, Capesterre-de-Marie-Galante au sud-est, toutes de plus de 2 000 hab.

L’île a la forme d’une galette plate mais un peu épaisse, qui lui valut aussi le nom de Sombrero, qui désignait en espagnol le chapeau de marin; son altitude la plus élevée est de 204 m, tout à l’est. Mais le relief côtier n’en est pas moins vigoureux, et un escarpement de 100 à 150 m domine le rivage méridional et oriental. Il s’agit en effet d’une construction corallienne à soulèvement progressif.

L’île étant légèrement basculée vers le nord-ouest, la principale rivière, dite de Saint-Louis, a ses sources à l’est de l’île et file ensuite vers le marais des mangles de Saint-Charles et la baie de Saint-Louis, fixant la limite de cette commune et de celle de Grand-Bourg. Une cassure est-ouest, divisant en deux la commune de Saint-Louis, a abaissé un petit compartiment au nord (les Bas, vers 20-30 m), drainé par la rivière du Vieux Fort, et rehaussé la partie centrale de l’île (les Hauts, vers 160 m), qui domine le précédent par un long talus appelé la Barre de l’Île. Le modelé est caractéristique des constructions calcaires, surtout sous climat tropical: un véritable karst avec des dolines dont le fond est parfois occupé par des mares, des gouffres, des grottes et des écoulements souterrains, des ravines sèches; le site le plus connu est vers le Trou du Diable, à la limite des communes de Capesterre et de Saint-Louis, à l’est de l’île.

Les sols accentuent une sécheresse associée à la faible altitude. Marie-Galante, au climat plutôt sec en effet, fut pour les Amérindiens Aulinagan, ce qui signifiait «terre à coton». La colonisation y a favorisé le cacao, le café, la vanille et la canne, mais celle-ci domine à présent largement. De nombreux moulins y fournissaient l’énergie, justifiant le surnom de «l’île aux cent moulins»; quelques-uns ont pu être restaurés pour les touristes. L’île dispose d’un parc de 50 éoliennes (3 MW, 4 GWh/an), sur les hauteurs de Capesterre au sud-est.

La population tend à baisser: elle était de 13 500 en 1990 et 15 900 en 1967. Les routes sont nombreuses, mais la côte au Vent reste déserte et à l’écart. Bien que la dissymétrie climatique soit relativement faible, le point d’appui de la colonisation s’est fixé sur la côte sous le Vent, à Grand-Bourg. Toutefois, les premiers colons sont arrivés en 1648 à l’extrémité nord-ouest de l’île, où subsiste un hameau au nom caractéristique de Vieux Fort.

Les vingt premières années de la colonisation se sont marquées par des exactions et des massacres réciproques; les Caraïbes restants ont été expulsés en 1660 vers la Dominique et Saint-Vincent, et remplacés aussitôt par des esclaves d’Afrique noire. L’île a été un moment indépendante sous la Révolution, se distinguant d’une Guadeloupe restée royaliste (1792-1794). Elle a connu d’autres journées dramatiques, notamment en 1849 la répression de Noirs insurgés contre les fraudes des colons qui refusaient l’abolition de l’esclavage: ce fut le massacre de la «Mare au punch», suivant le pillage de l’habitation Pirogue, 4 km au nord-est de Grand-Bourg. La domination de la canne à sucre, ébranlée par les crises économiques, a été mise à mal par le cyclone de 1928, qui a ruiné les moulins restants. Mais il demeure trois distilleries et même une sucrerie.

L’île a 3 600 emplois; le revenu moyen est faible, seulement 16% des ménages étant imposés. Elle accueille 750 résidences secondaires (11% des logements), qui sont souvent d’anciennes habitations de familles qui ont quitté l’île. Sur 4 700 ha agricoles, 2 600 sont cultivés en canne à sucre, 210 en légumes, le nombre d’exploitations agricoles à temps complet n’atteignant guère que la centaine; on y élève 10 000 bovins, 3 500 porcins et 3 500 caprins. L’île offre des gîtes, un aérodrome, mais peu d’hôtels, le principal étant le Kawann Beach à Saint-Louis (280 places, groupe Blue Season): les excursions n’y sont souvent que de la journée.


Capesterre-de-Marie-Galante

(3 270 Capesterriens, 4 619 ha est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre, occupant la partie orientale de l’île de Marie-Galante (CC de Marie-Galante). Le bourg est sur la côte à 15 km à l’est de Grand-Bourg, immédiatement dominé par l’escarpement du Gros Morne qui dépasse 140 m. Il bénéficie des belles plages de la Feuillère et de la Ferrière au sud-ouest; le reste du littoral, exposé aux alizés, est assez vide, et précédé d’une frange d’écueils. Sur le plateau subsistent des plantations et s’affichent quelques curiosités: la distillerie Bellevue, première de Marie-Galante par sa production, le moulin Bézard reconstitué et muni de quatre ailes, quelques autres restes d’anciens moulins. L’habitat est très dispersé, hors de petits hameaux comme Bourgelac au nord, Vidon à l’ouest, ou Bézard au centre-nord.

La population de la commune a décliné: elle dépassait 5 000 personnes dans les années 1960 et 1970; elle a encore baissé de 330 hab. depuis 1999. Le bourg a un petit collège (200 élèves) et la commune accueille trois petits hôtels et une résidence touristique non classés. C’est à Capesterre, au Morne Constant et à Petite Place, qu’ont été édifiées en 1997 et 2000 les 48 éoliennes qui fournissent à l’île l’essentiel de son énergie (3 MW, 4 GWh/an). La commune a 640 emplois; ses 970 travailleurs en occupent 550 et trouvent les autres à l’extérieur; 15% des ménages seulement sont imposés sur le revenu. La commune abrite 300 résidences secondaires (13% des logements). Sur 1 500 ha agricoles, 880 sont en canne à sucre et 85 en légumes; il n’y a guère qu’une dizaine d’exploitations à temps complet. Les échanges maritimes avec Pointe-à-Pitre sont très actifs; ils dépasseraient 500 000 passagers par an, l’île recevant de nombreux visiteurs.


Grand-Bourg

(4 870 Grand-Bourgeois, 5 554 ha) est une commune de la Guadeloupe au sud-ouest de Marie-Galante, dont elle a le chef-lieu et le point d’entrée, sur la côte sous le Vent (CC de Marie-Galante). Du bourg partent les deux routes vers Saint-Louis au nord, Capesterre à l’est. La plaine littorale est large au nord, étroite ou même absente au sud, où toutefois la piste de l’aérodrome (codes GBJ et TFFM) a pu être tracée sur la côte, au-delà de l’îlet des Basses; asphaltée, elle mesure 1 240 m. Une file ininterrompue de maisons borde le rivage du bourg aux Basses, le long de la D203; en arrière s’étendent les cultures du quartier de Beaurenom où sont un écomusée et un ancien moulin. Vers le nord, le bourg s’est agrandi dans les quartiers de Grande Savane, Tivoli et Bonneval. Plus loin se voient l’ancienne distillerie Roussel, les maisons éparses de Trianon; mais le littoral, suivi par la D206, est resté désert à deux exceptions près: la sucrerie et le port.

La sucrerie de Grand-Anse, proche de la N9, apparue dès 1845 et qui relève de la SRMG (Sucrerie-rhumerie de Marie-Galante, ex-Sosumag), emploie 80 permanents et 100 saisonniers, traite plus de 100 000 t de cannes (10% de sucre). À l’angle nord-ouest de l’île, la sucrerie a son propre embarcadère dénommé port sucrier de Folle Anse; il a été créé en 1968, intégré au Port autonome de Guadeloupe en 1978 et modernisé en 2000, assorti d’une petite centrale électrique de complément et d’éoliennes. Une plage est proche, et en arrière s’étend une zone de marais littoraux protégés (mangles de Folle Anse).

Ce secteur nord de la plaine est complété sur la N9 par la distillerie Poisson, connue par les rhums du Père Labat, dont elle produit 200 000 litres par an, et le hameau de Gay, au pied des reliefs. Ceux-ci occupent toute la partie orientale de la commune, sous la forme de plateaux accidentés de ravines et de dépressions karstiques constellées d’étangs. L’habitat s’y disperse en menus îlets comme Pirogue sur la N9, où fut une sucrerie et qui a une maison familiale rurale, Ducos, Saint-Marc, Vanniers, Rabi. Il s’accompagne de nombreux anciens moulins et traces d’industries de la canne, dont subsiste vers le nord la distillerie Bielle, qui produit 120 000 litres de rhum par an. La N9 qui va vers Capesterre-de-Marie-Galante sert d’axe à ce plateau cultivé.

La commune a peu d’entreprises notables: installations électriques MG Télécom (25 sal.), atelier d’insertion Kanawa (loisirs, 25 sal.), Jericho Gîtes et spa (20 sal.); La Poste (20 sal.); clinique GECC (50 sal.). L’agriculture reste active, avec 2 000 ha exploités dont 1 100 en canne, et un peu moins de cent exploitations à temps complet, 4 700 bovins; mais la population communale a du mal à se maintenir; elle était de 6 300 hab. en 1990 et a encore perdu 210 habitants après 1999. La ville, qui fut détruite en 1901 par un incendie, a un collège et un lycée polyvalent publics, un centre hospitalier de 50 lits dont 40 médicaux et une clinique, un seul petit hôtel nommé Soledad; elle propose un petit écomusée de la mer; un autre écomusée du patrimoine de Marie-Galante est ouvert au «château» Murat, une habitation sucrière du 18e siècle avec moulin, à l’est du bourg dans la plaine. La commune totalise 2 300 emplois, dont 1 500 sont occupés par les habitants de la commune, 300 autres travaillant au dehors; le chômage est relativement modéré (28%), les revenus moyens sont bas (19% seulement de ménages imposés). Grand-Bourg a 300 résidences secondaires (9% du parc de logements).


Saint-Louis

(2 490 Saint-Louisiens, 5 628 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre, dans la CC de Marie-Galante au nord. Le bourg est sous le vent, à 10 km au nord de Grand-Bourg, à l’angle sud-ouest de la commune, près de l’embouchure de la rivière Saint-Louis, la principale de l’île; c’est un assez actif port de pêche. Il a succédé au premier établissement colonial, qui s’était fixé plus au nord à Vieux-Fort, maintenant un hameau à 6 km de Saint-Louis.

La côte de la baie de Saint-Louis dessine une simple et large concavité juste au nord du bourg. Au-delà de la pointe du Cimetière, elle dessine dans l’anse de Mays une autre large courbe où s’étire la plage de Moustique. La pointe Fleur d’Épée y relaie une nouvelle inflexion par l’anse du Vieux-Fort, où débouche la rivière du Vieux-Fort par un long étang fermé par le cordon littoral; les maisons de Vieux-Fort forment un hameau au nord-ouest sur la côte. Les plages de la côte sous le Vent (Vieux-Fort, anse Canot) ont leurs amateurs, et des moulins, au nord, ont été restaurés (Agapy, Cambrai).

À l’inverse, la côte du nord-est, escarpée, pittoresque mais moins hospitalière, est vide de part et d’autre de la Grosse Pointe (ou pointe du Nord), la plus septentrionale de l’île; la Gueule Grand-Gouffre y est une profonde cavité naturelle ouvrant sur la mer par une arche, à l’est du cap. Toutefois, quelques petits îlets s’éparpillent le long de la route du tour de l’île au nord-est: l’Anse du Vent, les Coqs, Mayolette, Pontinette.

Un accident tectonique ouest-est creuse la partie méridionale de la commune de part et d’autre de l’étang du Grand Bassin. La route de traversée (D201) passe au sud de cet étroit fossé et elle est suivie par une file de maisons espacées, à peine plus denses aux îlets de Taillefer ou de Gralin. Le territoire de Saint-Louis a aussi quelques fermes plus au sud dans les quartiers de Boisvins, la Haut, la Rose, Pélisson, sur le plateau karstique constellé de dépressions fermées, où nichent de petits étangs, et accidenté à l’ouest par les ravins boisés du bassin de la rivière Saint-Louis. Le Trou du Diable, avec une ravine souterraine, est l’un des lieux visités.

La commune est la plus boisée et la moins agricole de l’île, mais cultive toujours la canne. Ses 300 exploitations occupent 1 300 ha dont 770 en canne et entretiennent 3 000 bovins et un millier de porcins. La population est en déclin régulier (elle avait 4 300 hab. en 1967) et a encore perdu 540 hab. depuis 1999. Un collège demeure, et la commune accueille le principal hôtel de l’île, proche de la plage de Folle Anse, le Kawann Beach (280 places, 100 chambres, suites ou bungalows), du groupe Blue Seasons, ainsi qu’une maison de retraite. Le chômage est élevé (34%); 440 des 740 habitants ayant un emploi travaillent dans la commune; le revenu est le plus faible de la Guadeloupe (seulement 12% de ménages imposés); 200 logements sont des résidences secondaires (12% du parc).