Communauté d’agglomération du Nord Basse-Terre

Nord Basse-Terre

communauté d’agglomération de la Guadeloupe, associant 6 communes et 76 500 hab. sur 46 480 ha. Elle comprend Sainte-Rose (siège), Deshaies, Goyave, Lamentin, Petit-Bourg et Pointe-Noire, chacune ayant plus de 2 000 hab.


Deshaies

(4 020 Deshaisiens), 3 110 ha) est une commune de la Guadeloupe à l’angle NO de la Basse-Terre (CA du Nord Basse-Terre), et la commune la plus occidentale de la Guadeloupe, à la fois l’une des plus isolées et des plus pittoresques. Sa côte indentée s’étend sur une douzaine de kilomètres, offrant une série de belles anses et autant de plages, dont certaines sont réservées aux naturistes (Petit-Bas-Vent). Celle de la Grande Anse, un peu au nord du bourg, est parfois considérée comme la plus belle de la Basse Terre. Des maisons dispersées côté nord forment les quartiers de Ziotte et, en hauteur sur la D18, la Caféière. Plusieurs mouillages servent à la pêche et à la plaisance.

Tout au nord à la pointe du Petit Bas-Vent, près des restes du fort Royal, un hôtel de tourisme du groupe suédois Langley (Fort Royal, 200 chambres, 540 places) succède à un ancien site du Club Méditerranée puis des VVF. La Perle et Rifflet sont des hameaux étirés le long des anses de même nom et de la N2. Un jardin botanique a été aménagé dans une propriété jadis acquise par Coluche au morne aux Fous en hauteur au sud-ouest du bourg, et d’autres personnalités parisiennes se sont manifestées dans ce petit Saint-Tropez guadeloupéen.

Au sud, Ferry est un petit hameau de pêcheurs agrémenté par la plage de l’anse Leroux et abrité par la pointe Ferry, sur laquelle a été tracé un sentier de découverte; elle a des sites de plongée, une base nautique et une maison familiale rurale. Sur les hauts s’éparpillent les maisons du quartier Leroux et s’aligne le village de croupe de la Coque, le long de la route N2 qui fait un large détour vers l’est.

La commune est très boisée et peu agricole (130 ha exploités, quatre fermes à temps complet) et son relief monte à 758 m; elle conserve quelques restes de fortifications. Elle inclut au nord l’îlet Kahouane, accidenté (69 m), boisé et surveillé par l’ONF (Office national des Forêts), et plus loin un minuscule rocher dénommé Tête à l’Anglais. La population connaît une légère augmentation récente: elle avait 3 500 hab. en 1990 mais ne s’est accrue que de 60 hab. de 1999 à 2023. La commune dispose d’un collège. Elle a 870 emplois; 1 300 de ses habitants ont un emploi, dont la moitié dans la commune, qui compte 500 chômeurs (28%). Le revenu est relativement moyen en Guadeloupe. Une société de programmes de télévision Skyprod emploie160 personnes, le Jardin botanique 30.

Deshaies a 300 résidences secondaires (12% des logements). Elle est reliée à Sainte-Rose par une petite route de montagne qui passe par la Caféière, à Sainte-Rose et à Basse-Terre par la N2 qui suit le littoral; une route forestière accède à la crête au morne Mazeau (605 m); on visite également depuis 1999 la montagne aux Orchidées, ornée d’un parc paysager et floral de 3 ha près de la Caféière. Quatre hôtels de bon niveau (trois étoiles) s’ajoutent au Langley.


Goyave

(7 780 Goyaviens, 5 991 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Basse-Terre, 40 km ENE de la préfecture sur la côte orientale de la Basse Terre, dans la CA du Nord Basse-Terre. Le bourg est sur la côte, au bord du delta édifié par la Petite rivière à Goyaves, qui avance de 1 400 m en mer; plus au nord, la rivière Rose a construit un autre delta, mais plus petit (pointe Rose). La commune est bordée au nord par la rivière Sarcelle, au sud par la rivière Briqueterie. Au nord-est, une série d’îlets suit l’ancienne route, que recoupe la N1: Sarcelle, Blonzac, la Rose, Douville, Morne à Gomme. Au sud de la rivière Goyave et du bourg se retrouve un dispositif semblable avec Sainte-Claire, Morne Rouge, Christophe.

L’arrière-pays n’est guère peuplé que dans la partie centrale, à l’ouest du bourg où sont les hameaux de Forte Île, Bois-Sec, Moreau, Barthélemy, Bonfils; la rivière Moreau et la rivière Bonfils y sont les deux branches supérieures de la rivière Goyave. Le territoire, boisé dès l’altitude de 200 m, atteint à l’ouest la crête principale de l’île, au mont Matéliane (1 298 m); seul un sentier donne accès aux cascades de la haute Moreau. Finalement, le territoire agricole est réduit à une bande d’un ou deux kilomètres à partir du littoral; il occupe 800 ha dont la moitié en bananiers, une centaine en légumes et très peu en canne à sucre; la commune a 80 exploitations à temps complet et à peine 500 bovins.

Goyave n’étant guère qu’à une vingtaine de kilomètres de Pointe-à-Pitre, sa population a connu une nette augmentation récente: 2 600 hab. en 1974, 3 700 en 1990, 5 080 en 1999, +53% après. Elle est dotée d’un collège et bénéficie de la plage de Sainte-Claire au sud du bourg. Un «jardin d’eau» avec aquaculture de ouassous a été aménagé au nord sur la rivière Rose, à Blonzac. Le taux de chômage est relativement modéré (28%); la commune n’a que 960 emplois; sur 2 400 habitants ayant un emploi, moins de 600 travaillent dans la commune, les trois quarts au dehors.


Lamentin

(18 070 Lamentinois, 6 560 ha) est une commune de la Guadeloupe dans la CA du Nord Basse-Terre au nord-est. Le bourg est proche du rivage du Grand Cul-de-Sac Marin, 2 km à l’ouest de Pointe-à-Pitre, au fond d’une petite baie que ferme au nord le vaste delta édifié par la Grande rivière à Goyaves, qui avance dans le Cul-de-Sac et que la mangrove recouvre. Le nom vient des lamentins, qui étaient nombreux dans le Grand Cul-de-Sac. Ce fut longtemps un lieu de flibuste.

La commune, délimitée à l’est par la rivière Sans Nom et à l’ouest par le cours inférieur de la très sinueuse Grande rivière à Goyaves, s’étire vers le sud-ouest jusqu’à la crête principale de la Basse Terre, entre le morne Jeanneton au nord (744 m) et le morne Léger au sud (631 m). La forêt tropicale couvre, dans ces hauts, un tiers de la superficie communale. Les bas, sont le domaine des plantations, au milieu desquelles se sont développés au nord une zone artisanale et de gros hameaux comme Vincent et Caféière Vincent, Castel, Boyer et Boisbert; au centre Donotte et le groupe Pichon, Bagatelle et Monnier; au sud la Rosière, Desbonnes, Chartreux, l’ancienne sucrerie de la Grosse Montagne, Bergnolles, Pierrette, Roussel et Montauban.

Le bourg lui-même est de structure assez lâche, formé de quartiers distincts: un centre réduit aux abords de la baie et de la limite orientale de la commune, le quartier de Blachon au nord sur la côte, avec le lycée; Borel au sud, et la basse croupe au sud-ouest qui porte Crâne et Bréfort, où est une maison familiale rurale. La N2 traverse la commune juste au sud de Bréfort, où a été dessiné un échangeur N2-D1.

La population est en croissance régulière depuis 40 ans (8 900 en 1967, 11 400 en 1990), en raison de la proximité relative de Pointe-à-Pitre et des emplois de leur voisine Baie-Mahault. Le centre-ville est décoré par un ensemble architectural «arts déco» d’Ali Tur; la commune a un collège et un lycée professionnel publics. Une source thermale à la Ravine Chaude est exploitée depuis 1960 et a été modernisée; l’eau y sourd à 33 °C; c’est le seul quartier habité sur la rive gauche de la Grande Goyave. Une distillerie fonctionne toujours à la Grosse Montagne, dont la sucrerie, ouverte en 1925, a été arrêtée en 1995.

Les principales entreprises sont le tréfilage Trefima Sermeta (45 sal.), le négoce et atelier de bois Piveteau (40 sal.), les bétons Transbéton (25 sal.), un magasin Carrefour (25 sal.), l’aide à domicile Gwadom (30 sal.), les services agricoles ACT (40 sal.) et CEGF (35 sal.), le recyclage AER (40 sal.), les transports Colimat (30 sal.), le gardiennage Re Garde (25 sal.). La commune mise sur le développement culturel: écoles d’arts plastiques et de musique, musée Karuptures (sculptures en plein air), musée de l’Esclavage et des droits de l’homme.

Le revenu moyen est proche de la moyenne de l’île, comme le chômage (28%), qui totalise 2 000 personnes alors que la commune n’a que 2 500 emplois. La moitié de ceux-ci sont pris par les habitants, dont les trois quarts cependant travaillent en dehors de la commune. L’agriculture met en valeur 1 700 ha dont 1 100 de canne à sucre, 10 seulement de bananiers, et entretient 1 800 bovins.

Le nouveau canton de Lamentin correspond à la commune.


Petit-Bourg

(24 780 Petit-Bourgeois, 2 988 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Basse-Terre (CA du Nord Basse-Terre). C’est la commune la plus étendue de la Guadeloupe. Le bourg est situé sur la côte orientale de la Basse Terre, au bord du Petit Cul-de-Sac Marin, à 2 km de Pointe-à-Pitre (7 par bateau). D’abord paroisse Notre-Dame-du-Cul-de-Sac, il devint Petit-Bourg par opposition au «Grand-Bourg» qu’était Basse-Terre.

Le front de mer de la commune s’étend sur 8 km. Vers le nord, la côte est vide, et l’embouchure de la Lézarde sinue dans les mangroves. Toutefois, au-delà de la Lézarde, le quartier d’Arnouville prolonge l’urbanisation de Baie-Mahault sur le rebord du bas plateau le long de la côte. En outre, une série de hameaux suit la D2 vers l’intérieur, puis la crête entre la rivière du Coin et la ravine Mahault, affluent de gauche de la Lézarde: Versailles près de la N1, puis Daubin et la Grippière. L’urbanisation du centre de Petit-Bourg atteint au nord la pointe à Bacchus et occupe toute la grande anse qui se termine au sud par la pointe de Roujol.

Le centre-ville, tassé dans la petite plaine de la rivière de Onze Heures, s’est entouré des quartiers de Bel Air et Bellevue au nord, où est le lycée public, Blonde à l’ouest, Morne Bourg et Bovis au sud. La N1 passe en rocade assez largement à l’ouest puis revient près de la côte en longeant le cours de la Moustique. L’habitat suit l’ancienne route, plus sinueuse et moins proche du littoral, par le quartier de Viard, qui bénéficie d’une bonne plage avec station de voile et centre nautique. La Sarcelle fixe la limite communale au sud.

Le territoire s’étend en arrière sur 16 ou 17 km jusqu’à la crête principale de la Basse Terre, où il monte à 1 120 m au morne Moustique (ou Joffre). La forêt en occupe une bonne moitié. L’habitat ne s’écarte pas beaucoup de la côte au sud de la commune; il s’y disperse sur les basses collines du bassin de la Moustique autour des hameaux de Bergette, Carrère, Montebello, Bois-Sergent au sud de la rivière, Moreau, Grande Savane, Duquerry, Cabout au nord. Montebello conserve une distillerie de rhum (Carrère), fondée en 1930.

La situation est différente au nord du cours de la Lézarde, où l’habitat est plus dense, sur des crêtes plus accusées mais placées sur l’écharpe de traversée de la Basse Terre. La longue crête entre Lézarde et ravine Mahault porte, d’aval en amont, les quartiers de Roche Blanche, Fougère, Meynard, Hauteurs Lézarde, Cocoyer, puis Vernou qui domine à l’ouest la vallée de la Grande rivière à Goyaves. Un peu au nord, Barbotteau, Tabanon, Hurel et Prise d’Eau dominent cette même vallée. Le domaine Duclos est seul à leur répondre sur la rive gauche et en contrebas, au confluent des Goyaves et de la rivière du Bras David qui descend des Mamelles; l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique) y entretient une active station agricole de 92 ha achetée en 1949, et son siège en Antilles-Guyane où il compte au total 220 permanents.

Une bonne route (D23), dite de la Traversée, la seule en effet à traverser la Basse Terre en son centre, relie Petit-Bourg à Pointe-Noire et à Bouillante en franchissant la crête aux Mamelles, vers 600 m. Elle donne accès à quelques beaux sites: saut de la Lézarde, cascade aux Écrevisses (400 000 visiteurs par an), Maison de la Forêt, Corossol, Maison du Parc à la traversée de la rivière David, avec plusieurs sentiers botaniques et de découverte et quatre aires de pique-nique du Parc national. Deux «traces» (Merwart et Victor Hugues) mènent à la crête la plus haute, plus au sud. Depuis 1990, le domaine de Valombreuse, à Cabout, offre à la visite son parc floral, sa volière et un parc animalier. Mais toute la partie sud-ouest de la commune, dans les hauts bassins de la Moustique, de la Lézarde et de le la Grande rivière à Goyaves, est vide.

La commune a un collège (1 200 élèves) et un gros lycée général et technique (1 500 élèves), tous deux publics. La population a beaucoup augmenté dans les années 1990 (14 900 hab. en 1990, 20 600 en 1999), moins ensuite. La commune enregistre 2 300 chômeurs (24%) et 3 600 emplois. Les habitants ayant un emploi sont au nombre de 7 400, dont seulement 1 900 travaillent dans la commune, 5 500 à l’extérieur. La population est plus riche que la moyenne départementale, 36% des ménages sont imposés sur le revenu. Elle accueille 320 résidences secondaires, ce qui ne fait que 3% du parc de logements.

Les principales entreprises sont les constructions GTM (75 sal.), les charpentes Coalys (50 sal.), la menuiserie d’aluminium Alu Technologie (20 sal.), la peinture CAP Déco (20 sal.), les installations thermiques Sasema (50 sal.), les travaux publics SABB (35 sal.); supermarché Guadial (Carrefour, 50 sal.) et Super-U (25 sal.), quincaillerie Saint-Jean (40 sal.), négoce de vaisselle Soproca (25 sal.); autocars Rapides du Levant (20 sal.), La Poste (40 sal.).

L’agriculture est diversifiée et fait de Petit-Bourg une commune de transition: elle occupe 1 400 ha dont 370 de canne, 200 de légumes, 140 de bananiers, et entretient 2 500 bovins et autant de porcins, 31 000 volailles. Les exploitations à temps complet sont une centaine et les salariés agricoles forment 40% d’une main-d’œuvre totale évaluée à 530 travailleurs à temps plein.

Le nouveau canton de Petit-Bourg contient une partie de la commune de Petit-Bourg et celle de Goyave (19 380 hab.). L’autre partie de Petit-Bourg est dans le canton de Baie-Mahault 2.


Pointe-Noire

(5 100 Pointe-Noirais ou Pointe-Noiriens, 5 970 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Basse-Terre (CA du Nord Basse-Terre), 39 km au nord de celle-ci sur la côte sous le Vent. La commune (Pwent Nwa en créole) mesure environ 10 km du nord au sud et 5 km d’ouest en est; elle monte jusqu’à la crête principale de la Basse Terre où elle culmine à 756 m à la Couronne. Le territoire est accidenté par cinq ou six profondes vallées, et très boisé. L’habitat s’éparpille tout le long de la côte et sur les plus basses pentes, et en outre s’est concentré dans la vallée de la rivière de la Petite Plaine (hameaux des Plaines et de l’Espérance), que le chemin de la Trace des Contrebandiers prolonge à travers la crête.

La limite sud suit la rivière Colas, dont la vallée est empruntée par la route de la Traversée (D23) qui mène à Petit-Bourg et, au-delà, à Pointe-à-Pitre. Elle passe par le Morne à Louis (743 m, relais hertzien), qui se dresse en avant de la crête principale; la limite communale et la route franchissent celle-ci au col des Mamelles. Au-dessus du littoral, le gros hameau de Mahaut domine l’anse Colas et la pointe Mahaut, et comprend un hôpital de 90 lits, dont 2 en médecine. Plus au nord, l’anse Caraïbe a une plage très fréquentée; elle borde une plaine triangulaire ou débouche la rivière de la Grande Plaine et où a été construit le lycée. Le hameau d’Acomat éparpille ses maisons sur le versant exposé au sud, et domine le site de la belle cascade du Saut d’Acomat.

Un peu au nord s’enfonce la vallée de la Petite Plaine; l’anse Guyonneau, à son débouché, abrite une Maison du Bois, qui rappelle que Pointe-Noire fut un centre d’exploitation forestière et d’expédition de bois. La vallée, très encaissée, abrite sur son versant nord les nombreuses maisons du hameau des Plaines; en amont, l’îlet de l’Espérance s’orne d’une cascade et de l’oratoire marial des Larmes, à la convergence de plusieurs torrents; en aval sont un élevage d’ouassous et un centre d’aide par le travail.

Le bourg de Pointe-Noire est juste au nord, au débouché de la rivière Caillou; mais son site est très étroit, et fermé au nord par la côte rocheuse. Au-delà, la route principale s’écarte du littoral et franchit le col de Borromée; elle est accompagnée de nombreuses maisons dans les quartiers de Gommier, Trou Caverne et Beausoleil; une route plus petite serpente un peu plus bas et plus près de la côte, par Morphy et Beaugendre. Les deux se rejoignent dans le quartier de Baille-Argent, aux maisons dispersées sur le relief mais qui est doté d’un port de pêche et d’un site de plongée. Baille-Argent est également le nom de la vallée, de l’anse dans laquelle elle débouche et de la trace qui mène directement à Sainte-Rose à partir de Beausoleil. La limite communale, un peu au nord, suit le cours du ravin de Petite Anse, qui débouche sur une petite plage partagée avec Deshaies.

Pointe-Noire a été fondée en 1696 et fait depuis longtemps figure de chef-lieu de la partie nord de la côte sous le Vent; en 1772, on y recensait 4 300 esclaves et la commune était réputée pour son cacao, son café, sa vanille et ses livraisons de roucou. Elle conserve une Maison du Cacao à Grande Plaine, une plantation de café (caféière Beauséjour, avec un petit musée) et une Casa Vanille vers Acomat, et des productions de fruits (bananes, goyaves) qui alimentent une confiturerie. Elle abrite aussi un musée du Coquillage, un Parc aquacole avec une grande écloserie de ouassous et une production de rougets (la Plaine), un parc des orchidées à Trou Caverne au nord.

La population tend à diminuer: elle était de 7 700 hab. en 1999. Les équipements sociaux dépassent le cadre communal: un collège public, un lycée polyvalent public intercommunal, un centre d’aide par le travail et le centre hospitalier; trois petits hôtels non classés. Mais le chômage est très élevé (42% des personnes actives); la commune a 1 500 emplois, dont 1 000 sont occupés par des habitants de la commune, 700 autres travaillant à l’extérieur. Les revenus sont bas, seulement 17% de ménages imposés. sur le revenu. La commune enregistre 400 résidences secondaires (11% du parc) et l’agriculture y survit à peine. La seule entreprise notable est l’aide à domicile Bonne Vie (35 sal.).

Ouassous ou chevrettes. Ouassou est le nom guadeloupéen des «écrevisses», nommées habitants, ou mieux z’habitants, en Martinique. Le mot viendrait d’une déformation créole de «roi des sources»: se non e vero, e bene trovato. En fait, il s’agit de crevettes d’eau douce, pouvant atteindre une bonne taille. L’espèce est Macrobrachium carcinus. Sa cousine Macrobrachium rosenbergii est à présent élevée en Guadeloupe. Le nom officiel en est chevrette. Une écloserie, installée à Pointe-Noire avec le soutien des fonds publics et gérée par la société Océan SA, fournit 25 millions de post-larves par an, qui permettent à quelques aquaculteurs-éleveurs (dont Océan elle-même) de fournir sur le marché 25 tonnes de chevrettes par an.

Le roucou et la peau rouge. Le roucou est tiré de la pulpe des cosses où se trouvent les graines de Bixa orellana, un arbre de l’Amérique tropicale de la famille des Bixacées, connu dans les Antilles et dénommé roucouyer en français. Les Caraïbes s’en servaient pour s’enduire le corps d’une huile qui les protégeait des moustiques. Il semblerait que ce soit de ce genre de pratique que soit venue l’image des «Peaux-Rouges» diffusée en Europe et la croyance persistante en l’existence d’une quatrième race humaine en Amérique, après les blancs, les noirs et les jaunes… Le roucou est encore utilisé en cuisine et l’on en trouve sur les marchés guadeloupéens; l’huile de roucou sert au court-bouillon de poisson; certains se font des mas a roukou (masque de roucou) lors du carnaval (Kannaval), rappelant ainsi le passé précolonial antillais. Le roucou sert aussi dans l’industrie des cosmétiques, des teintures et des colorants végétaux alimentaires.


Sainte-Rose

(18 100 Sainte-Rosiens, 11 860 ha) est une commune de la Guadeloupe, dans la CA du Nord Basse-Terre, tout au nord. La commune tient 18 km de côte en exposition nord; sa limite orientale est sur le delta à mangrove construit par la Grande rivière à Goyaves, juste au nord du Lamentin. La partie orientale est plate et bordée de mangroves. La ville est sur le rivage à l’entrée du Grand Cul-de-Sac Marin. Face au bourg, les îles du Carénage et de la Biche sont protégées au sein de la réserve naturelle du Grand Cul-de-Sac Marin. Le bourg est prolongé vers l’ouest par le lotissement de Sainte-Marie, au sud-est par les quartiers de Doublon, Monplaisir et Viard, ce dernier bordé par les mangroves de l’embouchure de la Moustique. Morne Rouge et Nolivier s’alignent à l’est entre les Goyaves et la rivière Moustique, tandis que Moustique est sur cette dernière au passage de la N2.

À l’ouest du bourg s’étire la plage de la Ramée, au débouché de la rivière de même nom, puis une succession d’anses et de pointes se déploie jusqu’aux hauts reliefs du Gros Cap: d’est en ouest l’anse Noyée; la rivière, la pointe et l’îlet Madame, la plage des Amandiers; Vinty et son anse; Plessis-Nogent, la pointe et l’anse de Nogent où une résidence de luxe propose 15 villas; la pointe Allègre qui est l’extrême nord de Basse Terre; Clugny et sa longue plage au fond de l’anse du Vieux-Fort. Les ruines et le nom du Vieux-Fort signalent le site du premier débarquement français, en 1635; mais, rapidement, ces pionniers venus de Normandie et jetés là pour le compte de la Compagnie des Isles ont dû renoncer, ont laissé de nombreuses victimes des fièvres, et les survivants se sont établis tout au sud de la Basse Terre, du côté des monts Caraïbes.

Plusieurs gros hameaux s’espacent au milieu des cultures. Duzer, au nord-ouest, est un gros village qui s’étire le long de la route qui mène à Deshaies (D18). Desbonnes est au sud-est sur la même route, où le relief commence à s’élever en bordure de la forêt. Bellevue et Saint-Val sont au sud du bourg; une maison du Rhum, associée à la distillerie Reimonenq, attire les visiteurs à Bellevue. Un grand lieu de peuplement dispersé apparaît au sud-est de la commune, sur les pentes qui descendent vers la Grande rivière à Goyaves: Le Boucan, Bis où est une centrale photovoltaïque et où l’on visite en forme de petit musée la case An Tan Lontan (du temps jadis), Cadet, Bone, Cacao, Duportail; la distillerie du Séverin à Cadet est encore en activité et son domaine se complète d’un élevage de chevrettes (ouassous); une maison familiale rurale est ouverte à Cadet.

La moitié du territoire de Sainte-Rose est occupée par la forêt tropicale sur les hauts; la crête dépasse 750 m. Deux traces la franchissent: celle des Contrebandiers au sud, vers Pointe-Noire, celle de Baille-Argent au centre, qui passe d’abord par la D19 au sud-ouest du bourg et par le site de Sofaïa, où sont des bains soufrés et un sentier de découverte. Un Jardin créole se visite près du bourg sur la route de Sofaïa. La Sucrerie du Comté est un hôtel d’une trentaine de bungalows doubles sur le site d’une ancienne sucrerie.

La commune accueille la distillerie Bellevue Remonenq (25 sal.), la rhumerie SIS (30 sal.), les viandes Cochon Pays (20 sal.), les sauces et épices Besson (20 sal.), une maçonnerie Hydro GEC (50 sal.), La Poste (45 sal.), les autocars Pajamandy (55 sal.), un supermarché Carrefour (30 sal.).La population de la commune est en nette augmentation (2 000 hab. en 1974, 14 100 en 1990, 17 600 en 1999): le bourg n’est qu’à 22 km de Pointe-à-Pitre par une bonne route. Sainte-Rose a un collège et un lycée général publics. Le chômage est assez élevé, portant sur 3 000 personnes (33% des actifs); 5 800 habitants ont un emploi, dont 2 300 occupent l’un des 3 200 emplois situés dans la commune. L’espace agricole est de 2 800 ha dont 1 600 de canne, avec une centaine d’exploitations à temps complet; le cheptel atteint 4 000 bovins.

Deux nouveaux cantons ont le nom de Sainte-Rose. Le premier a 15 440 hab. et contient une partie de Sainte-Rose, une partie de Bouillante et les deux communes de Deshaies et Pointe-Noire. L’autre contient le reste de Sainte-Rose (15 030 hab.).