Tahaa

Raiatea et Tahaa

4 900 hab., 9 020 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des Îles Sous-le-Vent, juste au nord de Raiatea dont elle partage le lagon (16°37’S, 151°30’O). L’île volcanique a une forme générale assez arrondie, d’un diamètre de 12 km; avec le lagon et le récif barrière qui n’a que de très petits motu côté nord avec des plages, le territoire mesure 18 km E-O et 17 km N-S. Mais l’île a un relief complexe, en rapport avec l’histoire du volcan qui a connu de multiples remaniements et des successions de cônes. Elle est extrêmement indentée par les effondrements, qui l’ont presque divisée en deux en laissant deux longues baies au paysage fort apprécié. La baie Haamene, à l’est, est la plus longue de toute la Polynésie (5 km, sur un peu moins de 1 km de large); elle occupe le fond de la caldeira du volcan. Le massif septentrional est le plus compact et le plus élevé (590 m au mont Ohiri, au SO), celui du sud est le plus découpé par les vallées et les baies, mais monte cependant à 458 m à l’est (Fareura).

Tahaa a été abordée dès 1822 par des missionnaires protestants, qui en ont fait une base d’évangélisation de l’archipel. Elle a été annexée par la France en 1888, non sans résistances, et même une véritable guerre en 1897. De nombreux témoignages archéologiques subsistent sur la côte orientale. L’agriculture exploite 680 ha dont 370 en pacages (380 bovins), 180 en vanilliers le reste en taro, tarua (taro xanthosoma), fei et bananes douces. Outre le coprah et les légumes, elle a reçu une sorte de spécialisation dans la production de vanille, à partir de plants importés des Philippines vers 1850. L’émigration vers Tahiti est assez soutenue et l’île n’a pas suffisamment séduit les investisseurs touristiques; elle a néanmoins six hôtels, dont deux de luxe.

Son morcellement n’est pas sans rapport avec sa division en 8 communes associées. Celle d’Iripau (1 160 hab.), au nord, est la plus peuplée et abrite le chef-lieu, Patio, qui a un port, un hôtel, un centre médical et dentaire; mais le collège est à Haamene. Son finage, divisé en deux vallées, monte jusqu’au sommet de l’île; le lagon est large et les motu à plages sont plus étendus qu’ailleurs. Hipu (450 hab.) occupe le nord-est de l’île, ouvrant sur plus de 10 km de récif-barrière, et le lagon y est aussi large. Faaaha (430 hab.) est la plus orientale; le village est au fond d’une profonde baie de même nom.

La commune de Haamene (880 hab.) entoure toute la fameuse grande baie, au centre-sud-est, prolongée à travers le récif par la passe Toahotu; le village est tout au fond, au pied du col de Taira qui mène à la baie opposée (Hurepiti); il a reçu le collège de Tahaa et un dispensaire. Vaitoare (450 hab.) occupe l’extrémité sud-est et fut la première base de missionnaires; deux baies échancrent son territoire et rassemblent des habitations. Niua (480 hab.) s’organise autour de la grande baie Apu au SSO de l’île; au SE, la pointe Toamaru, extrémité méridionale de l’île, porte un hôtel; le village principal est Poutoru, de l’autre côté de la baie.

Ruutia (470 hab.), commune de l’ouest, encadre la grande baie Hurepiti qui est symétrique de la baie Haamene, mais en moins grandiose, et qui débouche aussi sur une passe à travers le récif (Paipai). L’habitat est assez dispersé et la culture du vanillier florissante; le village principal, Tiva, est sur la côte occidentale; il a un hôtel, à proximité d’un étang. Enfin Tapuanu (560 hab.) occupe le nord-ouest de l’île, autour d’une petite baie, relayée au nord par une autre où se trouve le village de Murifenua. Sur le motu Tau Tau s’est installé le premier hôtel de luxe de l’île, l’autre étant sur un petit motu privé au nord-est, à Hipu. Desservie par Uturoa, Tahaa n’a pas d’aéroport mais reçoit les visites régulières des quatre bateaux qui font plusieurs fois par semaine le tour des grandes îles Sous le Vent.