commune de Nouvelle-Calédonie dans la province du Nord sur la côte occidentale. Le bourg est au centre de la commune, sur la rivière Voh près de la côte et sur la RPN 1, à 297 km de Nouméa; il fut fondé en 1892 par des colons libres. En bord de mer, la presqu’île et la plage de Gatope bordent la baie de Chasseloup, un site réputé portant encore une forêt sèche originelle. Vers le nord, le village de Témala est proche des curieux reliefs des Momies de la Faténaoué, une rivière affluente de la Voh par laquelle passe le Chemin des Arabes vers Hienghène. À l’est, la commune culmine à 1 122 m et sa limite suit la ligne de partage des eaux. Le territoire empiète un peu sur la haute vallée de la Tiengané, qui coule vers Haala-Gomen, et où se tient le village tribal de Ouahat (parfois écrit Wahat). Le reste est divisé par cinq vallées descendant de la ligne de crête: Oué Pouanlotch à l’ouest, où est le village de Boyen; Témala avec le village de Ouengo en montagne, de Ouélis en plaine; Fatenaoué au centre-est, avec le village de Pouépaï, et par laquelle le chemin des Arabes mène à Hienghène; Cogo au nord-est; Kamendoua à l’est. Les trois dernières confluent un peu en amont du village de Tiéta et forment ainsi la Voh, qui engraisse un delta au sud de la ville. C’est à Voh, par 20°56’20 S et 164°39’30 E, que se trouve le curieux «cœur» dessiné par la végétation en 1990 et devenu célèbre sur les photos aériennes popularisées par Yann Arthus-Bertrand, reprises pour des timbres-poste — il s’agit d’un tanne, forme de végétation rase développée naturellement dans la mangrove et dont les contours, d’ailleurs variables dans le temps en raison d’une reconquête par les palétuviers, résultent d’un pur hasard de la biocénose (cf. J.-M. Lebigre dans Les Cahiers d’Outre-Mer n°225 [2004)] consultable sur http://com.revues.org/index2313.html). Des exploitations minières sont au nord de Voh dans le massif du mont Tenda, et surtout à l’est dans le célèbre massif de Koniambo, partagé avec Koné. Il culmine à 837 m; on y a exploité du nickel et du manganèse, et une voie ferrée y avait été aménagée en 1914. La presqu’île Vavouto, au sud de Voh, va recevoir l’usine du Nord, mise en œuvre par Koniambo Nickel. Cette firme associe la SMSP (51%) à XStrata (49%), qui a repris les actifs de Falconbridge, avec lequel avait été lancé le projet; XStrata est une société du groupe suisse Glencore. L’usine doit être prête en 2012; elle produira 60 000 t de métal par an et emploiera 900 salariés; l’énergie lui sera fournie par deux centrales à charbon de 132 MW chacune, en cours de construction. Au sud de la presqu’île, Oundjo est un village tribal et artisanal à cases coniques sur la côte, le plus peuplé du district, de plus de 300 hab. et doté d’un embarcadère, au passage de la RT 1, 12 km au sud de Voh et 16 km à l’ouest de Koné, où la route doit contourner la croupe de Kaféate, qui offre un vaste panorama et porte des installations hertziennes, ainsi qu’une série de 42 éoliennes totalisant une puissance de 11,6 MW. La commune de Voh a eu 1 300 hab. en 1956, 1 700 en 1989 et 2 200 en 2004 (2 700 avec la population comptée à part). Elle occupe 80 490 ha dont 19 820 de terres coutumières, réparties entre 8 tribus (un seul district) de l’aire Hoot Ma Whaap, qui forment 60% de la population; celle-ci compte 67% de Mélanésiens, 23% d’Européens et 4% d’Indonésiens. Un collège protestant est au village de Tiéta, un peu au nord du bourg, lequel est doté d’une bibliothèque. La commune a 370 élèves dans ses écoles primaires, 200 au collège. Sur 660 «établissements», 190 sont dans l’agriculture et 90 dans la pêche, 90 dans les services publics; une ferme aquacole, deux supérettes. Voh tend à former un point fort du développement du nord de la Nouvelle-Calédonie, avec Koné et Pouembout, et partage avec elles plusieurs zones d’activités. r., v. Voh |