Paris 4e arrondissement28 900 hab. dont 300 à part, 160 ha, arrondissement de Paris en centre-ville au bord de la Seine. Limité à l’ouest par les boulevards du Palais et Sébastopol, à l’est par le port de plaisance de Paris-Arsenal, la place de la Bastille et le boulevard Beaumarchais, il est borné au nord par l’alignement des rues Rambuteau et des Francs-Bourgeois, au sud par le bras méridional de la Seine (Petit Bras). Il inclut ainsi l’île Saint-Louis et les deux tiers amont de l’île de la Cité, ainsi que l’hôtel de ville de Paris, le Centre Pompidou (Beaubourg) et la place des Vosges. Il se divise en quatre quartiers: Saint-Merri, Saint-Gervais, Arsenal et les Îles. En son centre s’étend le Marais, partagé avec le 3e arrondissement, dont le quartier juif du Pletzl autour de la rue des Rosiers et un secteur gay du côté de la rue des Archives. L’arrondissement accueille deux collèges et trois lycées publics, un institut médico-pédagogique, deux instituts privés catholiques avec collège et lycée. Les grands employeurs sont assez peu nombreux: Banque de France (100 à 200 sal.) et Crédit Mutuel (100 à 200 sal.), magasins BHV (plus de 1 000 sal.) et Cuny (deux magasins, 100 à 200 sal.), cosmétiques de l’Institut Pierre-Ricaud (100 à 200 sal.), Cours Legendre (200 à 500 sal.), restauration Costes du Centre Pompidou (100 à 200 sal.), plus RATP (500 à 1 000 sal.) et Société Immobilière d’économie mixte de la Ville de Paris (100 à 200 sal.). La population de l’arrondissement était de 108 500 hab. en 1961, 86 500 en 1954, 40 400 en 1975, 30 900 en 1990. Elle diminue encore un peu, l’arrondissement ayant le record de pertes migratoires (-1,1% par an), qui ne sont pas compensées par l’excédent de naissances (+0,4% par an). Néanmoins, la population, plus âgée que la moyenne, est un peu moins mobile que dans le reste du centre de Paris: 60% des habitants étaient dans le même logement cinq ans auparavant. Comme dans le reste du centre, la proportion de ménages d’une seule personne est élevée (57%). L’arrondissement se distingue par sa très forte proportion de résidences secondaires (16%, record pour Paris) et de logements vacants, et la place relativement faible des catégories sociales supérieures, la proportion élevée de retraités pour le centre de Paris. C’est un arrondissement qui a beaucoup plus d’emplois (43 100) que d’habitants ayant un travail (15 100, taux de 269%), mais ces emplois sont parmi les moins qualifiés de Paris: le plus bas taux de cadres et professions supérieures de la capitale (23%), le plus fort taux d’employés (39%); la place de l’industrie et du bâtiment est la plus faible de Paris avec le 7e arrondissement. Dans l’ensemble, au contraire, le niveau de formation et de richesse de la population résidante est supérieur à celui de la population qui travaille dans l’arrondissement. Celui-ci est 8e ou 9e sur 20 pour le revenu moyen des ménages, le 5e ou le 6e pour le prix du mètre carré de logement. Le maire est Dominique Bertinotti, socialiste, professeure d’histoire, conseillère de Paris depuis 1995. 9 500 hab., 49 ha, quartier oriental de l’arrondissement Paris-4e. Il est limité à l’ouest par les rues Saint-Paul et de Turenne, au nord par les rues des Francs-Bourgeois et du Pas-de-la-Mule, à l’est par les boulevards Beaumarchais et Bourdon, au sud par la rive droite de la Seine que longe le quai Henri-IV. Il est traversé d’ouest en est par la rue Saint-Antoine, et en diagonale par le boulevard Henri-IV qui vient du pont de Sully. Ces deux voies aboutissent à la place de la Bastille, à l’est du quartier, point triple de jonction des 4e, 11e et 12e arrondissements. La colonne de Juillet, dressée en 1840 en commémoration des Trois Glorieuses (journées de juillet 1830), y monte à 46 m et porte le Génie de la Liberté. Le quartier est bordé à l’est par le bassin du port de plaisance de Paris-Arsenal. Sa partie méridionale a longtemps été affectée à l’arsenal de Paris, dont plusieurs lieux distincts sont issus. Entre le fleuve et le boulevard Morland, elle est formée par l’ancienne île Louviers, rattachée à l’Arsenal en 1844. Le Centre Morland est un haut immeuble de 17 étages livré en 1964 et affecté à la préfecture du département de Paris. Le Pavillon de l’Arsenal (1878) accueille depuis 1988 le Centre d’information, de documentation et d’exposition d’urbanisme et d’architecture de Paris et de la métropole parisienne, avec un grand plan-maquette de la capitale et une borne d’information et d’images Geokiosk. La Bibliothèque de l’Arsenal est une ancienne résidence des grands maîtres de l’artillerie; elle contient une grande collection d’ouvrages du 18e s., a été rattachée à la Bibliothèque Nationale en 1934 et se visite. La caserne des Célestins de la Garde Républicaine est dotée de 515 chevaux, une carrière de sable et un manège couvert, sellerie et maréchalerie. La partie septentrionale du quartier est assez différente et proche du Marais. Son monument le plus connu est la place des Vosges, jadis place Royale, commencée en 1605 et inaugurée en 1612 et ainsi d’une architecture très homogène, faite d’une série d’hôtels particuliers de brique et pierre à arcades sur 127 m par 140 m, avec un jardin central. Elle conserva le nom de place Royale jusqu’en 1848, où elle reçut le nom du premier département à avoir acquitté l’impôt sous la Révolution… Elle est bordée au sud-est par la maison de Victor-Hugo, ancien hôtel de Rohan-Guémené, qui reçoit 134 000 visiteurs par an; à l’est, par la synagogue de la place des Vosges Charles Liché, de 1963, adossée à la synagogue des Tournelles construite par Gustave Eiffel en 1876; au sud-ouest, par le restaurant réputé L’Ambroisie (trois étoiles Michelin). L’hôtel de Sully, rue Saint-Antoine, de style Louis XIII et du début du 17e siècle, abrite la Caisse nationale des monuments historiques et contribue, avec le musée du Jeu de Paume des Tuileries, à la diffusion de la photographie et de l’image. Le quartier contient aussi le Jeune Théâtre National et le théâtre de l’Espace Marais (130 places), une école Massillon de la congrégation de l’Oratoire dans l’ancien hôtel Fleubet avec collège et lycée (1 200 élèves en tout), une école des Francs-Bourgeois tenue par les Frères des écoles chrétiennes, également avec collège et lycée dans un autre hôtel du 17e s. (750 élèves au lycée). Ces deux institutions privées donnent sur la rue du Petit-Musc, dont le nom euphémisé était à l’origine «la pute y musse» (s’y cache) et signalait une rue «chaude». La petite église Sainte-Marie sur la rue Saint-Antoine est le temple protestant du Marais, de 1632, de style baroque et à dôme. Le square Henri-Galli, au sud-ouest, borde le quai des Célestins au-dessus de la voie Pompidou et du port Henri IV. Le quartier est desservi par les stations de métro Sully-Morland et Bastille et touche au sud-est à la station du Quai de la Râpée. La rue de l’Arsenal a 260 m, et longe la caserne des Célestins à l’est. 10 500 hab., 42 ha, quartier central de l’arrondissement Paris-4, le plus densément peuplé. Il est limité par la rue des Francs-Bourgeois au nord, les rues Saint-Paul et de Turenne à l’est, de Lobau et des Archives à l’ouest, et par la rive droite de la Seine au sud, où court la voie Pompidou et que dominent les quais de l’Hôtel-de-Ville et des Célestins. Il est relié à l’île Saint-Louis par le pont Marie au centre et le pont Louis-Philippe en aval. Il est traversé d’est en ouest par la rue Saint-Antoine et la rue de Rivoli, au bord de laquelle est la mairie de l’arrondissement, côté ouest. Il comprend l’église Saint-Paul-Saint-Louis du 17e s. à l’est, et l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, rebâtie au début du 16e s. sur un site du 4e s. et voisine de la Maison des Compagnons du devoir qui expose des chefs-d’œuvre de compagnons. Il est desservi par les stations de métro Saint-Paul, sous-titrée Le Marais, sur la ligne 1 (1900), et du Pont-Marie. Au nord-est, sont l’hôtel d’Albret (1650), la Maison de l’Europe dans l’hôtel de Coulanges de 1660, la Bibliothèque historique de la ville de Paris dans l’hôtel de Diane de France (1598) et le centre universitaire Mahler (université Paris-I), le marché Sainte-Catherine aux façades du 18e s., une caserne de pompiers à l’emplacement de l’ancien hôtel des ducs de la Force qui était devenu la prison de la Force, trois synagogues aux environs des rues des Rosiers et Ferdinand-Duval (ancienne rue des Juifs jusqu’en 1900) dans le Pletzl, dont la synagogue de la rue Pavée, œuvre «art nouveau» d’Hector Guimard (1913). Au sud-est, le village Saint-Paul est un îlot qui rassemble des boutiques d’antiquités et objets de mode; il contient un musée de la Curiosité et de la magie. Cette partie sud-orientale du quartier comprend aussi la Maison européenne de la photographie; le lycée Charlemagne, l’un des premiers de Paris, établi dans d’anciens hôtels de jésuites et fréquenté par un millier d’élèves (plus 550 au collège associé); l’hôtel de Sens de la fin du 15e s., à la fois médiéval et renaissance et qui abrite la bibliothèque Forney (art et artisanat); et, autour du square Albert-Schweitzer, le tribunal administratif de Paris dans l’hôtel d’Aumont du 17e s. (par François Mansart), le lycée Sophie-Germain (830 élèves), la Cité internationale des arts qui contient 280 ateliers individuels d’artistes, des ateliers collectifs et des studios, et un ensemble lié à la proximité du Pletzl avec le monument de la Shoah avec crypte, le musée (2005) et le centre de documentation juive contemporaine, le mur des Noms et le mur des Justes. La cour d’appel administrative de Paris occupe l’hôtel de Beauvais (17e s.), dans la rue François-Miron où ont été restaurées des maisons médiévales à colombage. Au nord-ouest, l’église Notre-Dame des Blancs-Manteaux et le Crédit Municipal («Ma Tante», depuis 1918) font face aux Archives rue des Francs-Bourgeois; l’Espace des Blancs-Manteaux est un lieu d’exposition actif. Rue du Temple, la petite église des Billettes, devenue en 1812 temple luthérien, a un cloître remarqué du 15e s. Au Bourg Tibourg où est la mairie d’arrondissement, l’ancienne caserne Napoléon de 1853, place Baudoyer, a abrité la Garde républicaine jusqu’en 2009 et devrait servir à l’administration municipale; elle fait face à la minuscule rue des Mauvais-Garçons. Non loin, le collège François-Couperin (450 élèves) est rue du Grenier-sur-l’Eau, dans une partie rebaptisée allée des Justes-de-France tout près du monument de la Shoah. 6 500 hab., 31 ha, quartier occidental de l’arrondissement Paris-4e, entre les rues Lobau et des Archives à l’est et le boulevard Sébastopol à l’ouest, la rue Rambuteau au nord et le quai de Gesvres qui domine la voie Pompidou et la rive droite de la Seine au sud. Il comprend au sud-est l’hôtel de ville de Paris et sa grande place, qui fut le site de la place de Grève ainsi nommée jusqu’en 1830 et qui bordait le plus ancien et plus grand port de Paris; aller «en grève» était aller chercher du travail, et la concentration d’ouvriers en quête d’embauche popularisa le nom à contre-emploi… La place fut aussi le lieu des exécutions publiques jusqu’à la Révolution. Le bâtiment de l’hôtel de ville, richement décoré, est de 1882, le précédent ayant été ruiné lors des combats de la Commune en mai 1871; il succède à un palais des 16e-17e s. à la mode italienne, lui-même sur le site de la mairie de 1357. La place de l’Hôtel-de-Ville, réaménagée en 1854, mesure 155 m sur 82. La station de métro Hôtel-de-Ville a été ouverte sur la ligne 1 en 1900, sur la ligne 11 en 1935; elle est l’une des plus fréquentées de Paris et dispose de six entrées. Sur le quai de Gesvres face à l’hôtel de ville est le bâtiment de l’Assistance Publique, tandis que sur la rue de Rivoli au nord, le Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV) a été ouvert en 1912; il appartient actuellement au groupe des Galeries Lafayette. Au sud-ouest, la tour Saint-Jacques du début du 16e s. est l’ancien clocher de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie disparue; il a été entièrement restauré au 19e s. après avoir servi de tour à fondre des plombs de chasse, et porte une petite station météorologique. Il est flanqué d’un square, qui ouvre au sud sur le théâtre de la Ville et la place du Châtelet. Le théâtre de la Ville a été construit en même temps que celui du Châtelet et ouvert en 1862; il se consacre surtout à la danse contemporaine et il est associé par la Ville au théâtre des Abbesses dans le 18e arrondissement; il a reçu 220 000 spectateurs en 2007 et dispose d’un millier de places. Au centre-ouest du quartier, l’église Saint-Merri est un édifice de style flamboyant du 16e s., où se jouent de nombreux concerts et qu’avoisine le collège privé Saint-Merri; le cloître Saint-Merri a été l’objet de violents combats lors des insurrections ouvrières de 1832, romancés par Hugo dans Les Misérables. Le nom de la rue des Lombards rappelle que le quartier était au Moyen Âge et encore au 17e siècle le centre du change et de la banque; la rue Quincampoix est proche, dans le quartier Sainte-Avoie, comme la rue de la Grande-Truanderie, mais dans le quartier des Halles. Au nord, le Centre Pompidou, dit aussi Centre Beaubourg, a été construit en 1977 à la place d’un ancien îlot insalubre sous la forme d’un vaisseau de huit niveaux (60 000 m2) aux structures agressives en «parodie de la technologie» comme le qualifie son propre concepteur Renzo Piano. Il abrite le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou avec le musée national d’Art moderne et le Centre de création industrielle, réunis en 1992, ainsi que la «BPI», Bibliothèque publique d’information, la bibliothèque Kandinsky et un vaste restaurant concédé au groupe Costes. Il attire cinq ou six millions de visiteurs par an et a dû être rénové de 1997 à 2000. Il est entouré d’une place de flânerie, ornée de la fontaine Stravinski (J. Tinguely et N. de Saint-Phalle, 1983), où se produisent de nombreux artistes de rue et sur laquelle donnent des activités annexes comme l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique-musique) de Pierre Boulez et l’atelier Brancusi. Le théâtre Essaïon (privé, une centaine de places) est juste derrière, dans l’étroite rue en angle de la Pierre-au-Lard. La rue Saint-Martin et la rue du Temple traversent le quartier dans le sens SSO-NNE, encadrant l’axe secondaire rue du Renard-rue Beaubourg, sur lequel sont le théâtre du Renard (100 places) et l’ensemble gymnase et piscine Saint-Merri, plus la salle de spectacle du Café de la Gare (450 places) et le Centre de la Danse du Marais qui lui est associé. La rue de Rivoli, percée de la première moitié du 19e s., les croise perpendiculairement. Plusieurs passages et galeries traversent les îlots de la partie occidentale. Autour de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, s’est développé depuis les années 1980 un autre espace communautaire de culture homosexuelle. Le quartier est desservi par les métros Hôtel-de-Ville et Châtelet au sud, Rambuteau au nord. Son nom est porté par l’église, en place depuis le 13e siècle mais rebâtie depuis, la rue Saint-Merri (220 m) qui remonte à la même époque, et la rue du Cloître-Saint-Merri (130 m), déjà mentionnée en 1300. La station de métro Rambuteau est sur la ligne 11 (1935) au croisement de la rue Rambuteau et de la rue Beaubourg, avec quatre accès; elle donne directement accès au Centre Pompidou, dont elle porte mention en sous-titre. La rue Beaubourg, longue de 590 m, est parallèle à l’axe de la vieille rue Saint-Martin (SSO-NNE), longe le Centre Pompidou et atteint la rue de Turbigo dans le 3e arrondissement. Elle résulte d’un alignement de 1851, mais le nom est celui d’un village attesté au moins au 11e siècle. |