Rangiroa

Rangiroa

3 300 hab. dont 200 à part, 14 450 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des îles Tuamotu-Gambier, à l’extrémité nord-ouest de l’archipel (15°05’S, 148°58’O); on prononce Ranguiroa. L’atoll de Rangiroa est le plus grand de Polynésie, et l’un des quatre premiers au monde par sa surface: il s’étend, du NO au SE, sur 75 km de long et 31 de largeur maximale, ce qui lui donne une superficie d’environ 1 000 km2, dont 7 900 ha de terres émergées en 415 motu; le lagon pourrait contenir Tahiti tout entière… Il a été peuplé au moins au 10e siècle et a connu beaucoup de villages, mais les razzias des guerriers d’Anaa au 18e siècle, et sans doute plusieurs cyclones, ont fortement réduit l’habitat et le peuplement. L’atoll a été vu très tôt par les explorateurs (LeMaire en 1616) et nommé aussi Deans, Nairsa, Vliegen; mais les Européens n’y ont fait leur apparition qu’en 1851, des missionnaires incitant au développement colonial de la cocoteraie.

Deux villages, situés au bord des deux grandes passes d’Hutuaara et Hiria, se partagent à peu près également les 2 300 habitants. Avatoru au nord est sur le plus grand motu (12 km de long), près de l’aéroport; celui-ci (NTTG/RGI), établi en 1947 mais dont la piste bitumée a été portée à 2 100 m en 1965, l’un des quatre aérodromes d’État de Polynésie, est l’un des plus actifs du pays, à 350 km de Papeete; il a vu passer 90 000 passagers en 2008, dont 22 000 en transit, 350 t de fret, et connu 3 200 mouvements. Avatoru est doté d’un collège avec internat, d’un centre médical et dentaire, d’une antenne avec chambre froide de l’Evaam (Établissement pour la valorisation des activités aquacoles et maritimes). Tiputa, un peu au sud-est, est sur un récif de moindre taille (4 km) mais a été choisi comme centre administratif; il a une infirmerie, un collège technique (Cetad) orienté vers l’hôtellerie.

La plage et les six hôtels, dont un Kia Ora de quatre étoiles et un Novotel de trois étoiles, sont entre les deux villages; Rangiroa offre une centaine de chambres. Le port est très fréquenté: de nombreux navires assurent des liaisons régulières avec Tahiti et avec les autres îles des Tuamotu, même des Marquises. Rangiroa a un centre de recherche perlière et un centre de formation aux métiers de la nacre et de la perle. Le lagon est riche en poissons et particulièrement en raies manta. En revanche, l’atoll n’a guère qu’une dizaine d’hectares cultivés.

Trois ou quatre motu sont des lieux d’excursion classiques: Tereia et le site du lagon Bleu à l’ouest, une sorte de piscine naturelle, à une heure de bateau d’Avatoru; l’île aux Récifs au sud, ainsi nommée en raisons de ses reliefs calcaires très guillochés et près de laquelle a été installée l’annexe d’un hôtel d’Avatoru; Otepipi au sud-est, jadis habité et où subsiste une église; Vahituri à l’extrémité orientale, à deux heures de bateau, pour l’exotisme et la plage dite des Sables roses.

L’atoll est de très loin celui des Tuamotu qui reçoit le plus de touristes, environ 15 000 par an, grâce à son hôtellerie; onze clubs de plongée s’y sont établis. La commune de Rangiroa se signale aussi dans les statistiques par ses nombreuses fermes perlières et par ses fortes expéditons de poissons salés (becs de canne) jusqu’à San Francisco et Hawaii. De la commune de Rangiroa dépendent trois îles occidentales, Tikehau, Mataiva et Makatea. Le maire est Taina Maraeura, du mouvement Tahoera mais devenu opposant déclaré de G. Flosse.